Tu es le mal

Le fusil de Buffalo Bill aboya. Un Peau-rouge mordit la poussière. Vif comme l'éclair, Bill sauva une ravissante fillette, la dernière survivante du tragique convoi. Il éperonna son pur-sang et cribla de plombe le rang des barbares. Mais les Peau-rouges, avec des cris affreux, continuaient à le poursuivre. Les colons ne pouvaient savoir que cette primevère sauvées in extremis, allait devenir la fine fleur des femmes, Annie Oakley.
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samedi 23 novembre

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Roman - Policier

Tu es le mal

Social - Assassinat MAJ lundi 01 octobre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23 €

Roberto Costantini
Tu sei il male - 2011
Traduit de l'italien par Anaïs Bokobza
Paris : Presses de la Cité, septembre 2012
574 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-258-09283-9
Coll. "Sang d'encre"

Actualités

  • 07/09 Édition: Parutions de la semaine - 7 septembre
    Les thrillers ouvrent le bal en ce début de rentrée littéraire. Démarrage en trombe avec les Harlan Coben, Jean-Christophe Grangé, Lisa Gardner et autres Gillian Flynn, mais les romans noirs et sombres ne sont pas en reste avec la parution des "deuxièmes" Stuart Neville et Leonardo Oyola. Le premier se fait discret alors que le second est omniprésent sur la toile (sauf chez nous - pour l'instant - ne manqueront pas de noter les plus averties des éditrices asphaltées). À noter que Rivages publie deux inédits signés Michaël Mention et Dominique Forma, bien accueillis à la rédaction, que Krakoen envoie sa deuxième fournée de "Petits noirs" avec des nouvelles d'auteurs français (parmi lesquels on retrouve étonnamment le k-libriste Frédéric Prilleux), et que le Livre de poche ressort deux romans d'auteurs transfuges du Masque au Seuil, Ron Rash (que nous avons rencontré) et Don Winslow. Une semaine vous l'aurez compris placée sous le signez du chiffre "deux" :

    Grand format :
    À découvert, de Harlan Coben (Fleuve noir, "Noirs")
    Tu es le mal, de Roberto Costantini (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
    Caché, de David Ellis (Le Cherche midi, "Thrillers")
    Les Apparences, de Gillian Flynn (Sonatine)
    Les Morsures du passé, de Lisa Gardner (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Kaïken, de Jean-Christophe Grangé (Albin Michel, "Thriller")
    Les Fantômes de l'harmonica, de Jean-Pierre Larminier (Jeanne d'Arc)
    Trois histoires énigmatiques suivi de Une nouvelle aventure d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (Librio)
    Anima, de Wajdi Mouawad (Actes sud)
    Collusion, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller")
    Chamamé, de Leonardo Oyola (Asphalte, "Fictions")
    Le Parieur, d'Alexis Salatko (Fayard, "Littérature française")
    Je pars demain pour une destination inconnue : Exodus, 1947, de Maud Tabachnik (Archipel, "Cœur noir")

