Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Canada) par Pierre Girard
Arles : Actes Sud, avril 2012
332 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-330-00571-9
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 21/02 Édition: Parutions de la semaine - 21 février
- 06/04 Édition: Parutions de la semaine - 6 avril
Une semaine placée sous le double signe de Cathi Unsworth. Ceux qui auraient raté son précédent Chanteur, pourront se réjouir de le lire au format poche avant d'embrayer sur Bad Penny Blues, nouveau venu en grand format. Beaucoup de parutions d'ailleurs en cette semaine ceinte. Une belle surprise avec Gérard Lecas, toujours chez Rivages. Du thriller en, veux-tu en voilà, en poche au Livre de poche. Du gros qui tâche surtout. Le Prix de Beaune et son serial killer au Masque (Olivier Gay). Pas inintéressant, mais pas transcendant non plus. Quelques écarts de conduite inhérents aux premiers romans sûrement. Peut-être plus que d'habitude, il y en a pour tous les goûts - et que dire des rééditions thématiques et dures de Simenon ?
Grand format :
Une cible parfaite, de Tchinguiz Abdoullaïev (L'Aube, "K'Aube noire")
Sans visage, de Paul Ardenne (Grasset)
À cœur perdu, de Siwar al-Assad (Encre d'Orient)
Backschisch, d'Esmahan Aykol (Buchet Chastel, "Littérature étrangère")
Mille petites falaises, de Shaugnessy Bishop-Stall (Actes sud, "Actes noirs")
Des enfants silencieux, de Ramsey Campbell (Télémaque, "Entailles")
Quatre, de Will Carver (City, "Thriller")
La Canne à tête de chien, de Boris Clément (Kirographaires)
Les Eaux noires, de Martine Delomme (Belfond)
Faux profil, de Jérôme Dumoulin (Grasset)
Gel nocturne, de Knut Faldbakken (Le Seuil, "Seuil policiers")
Le Serpent, de M. A. Graff (Ramsès VI, "Ombres et mystères")
Promenade du crime, de Peter Guttridge (Le Rouergue)
Les Ombres dans la rue, de Susan Hill (Robert Laffont, "Best-sellers")
Le Blues du braqueur de banque, de Flemming Jensen (Gaïa)
Le Kidnapping d'Aaron Greene, de Terry Kay (Le Cherche midi, "Thriller")
Mauvaises ondes, de David Lasalle (Brumerge)
Fièvre, de Val McDermid (Flammarion, "Littérature étrangère")
Le Diable chuchotait, de Miyuki Miyabe (Philippe Picquier, "L'Asie en noir")
Piège numérique, de Christian Olivaux (Les Nouveaux auteurs, "Policier")
Pour que demain vienne, de Corine Pourtau (D'un noir si bleu, "Les Noirs...")
Le Quadrille des Maudits, de Guillaume Prévost (NIL)
Les Romans durs. 4, 1938-1941, de Georges Simenon (Omnibus, "Simenon")
Les Romans durs. 5, 1941-1944, de Georges Simenon (Omnibus, "Simenon")
Les Romans durs. 6, 1945-1947, de Georges Simenon (Omnibus, "Simenon")
Bad Penny Blues, de Cathi Unsworth (Rivages, "Thriller")
The Michelangelo code : deuxième époque, de Daniel Veyblins & René-Mathias Le Gall (L'Onde)
L'Alchimiste, de Rosemary Villani-Ameri (Édilivre, "Verbum dimissum")
Le Bras du diable, de Julie Waeckerli (Les Nouveaux auteurs, "Thriller")
Reste avec moi, de Jessica Warman (Fleuve noir, "Thriller")
La Fausse celtique, de Gordon Zola (Le Léopard démasqué)
Poche :
Carnac, les menhirs disparus, de Simone Ansquer (Alain Bargain, "Enquêtes & suspense")
La Double vie de Laura Swan, de Benjamin Black (10-18, "Domaine policier")
Rémanence, de Jérôme Camut & Nathalie Hug (LGF, "Thriller")
Les Héritiers de Stonehenge, de Sam Christie (Pocket)
Le Tueur, de Martina Cole (LGF, "Thriller")
Havre des morts, de Patricia Cornwell (LGF, "Thriller")
À pas comptés, de Costantini (J'ai lu, "Thriller")
Le Navigateur, de Clive Cussler & Paul Kemprecos (LGF, "Thriller")
La Scène à paillettes, de Monika Fagerholm (LGF)
