Le Deuil et l'oubli

Coffre après coffre, il découvrait d'incroyables richesses. Bijoux, or et monnaie, objets de cultes et parures indigènes, jade, rubis et émeraudes de la taille d'un poing..., des armes ciselées, des armures dorées, des cassettes emplies à ras bord de maillons d'or. Masques d'or aztèques côtoyaient lingots d'argent et bagues de turquoises et d'opales.
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mardi 03 décembre

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Roman - Policier

Le Deuil et l'oubli

Disparition - Assassinat MAJ lundi 28 novembre 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

John Harvey
Far Cry - 2009
Traduit de l'anglais par Fabienne Duvigneau
Paris : Rivages, novembre 2011
446 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2285-5
Coll. "Thriller"

Actualités

  • 10/05 Édition: Parutions de la semaine - 10 mai
    Håkan Nesser (Le Seuil) et James Sallis (Rivages) sont les figures de proue d'une semaine où l'on découvre au catalogue de la "Série noire", en la personne de Bill Guttentage, un nouvel auteur dont nous vous parlerons bientôt.
    Les nombreuses rééditions vous permettront de (re)trouver Arnaldur Indridason, Frederyck Forsyth, John Harvey et Danielle Thiéry, autant d'habitués de ces pages, mais également des rééditions en folie de romans de Jean-Pierre Ferrière et, cerise sur le gâteux, une nouvelle traduction de Jacques Mailhos pour un roman de Ross McDonald mettant en scène Lew Archer, À chacun sa mort.
    La semaine propose également un arrivage massif de super-héros en lutte contre des super-vilains de chez Urban comics ou Panini comics, quant à la littérature jeunesse, elle nous propose une nouvelle immersion dans le far-west en compagnie de Caroline Lawrence, et un petit criminel imaginé par Christophe Léon. Pendant ce temps, De Borée nous emmène sur la côte d'Azur, loin de la Croisette mais à la croisée des faits divers sordides.

    Fictions adulte grand format :
    Le Matériel du tueur, de Gianni Bondillo (Métailié, "Bibliothèque italienne")
    Le Livre des morts : les nouvelles enquêtes de Sherlock Holmes, de David Stuart Davies (Fetjaine)
    Sherlock Holmes : un certain Dr Watson, de David Stuart Davies (Fetjaine)
    La Mort en rouge, de Pierre Gaulon (City, "Thriller")
    Coyote crossing, de Victor Gischler (Denoël)
    Boulevard, de Bill Guttentag (Gallimard, "Série noire")
    Sombre mascarade, de Caroline Herrera (Le Grand chardon-Astobelarra, "Mozaïc")
    Quelqu'un priait sur ma tombe, de Jean-Claude Melka (Les Nouveaux auteurs, "Policier")
    Le Pendu du jardin Vagabond, de Roger Moiroud (Thot, "Polar")
    L'Inconnue de Bangalore, de Anita Nair (Albin Michel, "Romans étrangers")
    Homme sans chien, de Håkan Nesser (Le Seuil, "Policiers")
    Rennes, ici Rennes, collectif (Critic, "Thriller")
    Le Tueur se meurt, de James Sallis (Rivages, "Thriller")
    Flics requiem, de Michel Tourscher (Les Nouveaux auteurs, "Policier")
    La Dérive des incontinents : quand le réchauffement climatique jette un froid !, de Gordon Zola (Le Léopard démasqué)

