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Inédit
Tout public
Traduit de l'espagnol par Claude Bleton
Arles : Actes Sud, janvier 2012
352 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-330-00225-1
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 11/05 Librairie: Barcelone : Signature de Víctor del Árbol à Negra y Criminal
- 29/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix Polar Sud-Ouest/Lire en poche
- 03/05 Prix littéraire: Sélection 2013 des Ancres noires
La participation massive des lecteurs du Havre et de son agglomération est de rigueur pour cette année 2013 où la sélection est riche et propose de nombreux ouvrages qui explorent les principaux sous-genres des littératures policières. Ce Prix, qui sera dévoilé à l'occasion de la seizième édition de Polar à la plage, festival renommé lancé par l'association Les Ancres noires, et qui se déroule cette année les 15 et 16 juin sur la digue-promenade - croisons les doigts pour le beau temps -, récompensera un auteur qui a commis un roman ces dernières années, sans que l'année en cours ne soit une obligation. Cinq des auteurs étrangers - trois Anglais et deux Espagnols, la double parité est presque là - sont présents dans une sélection où l'on remarque La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol, Les Visages écrasés, de Marin Ledun, et Les Violents de l'automne, de Philippe Georget tous trois récompensés déjà à de nombreuses reprises. Nous avons choisi de mettre l'éditeur français original au détriment de l'éditeur poche - s'il existe. Participer est gratuit, et comme dans de nombreuses loteries, plus vous participez, plus vous avez de chances de gagner le gros lot. Pour chaque livre de la sélection des Ancres noires que vous lirez, remplissez un bulletin d'appréciation que vous remettrez à votre bibliothécaire avant le 1er juin. Un bulletin sera tiré au sort dans chaque bibliothèque participante et l'heureux gagnant recevra un cadeau à l'automne lors de la soirée festive organisée pour la remise des prix. Alors, pourquoi ne pas tenter votre chance ?
Sélection 2013 :
- Démolitions en tous genres, de Jérémy Behm (Rivages, "Noir") ;
- Éboueur sur l'échafaud, de Abdel-Hafed Benotman (Rivages, "Noir") ;
- Aimer et laisser mourir, de Jacques-Olivier Bosco (Jigal, "Polar") ;
- Villes de nuit, de Thierry Crifo (Rue du Départ, "Voyage noir") ;
- La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Empereurs des ténèbres, de Ignacio del Valle (Phébus, "Littérature étrangère") ;
- Le Tueur intime, de Claire Favan (Les Nouveaux auteurs, "Thriller") ;
- Les Violents de l'automne, de Philippe Georget (Jigal, "Polar") ;
- Nuit d'encre, de Philippe Huet (Albin Michel, "Romans français") ;
- Les Visages écrasés, de Marin Ledun (Le Seuil, "Roman noir") ;
- L'Enfant aux cailloux, de Sophie Loubière (Fleuve noir, "Thriller") ;
- Les Âges sombres, de Karin Maitland (Sonatine) ;
- Les Vacances d'un serial killer, de Nadine Monfils (Belfond, "Littérature française") ;
- Rouge dans la brume, de Gérard Mordillat (Calmann-Lévy) ;
- Sous le vent, de Jean-Bernard Pouy & Joe G. Pinelli (Jean-Claude Lattès) ;
- L'Affaire Clémentine Lange, de Laura Sadowski (Odile Jacob, "Thriller") ;
- Le Crépuscule des Gueux, de Hervé Sard (Krakoen, "Forcément noir") ;
- Tonton Clarinette, de Nick Stone (Gallimard, "Série noire") ;
- Au risque de se perdre, de Cathi Unsworth (Rivages, "Noir").
Liens : Aimer et laisser mourir |Empereurs des ténèbres |Le Tueur intime |Les Violents de l'automne |Les Visages écrasés |L'Enfant aux cailloux |Les Âges sombres |Le Crépuscule des Gueux |Tonton Clarinette |Au risque de se perdre |Abdel-Hafed Benotman |Jacques Olivier Bosco |Thierry Crifo |Ignacio Del Valle |Claire Favan |Philippe Georget |Marin Ledun |Sophie Loubière |Karen Maitland |Nadine Monfils |Jean-Bernard Pouy |Joe G. Pinelli |Hervé Sard |Nick Stone |Cathi Unsworth |Les Ancres noires |Polar à la Plage - 24/04 Prix littéraire: 2013 : premier tour des Trophées 813
- 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 18/12 Prix littéraire: Sélection Hiver 2013 pour la SNCF
- 27/11 Café littéraire: Récupérer la mémoire en Espagne
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Quand les actes de nos pères...
