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Réédition
Tout public
Mildred Pierce - 1945
Paris : Warner Bros., août 2008
1 DVD VOST Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Actualités
- 10/12 Cinéma: Othello, 35 mm et affiches de cinéma (75)
L'Action Christine* vous propose chaque jour de la semaine dans sa première salle Montgomery Clift dans un film de Fred Zinnemann (auréolé du succès du Train sifflera trois fois) qui interpelle sur les prémices de la Seconde Guerre mondiale du côté américain. Tant qu'il y aura des hommes décrit en effet le quotidien de militaires, et met à jour certaines mesquineries et réalités sordides. Des thèmes très k-librés pour un film qui serait dommage de rater. L'autre salle continue de mettre à l'écran des films en 35 mm. Cette semaine, vous pourrez y voir des films de Jacques Tourneur, George Stevens, Nicholas Ray, John Huston ou Elia Kazan, autant de réalisateurs de mauvais genres. Alors, pourquoi se priver ?
Exclusivité : Othello, A Double Life, de George Cukor
"Le célèbre acteur Anthony John (Ronald Colman) trouve dans le rôle d'Othello un succès triomphal mais, peu à peu, au fil des représentations, sa raison s'égare et la passion d'Othello devient sienne, le poussant bientôt jusqu'au meurtre...
George Cukor travaille pour la première fois avec ceux qui deviendront ses scénaristes réguliers, Ruth Gordon et Garson Kanin. Tous les trois connaissent bien l'univers du théâtre et Cukor s'attache, superbement servi par son chef-opérateur Milton Krasner, à opposer les deux mondes dans lesquels évoluent les comédiens. D'un côté la scène et les coulisses, de l'autre, le monde réel.
Le héros du film finira par basculer de l'un dans l'autre et vaudra à Ronald Colman l'Oscar de la meilleure interprétation masculine de l'époque, l'emportant sur William Powell, Michael Redgrave, John Garfield et Gregory Peck. On notera la présence au générique de deux futurs cinéastes, Harry Horner, responsable ici de la direction artistique, et Robert Parrish, auteur du montage du film. On remarquera aussi l'audace - pour l'époque - de certaines phrases et des gestes de la scène entre Ronald Colman et la débutante Shelley Winters... à découvrir.
Superbe illustration - clinique presque - d'un cas de dédoublement de personnalité dont le héros ne découvre sa propre vérité que par rapport à un personnage légendaire issu du théâtre. Comme un miroir brisé qui renvoie le reflet de celui qui s'y regarde en fractions d'image, l'œuvre garde une sobriété d'exécution qui la rend convaincante d'une image à l'autre. "
Daniel Collin (Le Dictionnaire du cinéma, Jean Tullard)
Mercredi 11 décembre :
Othello, A Double Life (Othello, A Double Life), de George Cukor (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Jeudi 12 décembre :
Othello, A Double Life (Othello, A Double Life), de George Cukor (14 heures, 16 heures & 18 heures).
Vendredi 13 décembre :
Othello, A Double Life (Othello, A Double Life), de George Cukor (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Samedi 14 décembre :
Othello, A Double Life (Othello, A Double Life), de George Cukor (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Dimanche 15 décembre :
Othello, A Double Life (Othello, A Double Life), de George Cukor (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Lundi 16 décembre :
Othello, A Double Life (Othello, A Double Life), de George Cukor (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Mardi 17 décembre :
Othello, A Double Life (Othello, A Double Life), de George Cukor (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Festival 1 : Plaisir de cinéma en 35 mm
L'évolution de la technique cinématographique nous a obligés à nous équiper pour la projection numérique. Mais nous avons voulu garder la possibilité de projeter des copies sur pellicule 35 mm, afin de continuer à montrer des films qui ne seront pas numérisés avant longtemps. Notre nouvelle installation, conçue par CINÉMATÉRIEL PARIS, nous permet cette alternance. Voici un programme qui justifie ce choix.
Mercredi 11 décembre :
L'Amour en première partie (Love is News), de Tay Garnett (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Jeudi 12 décembre :
Pension d'artiste (Stage Door), de Gregory La Cava (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Vendredi 13 décembre :
La Femme aux chimères (Young Man With a Horn), de Michael Curtiz (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
Samedi 14 décembre :
Le Roman de Mildred Pierce (Mildred Pierce), de Michael Curtiz (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
Dimanche 15 décembre :
Ève (All About Eve), de Joseph L. Mankiewicz (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
Lundi 16 décembre :
The Mortal Storm (The Mortal Storm), de Frank Borzage (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Mardi 17 décembre :
Le Mécano de la général (The General), de Buster Keaton (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
Soirée documentaire : L'Affiche fait son cinéma, de Bertrand Stephant-Andrews
L'affiche fait son cinéma est le premier et le seul documentaire retraçant l'histoire des affiches de cinéma. Au travers de plus de cent cinquante affiches parmi les plus exceptionnelles de l'histoire du cinéma et vingt-cinq témoignages de professionnels ; affichistes, producteurs, distributeurs, directeurs de salles, collectionneurs, experts en affiche ancienne, réalisateurs, journalistes, conservateurs de musée, marchands et responsables de collections, le film propose un panorama complet. Pour la première fois, des affichistes de toutes générations confondues, dévoilent leurs secrets de fabrication et nous parlent de leur métier méconnu du grand public. Du plus âgé, Cyril Arnstam, né en 1918 (Katia de Maurice Tourneur 1937, Sur les quais d'Elia Kazan en 1954) au plus jeune, Laurent Lufroy (Le Grand Bleu de Luc Besson en 1988, The Artist de Michel Hazanavicius en 2011).
