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Grand format
Réédition
Tout public
Samuel Fuller (présentation)
Paris : Montparnasse, 0000
Zone 2 ; noir & blanc ;
Coll. "DVD collector"
Actualités
- 03/12 Cinéma: John Ford immense à la Cinémathèque
- 28/10 Cinéma: John Ford, John Ford & John Ford
L'Action Christine a entrepris une rétrospective John Ford avec, en prime, le dernier film du génial réalisateur américain avec l'immense John Wayne auquel il incombe d'associer Lee Marvin. L'Action Christine nous dit que cela faisait cinquante années que La Taverne de l'Irlandais n'avait pas été porté sur grand écran. C'est aujourd'hui chose réparée. Pour le reste, sept films tous plus exceptionnels les uns que les autres dont des westerns à revoir comme La Poursuite infernale et La Prisonnière du désert, de grandes adaptations romanesques américaines (Les Raisins de la colère, d'après John Steinbeck, et La Route au tabac, d'après Erskine Caldwell) et un film qui remonte à la source même du réalisateur aux origines irlandaises avec l'éblouissant Mouchard. Une semaine en forme de T, de triple Ford, comme aurait pu le dire Orson Welles...
Exclusivité 2 : La Taverne de l'Irlandais, de John Ford
Le dernier film de l'association John Wayne/John Ford invisible au cinéma depuis cinquante ans !
Guns (John Wayne) et Boats (Lee Marvin), deux anciens combattants du Pacifique se sont installés en Polynésie. La fille d'un troisième camarade, élévée dans la société puritaine de Boston, vient à la recherche de son père. Alors qu'ils se retrouvent, comme chaque année, dans l'île de Haleakaloa, où habite Guns, pour une rituelle bagarre, cet ancien marin irlandais va donner à la jeune héritière prude et pleine de préjugés une leçon de charité et de joie de vivre...
Mercredi 30 octobre :
La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef), de John Ford (18 heures).
Jeudi 31 octobre :
La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef), de John Ford (18 heures).
Vendredi 1er novembre :
La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef), de John Ford (18 heures).
Samedi 2 novembre :
La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef), de John Ford (18 heures).
Dimanche 3 novembre :
La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef), de John Ford (18 heures).
Lundi 4 novembre :
La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef), de John Ford (18 heures).
Mardi 5 novembre :
La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef), de John Ford (18 heures).
Festival : John Ford
À un journaliste qui lui demandait quels étaient les cinéastes les plus importants, Orson Welles répondait : "Les vieux maîtres, c'est-à-dire John Ford, John Ford et John Ford."
Une rétrospective à ne pas manquer donc !
Mercredi 30 octobre :
La Poursuite infernale (My Darling Clementine), de John Ford (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Jeudi 31 octobre :
Le Mouchard (The Informer), de John Ford (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Vendredi 1er novembre :
Les Raisins de la colère (The Grape of Wrath), de John Ford (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
Samedi 2 novembre :
Frontière chinoise (Seven Women), de John Ford (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Dimanche 3 novembre :
La Prisonnière du désert (The Searchers), de John Ford (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
Lundi 4 novembre :
Marie Stuart (Mary of Scotland), de John Ford (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
Mardi 5 novembre :
La Route au tabac (Tobacco Road), de John Ford (14 heures, 16 heures & 18 heures).