    Fictions adulte poche :
    La Muraille de lave, d'Arnaldur Indridason (Points, "Policier")
    Dangereuse courée, d'Yves Baudrin (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
    Bronzage intégral, de Jean-Pierre Ferrière (Campanile, "Rose & noir")
    Ma mort aura ton visage, de Jean-Pierre Ferrière (Campanile, "Rose & noir")
    Meurtres en bonus, de Jean-Pierre Ferrière (Campanile, "Rose & noir")
    La Mort qu'on voit danser, de Jean-Pierre Ferrière (Campanile, "Rose & noir")
    Des relations de plage, de Jean-Pierre Ferrière (Campanile, "Rose & noir")
    Cobra, de Frederick Forsyth (LGF, "Thriller")
    Le Deuil et l'oubli, de John Harvey (Rivages, "Noir")
    Une canaille et demie, de Iain Levison (Liana Levi, "Piccolo")
    Moi, Anna, de Elsa Lewin (LGF, "Policier")
    Le Camée anglais : roman policier moghol, de Madhulika Liddle (Philippe Picquier, "L'Asie en noir")
    La Conjuration des ombres, de Scott Mariani (City, "Poche. Thriller")
    À chacun sa mort, de Ross McDonald (Gallmeister, "Totem")
    Noir de noir, 86 %, de Pierre Ricour (Les Presses littéraires, "Incisives nouvelles")
    Lord Peter et l'inconnu, de Dorothy Leigh Sayers (Le Masque, "Jaune")
    Le Chasseur solitaire, de Whitney Terrell (Rivages, "Noir")
    Le Sang du bourreau, de Danielle Thiéry (Le Masque, "Masque poche. Contemporain")
    N'ouvre pas les yeux, de John Verdon (LGF, "Policier")
    Mortel Cambrésis, de Philippe Waret (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")

    Bandes dessinées :
    Le Survivant des eaux noires, de Philippe Aymond (Dargaud)
    Batwoman. 2, En immersion, de Haden Blackman & J. H. Williams (Urban comics, "DC renaissance")
    Odyssée sicilienne, de Luca Blengino & Pasquale del Vecchio (Dargaud)
    Ultimatum, de C. B. Cebulski & Jeph Loeb (Panini comics, "Marvel Select")
    Mirador, tête de mort, de David Cénou (La Boîte à bulles, "Contre-cœur")
    Le Sourire de Mao, de Cornette & Michel Constant (Futuropolis)
    On a tué Wild Bill, de Hermann (Dupuis, "Aire libre")
    La Douce vie de bourreau, de Christian Jolibois & Joëlle Passeron (Gallimard)
    Lady Spitfire. 3, Une pour tous et tous pour elle, de Sébastien Latour & Maza (Delcourt, "Série B")
    Iron Man : l'intégrale. 1, 1963-1964, de Stan Lee, Don Heck & Jack Kirby (Panini comics, "Marvel Classic")
    Batman : Silence, de Jeph Loeb & Jim Lee (Urban comics, "DC essentiels")
    Marvel zombies : opération destruction, de Frank Marraffino & Fred Van Lente (Panini comics, "100 % Marvel")
    Lucky Luke : l'intégrale. 22, de Morris (Lucky comics)
    Lucky Luke : l'intégrale. 23, de Morris (Lucky comics)
    Les Guerres secrètes, de Jim Shooter, Mick Zeck & Bob Layton (Panini comics, "Marvel gold")
    Les Fugitifs : génération perdue, de Joss Whedon & Ryan Michael (Panini comics, "100 % Marvel")
    Tueurs de mamans. 1, de Zidrou, Ludo Borecki & Benoît Ers (Dupuis)

    Littérature de jeunesse (éveil) :
    Ali Baba, de Marie Caillou (Milan jeunesse, "Contes et contines à toucher")
    Zou détective : mes histoires surprises (Larousse)

    Fictions jeunesse :
    Qui a tué Sally Sampson ?, de Caroline Lawrence (Hachette, "Aventure")
    Le Petit criminel : le frère, la sœur et le policier, de Christophe Léon (Le Seuil jeunesse)
    Le Mystère de la chambre noire, de Serge Rubin (Talents hauts, "Livres et égaux")
    Mystères et pierres précieuses, de Andreas Steinhöfel (Gallimard jeunesse; "Hors série littérature")

