Monstre sacré

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jeudi 21 novembre

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Roman - Noir

Monstre sacré

Énigme MAJ vendredi 13 janvier 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,5 €

Donald Westlake
Sacred Monster - 1989
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Bondil
Paris : Rivages, juin 2011
270 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2240-4
Coll. "Thriller"

Star-system

Donald Westlake, lui-même monstre sacré du roman noir, aime à s'attaquer à certains travers de notre société. Dans Le couperet, l'écrivain faisait une critique acerbe du monde du travail et plus particulièrement du chômage, puis avec Le Contrat c'est le monde éditorial qui est cette fois décrié. À travers Monstre sacré, Westlake nous offre une critique féroce bien que distrayante de l'industrie hollywoodienne.
On y découvre un homme, Jack Pine, qui poussé par un certain O'Connor, va à travers de multiples flashbacks se remémorer son passé, son ascension, ses débuts d'acteurs au lycée jusqu'à la remise de son Oscar.
Dès le début du roman et des confessions de la star, le mystère plane au-dessus des personnages présents ou évoqués. Quel est le secret de la réussite de cet homme insipide, dépourvu de personnalité, de caractère ? Jack Pine le dévoile rapidement. Jouer lui permet de devenir quelqu'un, d'exister et pour cela la star est prête à tout. Si les coucheries, les trahisons sont les seuls moyens d'obtenir un rôle et donc d'exister, alors il ne s'en prive pas.
Ce genre d'aveux sur sa personnalité et sur les rouages de l'industrie hollywoodienne, la star n'a pas l'habitude d'en faire. Mais face à ce O'Connor, l'acteur a du mal à s'en tenir à la version officielle de sa biographie. Cet homme le déroute. Son esprit se perd et son corps affaibli par toute sorte d'excès semble vouloir aujourd'hui lui faire payer. Difficile ainsi de garder un lien avec la réalité, de ne pas être déstabilisé, et de ne pas trop en dire. Pourtant certaines choses semblent devoir être tues. Comme l'origine de ce trauma que les multiples flashbacks semblent évoquer sans jamais vraiment révéler.
La personnalité de cet acteur asocial se construit peu à peu mais en occultant des zones d'ombres. Une certaine noirceur s'installe au fil de ses confessions. Si le lecteur parvient peu à peu à se faire une idée de l'homme et de son passé, il en va de même pour O'Connor, qui, assit en face de l'acteur afin de recueillir ses paroles, parvient malheureusement pour la star, à constituer sa biographie non autorisée.
Si un sombre mystère est au cœur de ce roman, Donald Westlake, fidèle à lui-même, parvient aussi à y insuffler des scènes burlesques notamment lorsque qu'il évoque la remise des Oscars ou lors des activités physiques imposées à l'acteur. Monstre sacré n'est pas son meilleur roman, mais mystère et humour constituent cette critique acerbe de l'industrie hollywoodienne et de sa décadence formant un Westlake quelque peu atypique, qui laisse une nouvelle fois entrevoir l'étendue de son talent et de son imagination.

Citation

C'est moi qui suis intéressant. Même quand je... oh ! Seigneur !... souffre !... Je suis intéressant. Je veux dire, il est là, papier sténo et stylo-bille à la main, il s'intéresse à moi, alors que moi, je n'en ai strictement rien à foutre de lui. Vous voyez comment ça fonctionne ?

Rédacteur: Benjamin Fricard jeudi 12 janvier 2012
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