Frontière mouvante, de Knut Faldbakken (Points, "Policiers")
La Conspiration Hadrien, de Allan Folsom (Archipoche, "Archipoche")
Les Talons hauts rapprochent les filles du ciel, d'Olivier Gay (Le Masque, "Masque jaune")
Profession balance, de Christopher Goffard (Rivages, "Noir")
Je ne porte pas mon nom, de Anna Grue (Points, "Policiers")
Le Pacte boréal, de Anna Jansson (LGF, "Thriller")
Saint-Quay s'inquiète, d'Anne-Solen Kerbrat-Personne (Alain Bargain, "Enquêtes & suspense")
Le Corps de la ville endormie, de Gérard Lecas (Rivages, "Noir")
Une conspiration de papier, de David Liss (Le Masque, "Labyrinthes")
Sérum : saisin 1.1, de Henri Lœvenbruck & Fabrice Mazza (J'ai lu, "Policier")
Haine 7, de Jeran-Luc Manet (Antidata)
Le Cauchemar de d'Alembert, d'Hubert Prolongeau (Le Masque, "Labyrinthes")
La Nuit de Geronimo, de Dominique Sylvain (Points, "Policiers")
La Colombe de la mort, de Peter Tremayne (10-18, "Grands détectives")
Le Chanteur, de Cathi Unsworth (Rivages, "Noir")
À tous et à personne, de Grazia Verasani (Métailié, "Suites")
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Un chaos programmé
Dans le roman policier, le lecteur est habitué à une intrigue plus ou moins linéaire, mais dont il perçoit les finalités : une affaire à résoudre, un meurtre à élucider, un méchant à arrêter. Avec Mille petites falaises, de l'auteur canadien Shaughnessy Bishop-Stall, nous nous trouvons dans une configuration différente. Louvoiements incessants, changements perpétuels de motifs, de directions, départ dans un sens, puis arrêt brusque avant une autre direction abandonnée quelque chapitres plus tard. Pourtant, au final, l'ingéniosité et la ruse de ce Canadien de Bishop-Stall a parfaitement fonctionné car tout se répond et s'éclaire, et ces détours ressemblent alors à une manœuvre sournoise pour atteindre encore plus sûrement la cible. Peut-être est-ce dû au titre anglais de l'ouvrage, Ghosted, qui répand une idée de fantôme, de hantise, d'éléments brumeux qui vous encerclent pour mieux vous dominer. Peut-être est-ce également dû au personnage central, Mason, un jeune écrivain raté qui n'arrive pas à noircir la feuille mais qui se perd entre alcool, drogues et jeux, sous la houlette d'un trafiquant local qui l'héberge et semble bien l'aimer. Dès le départ, on découvre un auteur en panne d'idées pour son roman, et qui accepte de vendre des hot-dogs pour joindre les deux bouts. C'est le moment qu'il (ne) choisit (pas) pour rencontrer un homme qui cherche un écrivain pour rédiger sa lettre de suicide. Mason commence à faire des recherches sur le suicide depuis les ponts (et les falaises) mais son chemin va croiser celui d'un tueur en série. Shaughnessy Bishop-Stall parvient à nous entrainer dans la folie douce, dans les dérives sympathiques de ses personnages, dans une atmosphère qui manie la légèreté de la vie et la rudesse des situations pour offrir une description fine et intelligente de la vie de ses "marginaux de la vie". Le roman sinue à l'intérieur de leurs préoccupations comme eux sinuent à l'intérieur de la vie calibrée du monde occidental. Au final, ils n'en réussissent pas moins à être aussi humains et dignes d'humanité. Le roman se referme alors sur une intrigue où l'auteur nous a bien mené en bateau.
Citation
Pour autant que Mason le sache, Sissy fixait un triple objectif à sa lettre de suicide : que les gens soient surpris par ce qu'elle avait fait de bien, qu'ils soient indignés par ce qu'elle avait fait de mal et qu'ils aient honte de la façon dont ils l'avaient traitée.