    Criminologie & prisons :
    Fraude, contrefaçon et contrebande de l'Antiquité à nos jours, de Gérard Béaur, Hubert Bonin & Claire Lemercier (Université de Genève, Centre d'histoire économique internationale, "Publications d'histoireéconomique et sociale internationale")
    Les Grandes affaires criminelles de la côte d'Azur, d'Arnaud Gobin & Charles Bottarelli (De Borée, "Histoire & documents")
    De la piraterie au piratage : la fascination de la transgression, de Dominique Le Brun (Buchet Chastel, "Essais et documents")
    Une histoire du crime dans le Finistère, 1811-1910, d'Annick Le Douget (J.-P. Gisserot)
    Le Sang et l'encre : et si Christian Ranucci était innocent ?, de Yann Le Meur (L'Harmattan)
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Comme un tableau de Munch

Un roman c'est avant tout la bonne interaction entre une histoire et son traitement. John Harvey avec Le Deuil et l'oubli évoque d'abord le quotidien d'une femme qui a perdu sa fille en multipliant les détails avant de repartir en arrière et de décrire à nouveau cette perte. Par la suite, il revient au présent pour montrer un nouveau choc que subit la même femme. Comme la solution à tout ça est peut-être dans le passé, la police fouille de nouveau l'histoire ancienne. Il faut ajouter à cela une autre intrigue où le policier tenace cherche de nouveau dans le passé d'un suspect de quoi l'inculper pour un crime présent.

C'est ce ressassement au cœur de l'intrigue qui constitue le fil le long duquel court l'histoire. Le tout baigne dans une atmosphère de plage déserte sans soleil, où trônent des sculptures de brume où se noient les petites filles, s'érigent des appartements vides et des fermes abandonnées, des camps gitans, où les écoles ne sont pas un lieu d'apprentissage mais le supermarché des pédophiles. Helen Walker est une policière moderne, courant d'un homme à l'autre, cherchant le bonheur, rêvant de promotion, le tout lui donnant une certaine force de vie. Face à elle, Grayson et Crodon, tous deux également policiers. Autant grayson est inséré dans le monde, avec sa famille qu'il chérit par dessus tout, autant Crodon vit seul, monopolisé par son travail et l'acharnement qu'il met a étudier chaque cas. Mais les deux hommes ont en commun la démarche qui fut l'apanage des policiers de Robin Cook : donner une vie, une parole aux victimes. Les deux policiers reprennent, reviennent en arrière, ne se contentent jamais d'un non. Ils s'enracinent dans le passé, où ils puisent la force de continuer, et ce n'est pas un hasard si Grayson a une larme lorsque, au détour d'une enquête, il va retrouver le corps d'une petite fille disparue depuis des années. De même, la mère d'une victime vit avec le fantôme intermittent de sa fille morte et un homme s'est retiré dans une cabane sur la plage, loin de tout pour penser à son fils suicidé.

On ne fait jamais le deuil de son passé. Ceux qui n'y pensent pas sont justement les coupables et ce sont eux qui se sont retranchés de l'humanité. Même si le bonheur est fugace (et Grayson en fait l'amère expérience), s'il faut parfois se contenter de l'amour d'un amant qui vous frappe ou veut vous déguiser en fillette pour assouvir ses instincts, même si un câlin, un café, ou le simple fait de voir la couverture qui cache l'enfant kidnappé se soulever révélant sa vie fragile, chaque joie est bonne à prendre (d'ailleurs le roman évite toutes les scènes scabreuses, sexuelles ou de découvertes des corps), entouré des vivants qui vous aiment et des morts qui vous soutiennent. Faire le deuil, c'est oublier, c'est tuer une seconde fois et les personnages les plus attachants sont ceux qui résistent à cette douleur en la conservant comme partie d'eux-mêmes, à l'image de ce père lisant et relisant sur la plage Crime et Châtiment, de Dostoïevski, en attendant son fils suicidé.

Citation

Ne te forge jamais d'idées trop vite, répétait inlassablement son père : pour identifier, il faut en général procéder par élimination ; rares sont les oiseaux qu'on reconnait en dehors de toute comparaison.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 01 août 2013
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