Contenu
Le Couteau sur la nuque
Grand format
Inédit
Tout public
Lord Edgware Died - 2012
Christophe Bouchard (coloriste)
Paris : Emmanuel Proust, juin 2012
48 p. ; illustrations en couleur ; 30 x 23 cm
ISBN 978-2-84810-405-8
Coll. "Agatha Christie", 22
Puzzle en quatre pièces
Même quand il se rend au théâtre pour se prélasser, Hercule Poirot attire le crime. Non pas que dans cette adaptation en bande dessinée, vingt-deuxième de la série chez Emmanuel Proust, du Couteau sur la nuque écrit en 1933, il y ait un assassinat, non mais parmi le public hilare, il y en a pour l'avoir mauvaise. Et le drame s'annonce dès la réception qui s'ensuit. Comme elle en a pris l'habitude, Agatha Christie propose une intrigue où de nombreux personnages gravitent autour d'un seul qui va devenir la victime. Il s'agit dans le cas présent d'un lord que tout le monde déteste à commencer par sa femme, partie vivre sous un autre toit et qui aimerait bien divorcer pour se remarier. La haine, donc, est sous-jacente avec des héritiers en puissance et une jalousie omniprésente. Et puis, Lord Edgware est retrouvé mort d'un coup de poignard. Sa femme est la dernière à l'avoir vue. Tout l'accuse donc sauf qu'au même moment elle dinait en compagnie de quinze personnes dignes de foi. Il y a de quoi intriguer un Hercule Poirot alerté par l'inspecteur Japp. Avec son plus fidèle compagnon d'armes Hastings, il enquête, usant de ses petites cellules grises.
C'est donc Marek qui se colle à cette adaptation tant sur le scénario que sur le dessin. Une ligne claire qui s'appuie sur des couleurs mates, figeant ses personnages, leur faisant baisser la tête, insistant sur les regards et multipliant les détails. Il alterne les planches claires et sombres. S'appesantit sur les intérieurs bourgeois de l'époque. Les murs sont parsemés de tableaux. Japp est un bouledogue, Poirot une fidèle adaptation, très propre sur lui malgré des moustaches pas aussi imposantes qu'on pouvait l'attendre. Mais Marek dessine très bien ces paysages anglais avec leurs maisons cossues, et fait parfaitement rejaillir les archétypes chers à Agatha Christie avec leurs mauvaises manies, leurs vices cachés, une certaine exubérance qui s'ancre dès la première page, donnant à l'ensemble un côté "années folles à l'anglaise" en 48-pages.
Illustration intérieure
Accusée d'être la meurtrière, Lady Edgware tient un solide alibi. (Extrait p. 15)
Citation
Bryan Martin semblait plein d'affèterie, une fatuité d'acteur qui continue de jouer un rôle dans l'existence quotidienne.