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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Canada) par Gérard de Chergé
Paris : Rivages, août 2012
234 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2379-1
Coll. "Thriller"
Actualités
- 30/09 Librairie: Emily St. John Mandel en Compagnie parisienne
- 14/06 Prix littéraire: Sélections 2013 des Grands Prix de la littérature policière
Mercredi 12 juin s'est tenue à la BiLiPo une rencontre des jurés du Grand Prix de la littérature policière afin de dévoiler les deux sélections finales ("Roman francophone" et "Roman étranger"). Au cours de cette réunion, un hommage particulier à été rendu à Jean-Jacques Schléret, récemment décédé, membre du jury. En attendant les noms des lauréats, qui seront connus des jurés après la délibération finale du mardi 17 septembre 2013, voici le détail des sélections. Il est à noter que chaque sélection propose son lot de surprises, mais qu'il y a de toute évidence une plus grande diversité éditoriale dans la sélection francophone. Ainsi, l'on dénombre des ouvrages de chez Serge Safran, de La Manufacture de livres ou des éditions La Branche dans les "Romans francophones", alors que les "Romans étrangers" s'octroient des ouvrages de chez Liana Levi ou Baker Street. Mais les éditeurs qui sont les grands gagnants sont Rivages, Gallimard et Gallmeister. Les grands perdants sont à coup sûr Calmann-Lévy, Le Seuil et Actes Sud (même si l'on dénote un roman paru aux éditions Jacqueline Chambon, qui entretiennent un lien privilégié avec la maison fondée par Hubert Nyssen). Mais foin de forfanteries, les sélections !
Romans français :
- Rainbow Warriors, de Yal Ayerdhal (Au Diable Vauvert) ;
- La Fille de Hahn Hoa, de Thomas Bronnec (Rivages, "Noir") ;
- Ne lâche pas ma main, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Domaine français") ;
- L'Assassin à la pomme verte, de Christophe Carlier (Serge Safran) ;
- Un long moment de silence, de Paul Colize (La Manufacture de livres) ;
- Des nœuds d'acier, de Sandrine Collette (Denoël, "Sueurs froides") ;
- Le Dernier des treize, de Mercedes Deambrosis (La Branche, "Vendredi 13") ;
- I Cursini, d'Alix Deniger (Gallimard, "Série noire") ;
- L'Expatriée, d'Elsa Marpeau (Gallimard, "Série noire") ;
- Les Nuits de Patience, de Tobie Nathan (Rivages, "Thriller") ;
- Un homme effacé, d'Alexandre Postel (Gallimard, "La Blanche") ;
- J'ai fait comme elle a dit, de Pascal Thiriet (Jigal, "Polar") ;
- Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir") ;
Romans étrangers :
- Boulevard, de Bill Guttentag (Gallimard, "Série noire") ;
- Les Mères, de Samantha Hayes (Le Cherche midi, "Thriller") ;
- Lettres de Carthage, de Bill James (Rivages, "Thriller") ;
- Dark Horse, de Craig Johnson (Gallmeister, "Noire") ;
- 22/11/63, de Stephen King (Albin Michel, "Romans étrangers") ;
- Le Royaume des perches, de Martti Linna (Gaïa, "Polar") ;
- Une belle saloperie, de Robert Littell (Baker Street) ;
- Il faut tuer Lewis Winter, de Malcom Mackay (Liana Levi, "Policier") ;
- Traversée vent debout, de Jim Nisbet (Rivages, "Thriller") ;
- Le Tueur se meurt, de James Sallis (Rivages, "Thriller") ;
- Dernière nuit à Montréal, d'Emily St. John Mandell (Rivages, "Thriller") ;
- Cuba libre, de Nick Stone (Gallimard, "Série noire") ;
- Impurs, de David Vann (Gallmeisterr, "Nature writing") ;
- Lumière dans une maison obscure, de Jan Costin Wagner (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire").
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- 18/12 Prix littéraire: Sélection Hiver 2013 pour la SNCF
- 31/08 Édition: Parutions de la semaine - 31 août
Fuites perpétuelles
Cette Dernière nuit à Montréal à laquelle nous invite Emily St. John Mandel est la conclusion triste d'un fait divers qui a plus particulièrement touché quatre protagonistes, éléments disparates et victimes collatérales ou centrales d'un drame domestique relaté ici dans une alternance de récits qui sont autant de tranches de vie évidemment intimes décrivant une même vérité.
À l'origine, il y a l'enlèvement de Lilia, sept ans, par son père divorcé. Leur fuite éperdue un détective à leurs trousses les amène à ne jamais vivre très longtemps au même endroit. Ils sont tous deux des déracinés perpétuels. De cette enfance déstabilisante où elle écrit dans les bibles des motels où ils dorment : "Je ne veux pas qu'on me retrouve", Lilia en tirera une fois adulte une instabilité géographique chronique, et migrera de ville en ville, vivant des histoires dont elle sait qu'elles ont une fin, et tant pis pour ses partenaires féminins ou masculins qui, pour la plupart, penseront à tort qu'ils pourront y changer quelque chose.
Ce sera d'ailleurs le cas d'Eli, que Lilia a rencontré à New York, et qui ne s'avouera pas vaincu sans combattre. Mais Lilia n'est pas la seul femme-enfant de cette histoire. Il y a aussi Michaela, la fille de Christopher. Michaela qui se rêvait trapéziste et qui a vécu dans l'ombre de Lilia au point d'en être perturbée. Michaela, la fille de Christopher, ce Christopher qui était le détective aux trousses des fugitifs, détenteur d'une vérité déductive des preuves laissées lors de l'enlèvement de Lilia, et qui sa vie durant n'a eu de cesse de vivre à côté d'eux, d'épier et d'anticiper leurs gestes, d'être en quasi symbiose maladive.
C'est ainsi qu'à travers ces deux cent trente pages, la talentueuse Emily St. John Mandel dresse les portraits de quatre personnages troublants amenés pour trois d'entre eux à se rencontrer dans une ville canadienne hermétique aux sentiments et aux sensations, dépeinte froidement, pour un final angoissant qui s'ingénie à nouer notre estomac. Dans la lignée des romans nord-américains à la tonalité variée, ce premier roman propose une trame belle, noire et passionnante, qui décline l'amour et la tragédie sous de multiples formes et regards.
On en parle : La Tête en noir n°158
Nominations :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2013
Citation
Quand Lilia était toute jeune, le monde entier lui semblait composé de chambres de motel formant un chapelet d'îles à travers le continent américain.