* L'Action Christine
4, rue Christine
75006 Paris
Tél. : 01.43.25.85.78
contact@actioncinemas.com
Liens : John Ford
Dublin - 1922
Adapté du roman de Liam O'Flaherty, Le Mouchard est le premier grand film sur le conflit entre l'Irlande et l'Angleterre qui débute en pleine Première Guerre mondiale. À la fois conflit patriotique et de religion, le roman acquière avec l'adaptation de John Ford, une dimension toute originale. Pour réaliser un film sur un tel pan historique alors que nulle blessure n'est encore guérie - nous sommes en 1932 -, il fallait un Irlandais. Son véritable nom plaide pour lui : Sean Aloysius O'Fearna. Jusqu'à présent, il a tourné près de quatre-vingt films. La première soixantaine se compose exclusivement de courts ou moyens métrages muets. Les vingt suivant l'ont assimilé à un modeste réalisateur de westerns de série B. Le Mouchard, par sa mythologie, va le faire rentrer dans la légende. Car John Ford brasse des thèmes essentiels en même temps qu'il fait preuve d'une réalisation de génie pour un film tourné en trois semaines, dans un studio limite miteux (un grand couloir qui servira trente ans plus tard à Samuel Fuller pour son mythique Shokc Corridor ; ce même Samuel Fuller tient le film de John Ford comme le meilleur film de tous les temps). Gypo Nolan (l'incroyable outre percée Victor McLaglen) est le personnage principal de ce drame. Son rôle, celui du mouchard, du traitre à la cause, on le retrouve dans toutes les guerres civiles. Il va donner son meilleur ami en échange de vingt livres sterling. Cela peut ne pas être beaucoup, mais c'est exactement le somme qu'il faut à un couple pour embarquer pour l'Amérique. Et dans le Dublin de 1922, la misère gronde. Sa petite amie, Kathie Madden (la très ravissante Margot Grahame) est obligée de se prostituer. Alors, sans trop s'en rendre compte, Gypo va commettre l'irréparable. Donner son ami contre vingt malheureux billets même pas tendus de main à main mais jetés à la figure comme quand on s'attache les services du traitre que l'on ne veut surtout pas être. À partir de là, Gypo va subir des affres dostoïevskien. Le personnage n'est qu'un mort en sursis. D'abord parce qu'une fois son ami mort, c'est tout le sinn fein qui cherche le mouchard, ensuite parce qu'en proie à ses démons, il va n'avoir de cesse de se suicider. Les vingt billets disparaissent les uns après les autres avec une facilité déconcertante. Un pour boire ici, deux pour boire là, deux autres pour une tournée générale, cinq pour qu'une prostituée rentre chez elle en fiacre... Engoncé dans ses mensonges, il ne voit même pas l'étau qui se resserre, et le conduit à un procès qui n'est pas sans rappeler celui de M. le maudit. Il faut attendre de visionner les bonus pour comprendre que ce regard vide et aviné au sortir d'une lourde chute dans un escalier, Victor McLaglen le doit à une double-cuite. Celle qu'il a pris avant de venir sur le plateau de tournage, et celle qu'on l'a forcé à avoir pour paraître naturel. Effet escompté. Il en gagnera même un Oscar (qu'au demeurant il mérite même sans alcool). Dans l'Irlande d'O'Flaherty, le pardon ne peut être donné que par Dieu et la mère de la victime. C'est à un final hallucinant, ahurissant et extatique que nous confie John Ford, étrangement déjà au sommet de son art. Il faut dire qu'il aura eu le temps de faire admirer sa maîtrise de l'espace, de l'utilisation du brouillard et, donc de la lumière, pour porter un autre regard artistique sur un film qui peut se voir avec ou sans le son tant on a l'impression que les visages, les postures, nous en disent souvent plus long que les dialogues par ailleurs quasi inexistants. Tout simplement brillant. Comme est brillante la version proposée par les éditions Montparnasse riche en bonus intéressants de John Ford à Samuel Fuller. Et c'est comme ça que ça devient un must !
Le Mouchard : 90 min. réalisé par John Ford adapté du roman éponyme de Liam O'Flaherty avec Victor McLaglen, Heather Angel, Preston S. Foster, Margot Grahame, Wallace Ford, Una O'Connor, J. M. Kerrigan, Joseph Sawyer...
Bonus. Entretien avec John Ford (23 min.). "Pour moucharder sur Le Mouchard", analyse du film par le critique de cinéma Tag Gallagher (15 min.). "Leçon de cinéma : Samuel Fuller parle du Mouchard", entretien avec le réalisateur Samuel Fuller (27 min.). Bande-annonce du film en version originale sous-titrée.