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Grand format
Réédition
Tout public
Robert Wise (monteur)
Paris : Montparnasse, septembre 2007
19 x 14 cm
Coll. "RKO"
Miracles à Notre-Dame
Nous avons tous au moins une fois entendu parler de Notre-Dame de Paris, l'un des chefs-d'œuvre de Victor Hugo. Une version moyenâgeuse de La Belle et la Bête. La rencontre étonnante entre Quasimodo, sonneur de cloche à la laideur extraordinaire, et Esmeralda, danseuse gitane, à la beauté diffuse. En 1939, William Dieterle réalise pour la RKO l'un des rares films à gros budget des studios. Le film sera, le note Serge Bromberg dans sa présentation, malheureusement occulté par Autant en emporte le vent. Il n'en demeure pas moins que se déroule un drame qui se joue du roman de Victor Hugo incarné par les prestations extraordinaires de Charles Laughton et Maureen O'Hara.
Entrée à Paris pour défendre auprès du roi très débonnaire Louis XI la cause des Gitans, Esmeralda captive la foule et les hommes. Quatre tombent très vite sous ses charmes. Phoebe, capitaine de la garde, le comte Frollo, ministre de la justice, Gringoire, poète, et Quasimodo. Le premier mourra de la main du second qui laissera accuser Esmeralda pour ainsi mieux laver ses péchers. Le troisième la défendra, et le quatrième la sauvera en lui procurant le droit d'asile dans la cathédrale parisienne. Pendant qu'Esmeralda se retrouve cloîtrée, Paris est la proie d'un véritable combat physique et moral. La noblesse veut abolir le droit d'asile pour que justice se fasse. Le peuple harangué par Gringoire et ses manifestes imprimés se dirige vers Notre-Dame déjà encerclée par les mendiants de la cour des Miracles. L'archevêque entend défendre Esmeralda la sachant innocente. Le Roi s'oppose à la torture pour extorquer des aveux et observe d'un œil bienveillant le peuple s'éveiller.
Comment passer à côté de l'interprétation de Charles Laughton ? Sa prestation en être sourd, difforme, escaladant Notre-Dame dans tous les sens, ses nombreuses poses auprès des gargouilles de pierre dont il regrette de ne pas avoir un cœur du même matériau, est à couper le souffle. Dire qu'il s'agit de son tout premier grand rôle. S'y ajoute la première - aussi - apparition de la très magnétique Maureen O'Hara dont le rôle éminemment difficile est magistral. Paris est somptueusement mis en avant. La fête des fous, les réjouissances dans les rues, la noirceur de la cour des Miracles, ses règles et ses hôtes. Tout est parfaitement mis en scène. Certes, le personnage de Phoebe est escamoté. Celui de Frollo, emblématique de la souffrance qu'il s'inflige, lui, est bien senti. Le tout dans un noir et blanc au son des cloches, qui sous couvert d'un mélodrame aborde bien des sujets sensibles de la prise de conscience des peuples à l'iniquité des lois. Sa présence en ses pages ? Eh bien : un crime, une coupable que l'on sait innocente, un procès inique, un parti-pris de la population, un être qui se révolte, un autre qui est en proie à la culpabilité grandissante. Il n'en faut pas plus. Merveilleux !
Quasimodo : 116 min. réalisé par William Dieterle avec Charles Laughton, Maureen O'Hara, Cedric Hardwicke, Thomas Mitchell...
Bonus. Présentation de Serge Bromberg.
Citation
J'ai tué un homme par amour pour une femme qui m'a ensorcelé. Elle est le piège que Satan m'a tendu. Tu es le serviteur de Dieu. Aide-moi.