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Inédit
Tout public
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani
Paris : Fleuve noir, janvier 2012
254 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-265-09372-0
Coll. "Thriller"
Actualités
- 25/01 Édition: Parutions de la semaine - 25 janvier
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Les Grands prix de la littérature policière en sont à leur 64e édition. Si la délibération finale n'est prévue que pour le mardi 25 septembre, le jury n'en a pas moins arrêté ses listes. Alors... Qui pour succéder à D.O.A. et à Dominique Manotti, tous deux primés dans la catégorie "Romans français" pour L'Honorable société (Gallimard, "Série noire"), et à Yishaï Sarid dans la catégorie "Romans étrangers" pour Le Poète de Gaza (Actes sud, "Actes noirs") ? Les lauréats sont à débusquer parmi les huit auteurs français et les seize étrangers de ces sélections de juin. Ce que l'on peut d'ores et déjà dire, c'est que s'agissant des auteurs français, il y a une disparité évidente des éditeurs puisque les huit ouvrages sélectionnés sont issus de huit maisons différentes. Les éditions Rivages tirent leur épingle de ces sélections puisque dans la catégorie "Romans étrangers", elles placent cinq de leurs romans. Une mention spéciale à Moisson rouge-Alvik. Peu de parutions cette année, mais une présence dans les deux sélections. Cela méritait d'être souligné. Il sera sans doute aucun possible fort difficile d'élire le lauréat de la catégorie "Romans étrangers". Storyteller a été fort remarqué mais non encore primé tout au long de cette année. L'ouvrage de Donald Ray Pollock a beaucoup fait parler de lui. Certains des éditions Rivages seront assurément bien placés. "Actes noirs" avec trois titres n'a pas dit son dernier mot. Les autres maisons non plus. Il ne nous reste plus qu'à attendre !
Sélection "Romans français" :
- Le Jour du fléau, de Karim Madani (Gallimard, "Série noire") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler) ;
- Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Branche, "Vendredi 13") ;
- Des chiffres et des litres, de Rachid Santaki (Moisson rouge-Alvik) ;
- Un avion sans elle, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France")
- Une guerre de génies, de héros et de lâches, de Barouk Salamé (Rivages, "Thriller") ;
- Les Hamacs de carton, de Colin Niel (Le Rouergue, "Rouergue noir") ;
- Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").
Sélection "Romans étrangers" :
- La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Gangrène, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Je reste roi d'Espagne, de Carlos Salem (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
- Storyteller, de James Siegel (Le Cherche midi) ;
- Le Champ du potier, d'Andrea Camilleri (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Mauvaise femme, de Marc Pastor (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Triple crossing, de Sebastian Rotella (Liana Levi, "Policier") ;
- De loin on dirait des mouches, de Kike Ferrari (Moisson rouge-Alvik, "Semana negra") ;
- Question d'éthique, de Bill James (Rivages, "Noir") ;
- Un voyou argentin, d'Ernesto Mallo (Rivages, "Noir") ;
- Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
- Vérité, de Peter Temple (Rivages, "Thriller") ;
- Le Prix de mon père, de Willy Uribe (Rivages, "Noir") ;
- Au lieu-dit Noir-Étang, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers") ;
- Gel nocturne, de Knut Faldbakken (Le Seuil, "Policiers").
Liens : L'Honorable société |Le Poète de Gaza |Le Jour du fléau |Je tue les enfants français dans les jardins |Un avion sans elle |Une guerre de génies, de héros et de lâches |Les Hamacs de carton |Arab jazz |La Tristesse du Samouraï |Gangrène |Je reste roi d'Espagne |Le Diable, tout le temps |Storyteller |La Mauvaise femme |Un voyou argentin |Les Fantômes de Belfast |Vérité |Le Prix de mon père |Au lieu-dit Noir-Étang... |Gel nocturne |Triple Crossing | D.O.A. |Dominique Manotti |Karim Madani |Marie Neuser |Jean-Bernard Pouy |Michel Bussi |Colin Niel |Karim Miské |Carlos Salem |Donald Ray Pollock |Marc Pastor |Bill James |Ernesto Mallo |Stuart Neville |Peter Temple |Willy Uribe |Thomas H. Cook |Knut Faldbakken |Rachid Santaki
Les héros sont las
Lorsque sir Arthur Conan Doyle a été fatigué de Sherlock Holmes, il l'a jeté dans les eaux tumultueuses des chutes du Reichenbach. Plus récemment, Henning Mankell, auteur nordique par excellence, en a fini avec le commissaire Wallander, qui lui avait apporté la renommée, avec un ultime roman, ultime enquête : L'Homme inquiet. Dans Le Champ du potier, l'on est en droit de se demander si, lentement, Andrea Camilleri ne prépare pas ses lecteurs à la disparition de son personnage fétiche, Montalbano.
Vieillissant, ayant mal au dos, piquant un somme de-ci de-là, le commissaire est exaspéré dans cette enquête par un journaliste qui essaye de transmettre l'information de sa décrépitude et de son incompétence. Ce qui ennuie le plus Montalbano, c'est que, sans doute, en sous-main, c'est son propre adjoint qui manipule le tout pour obtenir l'enquête du commissaire à la place du commissaire. Tout d'ailleurs commence mal. Alors que la pluie dégringole, le commissaire, réveillé au plein milieu d'un cauchemar, doit aller à la pêche au cadavre dans une pente argileuse qui s'effrite et où tous glissent dans la boue. Un cadavre découpé en morceaux, mais nous sommes en Sicile où cela n'indique pas tant la présence d'un tueur en série qu'un "message" de la Mafia. Et tout va aller de mal en pis. La tension est énorme dans le commissariat. En tentant d'éviter un collègue, Montalbano s'enfonce dans une série de méprises. En accueillant une amie, il risque les foudres de sa copine. Il se fait engueuler par la femme de son adjoint car elle trouve qu'il est souvent de garde de nuit. L'embêtant, c'est que c'est faux et que le commissaire ne veut pas "dénoncer" les frasques de son ami. Là-dessus, une femme éplorée vient le voir car son mari a disparu. Elle a l'air plutôt nymphomane et le policier a du mal à repousser les avances et les mains baladeuses. Évidemment il y a un rapport entre la disparition et le cadavre retrouvé mais tout est plus compliqué qu'il n'y paraît...
Fatigué, las de tout, le commissaire va quand même se démener pour résoudre l'affaire et sauver les meubles de sa vie professionnelle et personnelle. Mais même fatigué, Montalbano a conservé ses neurones intacts pour cette intrigue de bonne facture, qui s'installe dans la qualité d'ensemble de la série.
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2012
Citation
Un dieu de quatrième ordre, un dieu mineur avait-il pensé alors. Puis, avec les années, il s'était persuadé qu'il n'était même pas un dieu du dernier rang, mais juste un pauvre marionnettiste dans un minable opera di pupi.