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Inédit
Public connaisseur
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Simon Baril
Paris : Le Cherche midi, novembre 2011
461 p. ; 21.9 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-1029-5
Actualités
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
- 13/03 Prix littéraire: Les policiers 2012 de "Elle"
Il faudra attendre le 31 mai 2012 pour savoir qui sera le lauréat du Grand Prix des Lectrices de "Elle" Policier ety succèdera à Lisa Gardner (La Maison d'à côté, Albin Michel), mais la sélection, elle, ne s'est pas faite attendre. Le moins que l'on puisse dire est qu'elle est à la fois hétéroclite et cosmopolite. L'on pourrait rajouter que Gallimard et sa "Série noire", Gallmeister, Viviane Hamy (on pourrait penser que Fred Vargas se serait trouvée dans la sélection), Métailié, Le Seuil et Le Masque sont étrangement boudés. Les maisons et collections représentées le sont sans qu'aucune prenne le pas sur les autres. Nous imaginons l'enthousiasme qui s'est emparé de la petite maison Télémaque qui, avec Brasiers, de Derek Nikitas, trouve-là une belle récompense (même si ce n'est évidemment qu'un début).
Sélection 2012 :
Glacé, de Bernard Minier (XO)
Le Poète de Gaza, de Yishaï Sarid (Actes Sud)
Brasiers, de Derek Nikitas (Télémaque)
Justice dans un paysage de rêve, de Malla Nunn (Les 2 Terres)
Miséricorde, de Jussi Adler Olsen (Albin Michel)
Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages)
Ce qu’il faut expier, d'Olle Lonnaeus (Liana Levi)
Storyteller, de James Siegel (Cherche Midi)
Liens : Le Poète de Gaza |Les Fantômes de Belfast |Stuart Neville
Rédemption d'un menteur
En bon créateur publicitaire qu'il est, James Siegel s'est attelé à nous narrer la profession de foi d'un menteur qui s'est brûlé les ailes, sans néanmoins verser dans le pathos de "Jerry Maguire". Tom Valle était un journaliste new-yorkais talentueux, reconnu, admiré et jalousé par ses pairs. Le style de reporter qui sait flairer l'os quand il y en a un. Jusqu'au jour où la supercherie fut découverte. Nombre de ses articles étaient bidonnés. Rejeté par la profession, il vivote en rédigeant des articles pour un canard local à quelques encablures de Los Angeles, en se contentant de narrer les faits. Mais lors de la couverture de ce qui semble être un banal accident de voiture, il a le sentiment que quelque chose cloche. Ses investigations le mènent sur la piste d'un complot d'une rare envergure, où la destruction d'une ville de la carte ne serait pas forcément due à l'effondrement d'un barrage. Avec son passé de baratineur, trouver une oreille attentive ne sera pas aisé. Surtout que les témoins que Tom Valle va rencontrer dans sa quête de la vérité se révèlent introuvables lorsque les autorités tentent de s'intéresser aux agissements du journaliste en croisade. À force de voir des choses que lui seul semble voir, les symptômes de la paranoïa se mettent en place. Véritable complot ou simples délires du protagoniste ? L'auteur multiplie les fausses pistes et laisse le doute s'immiscer dans l'esprit du lecteur.
Un storyteller, c'est un raconteur d'histoire, quelqu'un qui utilise la technique du récit pour mieux livrer son message et capter l'attention de son auditoire. En ce sens, James Siegel est un parfait storyteller. Les péripéties de Tom Valle rédigées à la première personne nous mettent dans la peau d'un confident à qui le héros se livre sans retenue, dévoilant ses faiblesses, confessant ses erreurs du passé. Le style est apposé habilement, sans fioritures, et permet d'engendrer un sentiment d'empathie envers Tom, qui, une fois instauré ne peut que susciter l'intérêt du lecteur. On se prend à espérer que toute cette histoire ne soit pas le fruit de délires paranoïaques du journaliste, qu'il s'agisse bien d'un complot machiavélique. On souhaite que tout se finisse dans un happy end. Mais rappelez-vous... James Siegel est un excellent storyteller !
Sur la quatrième de couverture, les éditions du Cherche Midi stipulent un "roman dans la veine des grands thrillers parano". Cette fois, on ne leur donnera pas tort.
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2012
Citation
- Peut-être est-ce ma façon de rembourser ma dette, dis-je.
- Quoi ?
- La dette dont vous avez parlé. Celle que j'ai envers le journalisme. Peut-être que c'est comme ça que je vais la rembourser.