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Inédit
Public connaisseur
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Simon Baril
Paris : Le Cherche midi, novembre 2011
461 p. ; 21.9 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-1029-5
Actualités
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Les Grands prix de la littérature policière en sont à leur 64e édition. Si la délibération finale n'est prévue que pour le mardi 25 septembre, le jury n'en a pas moins arrêté ses listes. Alors... Qui pour succéder à D.O.A. et à Dominique Manotti, tous deux primés dans la catégorie "Romans français" pour L'Honorable société (Gallimard, "Série noire"), et à Yishaï Sarid dans la catégorie "Romans étrangers" pour Le Poète de Gaza (Actes sud, "Actes noirs") ? Les lauréats sont à débusquer parmi les huit auteurs français et les seize étrangers de ces sélections de juin. Ce que l'on peut d'ores et déjà dire, c'est que s'agissant des auteurs français, il y a une disparité évidente des éditeurs puisque les huit ouvrages sélectionnés sont issus de huit maisons différentes. Les éditions Rivages tirent leur épingle de ces sélections puisque dans la catégorie "Romans étrangers", elles placent cinq de leurs romans. Une mention spéciale à Moisson rouge-Alvik. Peu de parutions cette année, mais une présence dans les deux sélections. Cela méritait d'être souligné. Il sera sans doute aucun possible fort difficile d'élire le lauréat de la catégorie "Romans étrangers". Storyteller a été fort remarqué mais non encore primé tout au long de cette année. L'ouvrage de Donald Ray Pollock a beaucoup fait parler de lui. Certains des éditions Rivages seront assurément bien placés. "Actes noirs" avec trois titres n'a pas dit son dernier mot. Les autres maisons non plus. Il ne nous reste plus qu'à attendre !
Sélection "Romans français" :
- Le Jour du fléau, de Karim Madani (Gallimard, "Série noire") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler) ;
- Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Branche, "Vendredi 13") ;
- Des chiffres et des litres, de Rachid Santaki (Moisson rouge-Alvik) ;
- Un avion sans elle, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France")
- Une guerre de génies, de héros et de lâches, de Barouk Salamé (Rivages, "Thriller") ;
- Les Hamacs de carton, de Colin Niel (Le Rouergue, "Rouergue noir") ;
- Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").
Sélection "Romans étrangers" :
- La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Gangrène, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Je reste roi d'Espagne, de Carlos Salem (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
- Storyteller, de James Siegel (Le Cherche midi) ;
- Le Champ du potier, d'Andrea Camilleri (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Mauvaise femme, de Marc Pastor (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Triple crossing, de Sebastian Rotella (Liana Levi, "Policier") ;
- De loin on dirait des mouches, de Kike Ferrari (Moisson rouge-Alvik, "Semana negra") ;
- Question d'éthique, de Bill James (Rivages, "Noir") ;
- Un voyou argentin, d'Ernesto Mallo (Rivages, "Noir") ;
- Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
- Vérité, de Peter Temple (Rivages, "Thriller") ;
- Le Prix de mon père, de Willy Uribe (Rivages, "Noir") ;
- Au lieu-dit Noir-Étang, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers") ;
- Gel nocturne, de Knut Faldbakken (Le Seuil, "Policiers").
Liens : L'Honorable société |Le Poète de Gaza |Le Jour du fléau |Je tue les enfants français dans les jardins |Un avion sans elle |Une guerre de génies, de héros et de lâches |Les Hamacs de carton |Arab jazz |La Tristesse du Samouraï |Gangrène |Je reste roi d'Espagne |Le Diable, tout le temps |Le Champ du potier |La Mauvaise femme |Un voyou argentin |Les Fantômes de Belfast |Vérité |Le Prix de mon père |Au lieu-dit Noir-Étang... |Gel nocturne |Triple Crossing | D.O.A. |Dominique Manotti |Karim Madani |Marie Neuser |Jean-Bernard Pouy |Michel Bussi |Colin Niel |Karim Miské |Carlos Salem |Donald Ray Pollock |Marc Pastor |Bill James |Ernesto Mallo |Stuart Neville |Peter Temple |Willy Uribe |Thomas H. Cook |Knut Faldbakken |Rachid Santaki - 13/03 Prix littéraire: Les policiers 2012 de "Elle"
Rédemption d'un menteur
En bon créateur publicitaire qu'il est, James Siegel s'est attelé à nous narrer la profession de foi d'un menteur qui s'est brûlé les ailes, sans néanmoins verser dans le pathos de "Jerry Maguire". Tom Valle était un journaliste new-yorkais talentueux, reconnu, admiré et jalousé par ses pairs. Le style de reporter qui sait flairer l'os quand il y en a un. Jusqu'au jour où la supercherie fut découverte. Nombre de ses articles étaient bidonnés. Rejeté par la profession, il vivote en rédigeant des articles pour un canard local à quelques encablures de Los Angeles, en se contentant de narrer les faits. Mais lors de la couverture de ce qui semble être un banal accident de voiture, il a le sentiment que quelque chose cloche. Ses investigations le mènent sur la piste d'un complot d'une rare envergure, où la destruction d'une ville de la carte ne serait pas forcément due à l'effondrement d'un barrage. Avec son passé de baratineur, trouver une oreille attentive ne sera pas aisé. Surtout que les témoins que Tom Valle va rencontrer dans sa quête de la vérité se révèlent introuvables lorsque les autorités tentent de s'intéresser aux agissements du journaliste en croisade. À force de voir des choses que lui seul semble voir, les symptômes de la paranoïa se mettent en place. Véritable complot ou simples délires du protagoniste ? L'auteur multiplie les fausses pistes et laisse le doute s'immiscer dans l'esprit du lecteur.
Un storyteller, c'est un raconteur d'histoire, quelqu'un qui utilise la technique du récit pour mieux livrer son message et capter l'attention de son auditoire. En ce sens, James Siegel est un parfait storyteller. Les péripéties de Tom Valle rédigées à la première personne nous mettent dans la peau d'un confident à qui le héros se livre sans retenue, dévoilant ses faiblesses, confessant ses erreurs du passé. Le style est apposé habilement, sans fioritures, et permet d'engendrer un sentiment d'empathie envers Tom, qui, une fois instauré ne peut que susciter l'intérêt du lecteur. On se prend à espérer que toute cette histoire ne soit pas le fruit de délires paranoïaques du journaliste, qu'il s'agisse bien d'un complot machiavélique. On souhaite que tout se finisse dans un happy end. Mais rappelez-vous... James Siegel est un excellent storyteller !
Sur la quatrième de couverture, les éditions du Cherche Midi stipulent un "roman dans la veine des grands thrillers parano". Cette fois, on ne leur donnera pas tort.
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2012
Citation
- Peut-être est-ce ma façon de rembourser ma dette, dis-je.
- Quoi ?
- La dette dont vous avez parlé. Celle que j'ai envers le journalisme. Peut-être que c'est comme ça que je vais la rembourser.