Contenu
Poche
Inédit
Tout public
192 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2397-5
Coll. "Noir", 881
Actualités
- 26/08 Café littéraire: Apéro polar - Saison 5 # 1 : Dominique Forma
- 22/10 Librairie: Dominique Forma & Serge Quadruppanis
"Le vendredi 26 octobre à partir de 19 heures, nous aurons le plaisir d'accueillir Dominique Forma, dont beaucoup d'entre vous avaient apprécié le surprenant Skeud, présenté l'an dernier par notre libraire invité La Spirale. De retour en ce mois de septembre avec un véloce Voyoucratie que l'on vous engage à découvrir sans tarder, Dominique sera accompagné par Benjamin Guérif, de 'Rivages-Noir', qui nous présentera l'activité automnale de la maison. Nous recevrons aussi l'un de nos premiers invités de l'an dernier : Serge Quadruppani, que beaucoup d'entre vous nous conjuraient de réinviter, et qui sera donc de retour pour nous parler de Madame Courage, le troisième tome qu'il consacre à la commissaire Simona Tavianello, pour notre grand bonheur.
Un bon moment de 'noir', contrasté et lucide, à passer ensemble !"
Tel est le message entraperçu sur un réseau social que nous nous empressons de retranscrire in extenso en provenance de la librairie Charybde (129, rue de Charenton -75012 Paris). Les deux auteurs sont fortement appréciés sur k-libre, et les deux romans présentés l'ont été tout autant. Une rencontre qui promet donc. Alors, à vous d'y aller !
Liens : Madame Courage |Dominique Forma |Serge Quadruppani |Benjamin Guérif - 07/09 Édition: Parutions de la semaine - 7 septembre
Le bal des voyous
Voyoucratie c'est un roman court et dense dans lequel Dominique Forma s'amuse faire entrer un à un des personnages picaresques et représentatifs des petites frappes de banlieue. On se demande bien d'ailleurs comment Francis le Parisien a pu fêter ses cinquante et un ans tant le plan qu'il a superbement fomenté et malheureusement pour lui mis en pratique le classe à jamais parmi les grands couillons de l'Histoire. Francis, c'est Néron qui met le feu à Rome et ne se donne aucune échappatoire. C'est un homme qui ne veut pas mourir usé, mais qui ne veut pas céder son empire à quelqu'un qui ne mérite pas sa confiance. Alors il a ce trait que tous les génies ne lui envieront plus : s'appuyer sur la rumeur.
Lui, son business c'est un mélange de drogue et de boites de nuit. Il est à la fois propriétaire, diffuseur et distributeur. Le tout dans un territoire bien donné. Son associé, c'est Buko, un gars butté. Son plan ? S'assurer de la loyauté infaillible d'un homme soumis à des interrogations quant à l'honnêteté de leurs relations financières. Oui, vous avez bien lu : Francis fait courir le bruit qu'il a enflé Buko, juste pour voir comment ce dernier va réagir. Seulement voilà, Francis, il n'a jamais lu Voyoucratie, sinon il saurait que dans les relations d'homme à homme, il y a toujours des parasites ou des intermédiaires ou les deux à la fois. C'est ainsi qu'un fondu des neurones va s'ingénier à capturer l'un pour le remettre à l'autre et ainsi gagner sa confiance.
Et puis, il y a tous les autres. C'est ainsi que se forme une procession qui débute sur le parking d'un supermarché pour aller jusqu'au cimetière. Une procession sanglante, peu pourvue de neurones mais armée jusqu'aux dents (pour ceux qui en ont encore, des dents). Cette procession passera devant le Donjon, un antre sado-maso, des rabatteurs de caddies en manque de rut, des grands-mères affolées, des carcasses de voitures et des flics insouciants pour une ultime ribambelle bancale.
Voyoucratie c'est cette farce assortie de dialogues froids et calculateurs qui fusent, tout en rythme menée tambour battant par des chapitres courts qui alternent les personnages principaux, et qui donne envie de rire et de gerber devant autant de bêtises. Rire car ils sont quand mêmes graves ces personnages loufoques de Dominique Forma, gerber car ils ne différent pas de ceux de notre ploutocratie...
Citation
Fred fut le premier employé sur lequel il posa les yeux. Il faisait l'idiot en rangeant des fromages de chèvre. Lobet l'avait dans le nez. Fred accepta le rapport de force. Cela donnait de la verticalité et des vertèbres à sa rancœur, à sa désespérance comme disaient les journalistes.