Contenu
Pars vite et reviens tard
Grand format
Réédition
Tout public
Paris : Audiolib, mars 2012
ISBN 978-2-35641-424-3
Coll. "Chemins nocturnes"
Le parti pris des choses...
Joss Le Guern, ex-tôlard, ex-chômeur, ex-capitaine de chalutier, est aujourd'hui "crieur", place Edgar Quinet. Trois fois par jour il crie les nouvelles dans son quartier où errent un grand costaud pas futé, un vieil érudit désargenté, une prostituée sur le retour et une femme battue... Un jour, quelqu'un dépose dans sa sébile un mot inquiétant. Le lendemain aussi. Et tous les jours qui suivent, à raison de trois fois par jour... Un message qu'il n'a guère envie de lire. Et puis il s'y résout. De quoi s'agit-il ?
Le commissaire Adamsberg, chef de l'antenne du XIIIe arrondissement de la brigade criminelle, reçoit Maryse, paniquée : il y a de grands 4 inversés peints sur les portes de son immeuble. En dessous, on a badigeonné trois lettres : CLT. Circonspect, le commissaire finit par prendre au sérieux l'affaire lorsque des tags identiques sont découverts dans un autre arrondissement.
Pendant ce temps, les textes que Joss reçoit sont identifiés : ce sont des extraits du Liber Canonis, d'Avicenne... Ils parlent tous de l'éclosion de la peste... Un ami de Joss lui conseille d'alerter la police. Il connaît le commissaire Adamsberg. Lequel subodore de sales affaires. Peut-être liées. Des affaires qui le précipitent, et nous avec, dans le sillage d'une multitude de personnages décalés, au fond comme lui, qui cherche en lui la révélation du problème plus qu'il ne fait confiance aux indices.
Dans une interrogation extraordinairement personnelle, intime, le commissaire en effet ne cesse de renvoyer aux tréfonds de son âme, servie par une lecture on ne peut plus singulière à son tour, compulsant à loisir les empreintes sonores que les mots déposent à l'écoute, par un Thierry Janssen familier de ce type de performance, mais plus brillant que jamais pour l'occasion. Quel lecteur !
Il noue l'exercice d'une voix incroyablement jouisseuse, délitant chaque syllabe avec une volupté rare. Et donne à entendre dans cette diction si charnelle les choses du monde dans leurs poids de contingence matérielle, les traitant presque sur le même pied d'égalité que les personnages du roman. Quelle interprétation, amplifiant le mystère que Fred Vargas ne cesse de nouer au fil des pages, jusqu'à sa résolution toujours aussi surprenante, qu'une telle lecture ne vient pas annoncer, mais recueillir avec beaucoup de détermination.
NdR - 2 CD MP3, 10 heures d'écoute.
Citation
La guerre des choses et des hommes se poursuivait, et dans ce combat, l'homme n'était pas toujours vainqueur.