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Grand format
Inédit
À partir de 15 ans
112 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-74-851062-1
Coll. "Rat noir"
Univers carcéral
Garde à vie est un livre qui fait mal, un livre nécessaire. Il raconte sans fioritures mais avec une certaine poésie la vie carcérale, son quotidien monotone, sa cruauté. Hugues, jeune homme de quinze ou seize ans est placé en garde à vue, sa vie bascule vers le cauchemar. Il se trouve brusquement confronté à la vie en prison, une vie qui se brise, qui se déshumanise, qui fait ressortir les plus mauvais côtés de l'être humain pour pouvoir survivre à ce milieu, cet enfer. Hugues partage sa cellule avec une brute sans aucune échappée solidaire possible. Cette réalité est décrite avec précision, sans souci moralisateur. L'auteur sait de quoi il parle, c'est son désir de vérité qui convainc, qui bouleverse. Au fond, le crime est secondaire, l'important c'est de se trouver entre les murs, se confronter à cet univers violent, qui va au-delà d'une simple privation de liberté. Le roman est une sorte de confrontation à la prison telle qu'elle est aujourd'hui. Il amène à désirer repenser l'incarcération et son but, il y a urgence. Car un prisonnier surtout jeune devrait avoir la possibilité de se reconstruire, devrait pouvoir conserver un minimum d'espoir.
Le livre de Abdel-Hafed Benotman ne fait pas dans la dentelle, car le sujet ne s'y prête pas, mais il n'en fait pas trop non plus. Il est dur comme un coup de poing inattendu en plein visage. Mais c'est aussi un beau texte, poétique et touchant, un cri de rage, c'est rare et à mettre entre toutes les mains très vite. À la fin du récit et en exergue des chapitres, on peut lire des textes de chansons composés par l'auteur qui sont tout aussi forts que le roman.
Citation
Un adulte projetait sur le temps, sur le futur. Un adulte savait qu'après le temps de peine il y avait un avenir quel qu'il soit puisqu'il y avait eu un passé quel qu'il fût. Un adulte possédait cette mémoire-là juste du fait d'avoir une mémoire bien pleine de passé et de souvenirs. Un adulte pouvait distiller un souvenir par jour de peine, par nuit de mur.