Jeudi 12 décembre :
L'Affiche fait son cinéma, de Bertrand Stephant-Andrews (20 h 30).
* L'Action Christine
4, rue Christine
75006 Paris
Tél. : 01.43.25.85.78
contact@actioncinemas.com
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- 09/11 Cinéma: Festival film noir à L'Action Christine
- 16/10 Bibliothèque: Un drôle de comité à Lectoure
Mère assassine ?
Michael Curtiz, réalisateur de l'inoubliable Casablanca avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, adapte en 1945 un roman de James M. Cain porté haut par la grâce et le talent de Joan Crawford (et reconnu comme tel puisque le rôle lui vaudra un Oscar).
Véritable film noir à l'esthétique sûre et maitrisée enjolivée par un noir et blanc où le réalisateur s'en donne à cœur joie pour mieux faire rejaillir l'ombre et la lumière de la justice de Los Angeles, Le Roman de Mildred Pierce débute par le meurtre de Monte Beragon (Zachary Scott étonnant en dandy éhonté et désargenté), dernier mari en date de Mildred Pierce (Joan Crawford troublante dans son rôle de mère aimante) dans leur demeure côtière de la ville aux mille lumières. On ne sait pas qui a tenu l'arme qui a fait feu à de nombreuses reprises sur cet homme.
Dans la séquence qui suit, Mildred tente de se suicider avant d'entrainer un de ses amis, amoureux éconduit, sur les lieux du meurtre où elle essaie de le piéger. Peu après, interrogée au commissariat de police, elle revient sur sa vie au milieu de laquelle figure Velda, ultime enfant d'un couple déchiré, gâtée à outrance et pour qui elle a fait tous les sacrifices allant même jusqu'à se marier avec un homme qu'elle n'aime pas.
Pour la police, le meurtrier ne fait aucun doute. Il s'agit de son premier mari. Il avait un motif et pas d'alibi. D'ailleurs, il a avoué. Mais Mildred ne croit pas à sa culpabilité tout en s'interrogeant sur les raisons de ses aveux...
La moitié du film se réduit presque à un long flashback sur la première vie de Mildred et un mariage raté avec un mari volage et deux filles opposées. Une, garçon manqué, va mourir de pneumonie, l'autre, véritable monstre de vanité à qui Mildred offre tout ce qu'elle désire, n'adore que sa propre personne et l'argent. D'ailleurs, très vite le film se focalise sur cette enfant pourrie gâtée qui joue des sentiments que lui porte sa mère pour la mener par le bout de la baguette.
Joan Crawford a beau dire que "la liqueur des uns est le poison des autres", sa fille est sa faiblesse. Mais par amour pour elle, a-t-elle été jusqu'à tuer son mari ? Car l'on se doute que si Mildred Pierce est interrogée au poste de police alors que son ancien mari a avoué le meurtre, c'est avant tout parce que la police elle non plus ne croit pas à sa culpabilité et tente de démêler un imbroglio familial.
Et c'est là qu'apparait tout le talent de Michael Curtiz associé à des scénaristes parmi lesquels on note la présence de William Faulkner. Il dirige excellemment cinq personnages (deux femmes et trois hommes), manie à l'extrême leurs relations, leurs personnalités. On peut regretter cette caricature de gouvernante noire à la voix horrible. Mais le film est un chef d'œuvre scénaristique qui dépeint les travers d'une société où le rêve américain a vite fait de se transformer en cauchemar. Où la fierté mal placée se paie cash. Où l'argent ne fait pas le bonheur, n'y contribue même pas mais est l'apanage des sans scrupules.
Le Roman de Mildred Pierce : 111 min. réalisé par Michael Curtiz sur un scénario de Ranald MacDougall, William Faulkner & Catherine Turney d'après le roman Mildred Pierce de James M. Cain avec Joan Crawford, Zachary Scott, Ann Blyth, Jack Carson, Eve Arden, Bruce Bennett...
Bonus. Documentaire "Joan Crawford : la star hollywoodienne". Bande annonce de la collection "James Dean".
Illustration intérieure
L'interrogatoire avec Joan Crawford en mère tourmentée.
Citation
Mener une enquête c'est comme fabriquer une auto. Il suffit d'assembler les pièces et on a l'auto. Ou le meurtrier.