De l'Espagne de la Seconde Guerre mondiale aux années 1980, une saga sanglante qui marque deux générations par la transmission héréditaire des conséquences d'un crime. Un premier roman intense et noir d'un auteur prometteur.
Maria se meurt dans une chambre d'hôpital, en ce mois de mai 1981. Elle est suspectée de plusieurs meurtres et d'avoir facilité une évasion. Aux Informations télévisées, qu'elle regarde distraitement, un journaliste parle des putschistes de février. Maria ressort la photo d'Isabel Mola, point de départ de l'histoire.
En décembre 1941, Isabel attend le train pour fuir au Portugal avec Andrès, son jeune fils. Elle ne partira jamais, rattrapée par son ex-amant. Son fils retourne chez son père attiré par la promesse d'un véritable katana.
Maria vivote dans son cabinet d'avocate. Elle a quitté son mari et hésite à vivre avec Greta, sa collègue. Le procès et la condamnation du lieutenant César Alcalá, accusé de meurtre, va les propulser et leur apporter la notoriété. Les affaires fructueuses affluent alors. Son aisance financière lui permet de faire soigner son père, cancéreux, à son domicile qu'il ne veut pas quitter.
Mais cette condamnation enclenche toute une série de contrecoups, d'assassinats, de manœuvres et de menaces, orchestrées par Publio, pour étouffer les conséquences de l'assassinat d'Isabel Mola, en 1941. Celle-ci était l'épouse d'un haut responsable de la Phalange, le bras armé de Franco. Maria est loin de se douter à quel point elle est liée à ce drame !
L'auteur s'appuie, pour construire son thriller, sur le principe que les enfants paient pour les crimes des parents. Il crée un univers truffé d'intrigues, de trahisons, de stratagèmes et de mensonges où la torture et le meurtre sont monnaie courante. Il use aussi du silence, comme arme ou comme un moyen de survie, pour masquer le remords, voire la honte des actes commis à une époque. Il dote ses personnages de sentiments exacerbés tels que l'amour, la haine, l'ambition. Il utilise, comme cadre de son intrigue, les zones d'ombre de la période franquiste et le putsch de février 1981.
Le romancier explore, alors, les conséquences d'un drame sur les acteurs et sur leurs descendants et les capacités de personnes portées par des sentiments très forts.
Victor del Árbol met en scène, également, des personnages projetés dans des situations qu'ils n'ont pas voulues, leur seule faute étant de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Et de cette minute découle toute une vie bouleversée de façon tragique.
L'auteur instille, tout au long de son récit, un climat délétère, fait de peur, d'angoisse, de solitude, de souffrances physiques comme la torture et de souffrances morales comme la responsabilité de perte d'un être cher. Il illustre les conséquences des actes sur les générations futures.
Il articule une intrigue touffue et trouble, aux ramifications multiples liant les membres d'un microcosme. Il mène, de main de maître, une histoire où chaque révélation apporte son flot de questions, dévoile au compte-goutte les liens, les rapports entre les antagonistes. De plus, il joue sur deux périodes, éloignées d'une quarantaine d'années, avec des acteurs de 1941 bien différents de ceux de 1980.
Il construit, avec le personnage de Publio, qui trempe dans tous les événements, une âme damnée au service d'une ambition, puis un artisan de sa propre fortune, un être sans scrupules, un "magnifique méchant".
Si vous êtes dépressif, même légèrement, je vous conseille d'aborder ce livre avec précautions car il ne présente pas une image gratifiante de l'humanité souffrante.
La Tristesse du Samouraï est une livre sombre, âpre, écrit au couteau, avec des situations, des personnages qui vous hantent longtemps après avoir refermé le roman.
On en parle : Alibis n°43
Nominations :
Prix des lecteurs Ancres noires 2013
Prix SNCF du polar/Roman 2013
Prix du Polar Sud-Ouest/Lire en Poche 2013
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2012
Citation
Le pouvoir, la vengeance et la haine étaient plus forts que tout, et les hommes étaient capables de tuer ceux qu'ils aimaient et d'embrasser ceux qu'ils haïssaient, si cela pouvait les aider à réaliser leurs ambitions.