Contenu
Grand format
Réédition
Tout public
Jacques Chaussepied (lecteur)
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Robert Pépin
Paris : Audiolib, mai 2012
19 x 14 cm
ISBN 978-2-35641-488-5
Doute raisonable
L. A. Mickey Haller est avocat de la Défense. C'est même une spécialité chez lui. Mais là, le cabinet du procureur lui demande de rallier le camp de l'accusation publique. Lui qui défend d'ordinaire les damnés, ne sait que penser tout d'abord de cette proposition. L'équipe du procureur l'a invité dans le plus chic restaurant de L. A. Le procureur s'est même déplacé pour l'occasion. Il lui demande de poursuivre Jason Jessup, meurtrier d'une fillette, disculpé après un prélèvement d'ADN, vingt-cinq ans après les faits et vingt-quatre de prison. Aux termes de la Loi californienne, ils ont soixante jours pour le rejuger. Passé ce délai, le procureur devra abandonner les poursuites. Jason est actuellement libre. L'affaire est, aux yeux de tous, perdue d'avance. Mais tous savent que Jason est coupable : l'ADN retrouvée sur le corps de la victime n'était certes pas le sien, mais celui de son beau-père. Mort à ce jour. Mickey accepte. Sans trop savoir dans quel sac de nœuds il débarque. Il exige une totale liberté de décision et le choix de ses collaborateurs, retrouvant le célèbre flic Bosch de la série et son ex. Toute la presse débarque pour l'annonce de la réouverture du procès. L'occasion d'un morceau d'anthologie. Superbe spectacle que celui de cette conférence de presse, réglée au millimètre mais où tout dérape par la volonté de Mickey qui refuse de se taire et le procureur de se faire voler la vedette. C'est du reste l'une des qualités essentielles de cette lecture que les pas-à-pas fascinants qu'elle va nous offrir sur le fonctionnement de la justice américaine, les passes d'armes et autres soucis de procédure. La lecture de Jacques Chaussepied est d'une richesse éblouissante au-delà de sa manière très roborative, très têtue de nous instruire sur ces subtilités juridiques. Décontracté tout d'abord, mais avec cette pointe de dédain qui scelle l'assurance des gens de pouvoir, il lit souvent plutôt qu'il ne joue le texte, affirmant dans cette distance la désinvolture du vrai pouvoir. Et quand il se mêle de l'interpréter vraiment, c'est pour apporter à chaque personnage sa tonalité propre, infime mais ferme, ici la méfiance, là l'impertinence amusée. Il nuance, ne cesse de nuancer sa palette, de l'arrogance du procureur à la fragilité des témoins, ou la circonspection de Mickey. Un superbe travail artistique, vraiment !
NdR - 1 CD MP3, 12 h14 d'écoute.
Citation
Elle portait le costume bleu marine standard propre à l'avocate du Ministère Public.