    Poche :
    Ne la quitte pas des yeux, de Linwood Barclay (J'ai lu, "Thriller")
    Nonne à tout faire, de Guillaume Béchard (Grand west, "Poche")
    Ligne 13, d'Antoine Blocier (Krakoen, "Petit noir")
    Tu me suivras dans la tombe et autres romans, de James Hadley Chase (Folio, "Policier")
    Remède mortel, de Harlan Coben (Pocket, "Thriller")
    Les Instruments de la nuit, de Thomas H. Cook (Pointsdeux, "Pointsdeux")
    Les Mariolles, de Frédéric Dard (Pocket)
    Boarding, de Jean-Marc Demetz (Krakoen, "Petit noir")
    Voyoucratie, de Dominique Forma (Rivages, "Noir")
    La Fille cachée, de Lisa Gardner (Archipoche, "Archipoche")
    La Maison d'à côté, de Lisa Gardner (LGF, "Thriller")
    Les Plumes du dinosaure, de Sissel-Jo Gazan (LGF, "Thriller")
    Nocturne, de Martha Grimes (City, "Poche")
    The Killing, de David Hewson (J'ai lu, "Thriller")
    La Rivière perdue, de Michael Koryta (LGF, "Thriller")
    Le Diable dans la ville blanche, d'Erik Larson (LGF, "Thriller")
    Une nuit sur la mer, de Patricia J. MacDonald (LGF, "Thriller")
    La Ville des enfants perdus, de Jennifer McMahon (LGF, "Thriller")
    Lucille, de Franck Membribe (Krakoen, "Petit noir")
    Sale temps pour le pays, de Michaël Mention (Rivages, "Noir")
    Une mer sans soleil, de Anne Perry (10-18, "Grands détectives")
    Encubé, de Frédéric Prilleux (Krakoen, "Petit noir")
    Serena, de Ron Rash (LGF)
    Du bois dont on fait les pipes, de San-Antonio (Pocket, "Les Nouvelles aventures de San-Antonio)
    La Fin des haricots, de San-Antonio (Pocket, "Les Nouvelles aventures de San-Antonio)
    Chapeau, de Hervé Sard (Krakoen, "Petit noir")
    Entre deux voix : journal d'une jeune interprète de conférence, de Jenny Müller Sigot (Mon village, "Roman poche")
    Ulve la rouge, de Claude Soloy (Krakoen, "Petit noir")
    Savages, de Don Winslow (LGF, "Policier")
    Liens : À découvert |Remède mortel |La Maison d'à côté |Les Morsures du passé |Les Plumes du dinosaure |Kaïken |Le Diable dans la ville blanche |Une nuit, sur la mer |Serena |Chapeau |Je pars demain pour une destination inconnue |Savages |Voyoucratie |Sale temps pour le pays |Caché |Chamamé |The Killing |Linwood Barclay |Antoine Blocier |James Hadley Chase |Harlan Coben |Thomas H. Cook |Frédéric Dard |Jean-Marc Demetz |Gillian Flynn |Dominique Forma |Lisa Gardner |Martha Grimes |Michael Koryta |Jean-Pierre Larminier |Maurice Leblanc |Patricia McDonald |Franck Membribe |Stuart Neville |Leonardo Oyola |Anne Perry |Ron Rash | San-Antonio |Hervé Sard |Maud Tabachnik |Don Winslow |David Ellis |Roberto Costantini

Bad carabinieri

Tu es le mal, de l'Italien Roberto Costantini, est un curieux roman car s'il commence par une enquête traditionnelle et conventionnelle, son protagoniste, lui, n'est définitivement ni traditionnel ni conventionnel. Le jeune Michele Balistreri, au passé sulfureux frôlant le terrorisme, n'est pas vraiment un grand progressiste. Déjà revenu de tout, c'est un joueur de poker et un habitué des passe-droits tant qu'il s'agit de courir le jupon. Un personnage dont chacun jugera s'il est un loser magnifique ou juste un salaud ordinaire...

Or c'est bien lui qui enquête sur la mort de la jeune Elisa Sordi, employée d'un cardinal très en vue au Vatican, le tout sur fond de Coupe du monde de football de 1982. On le voit, loin de la drouille mondialisée (qui a dit Le Chuchoteur ?), ce roman est ancré dans la réalité de son pays et revendique ouvertement son italianitude. Et soudain, après cent cinquante pages, tout change : on se retrouve en 2006, à la troisième personne, face à un Balistrani vieilli, usé, obligé de composer avec des meurtres dont on accuse les roms, éternels croque-mitaines politiquement corrects de la mauvaise conscience européenne. Et lorsque cette enquête ramène Balistrani au meurtre non résolu d'Elisa à travers le suicide de sa mère, c'est là que l'auteur dévoile peu à peu ses cartes, ce qui semble très simple devenant soudain compliqué, détricotant une histoire criminelle alambiquée (mais au final limpide) qui, lors d'un final vertigineux, bascule presque dans le giallo à la Dario Argento, genre transalpin s'il en est, tout en expliquant son étrange titre.

Il en faut peu pour que cette machination aux mille ramifications nouant tous les acteurs du drame devienne peu crédible, cinq cent soixante-quinze pages, c'est un peu long, même pour une fresque aussi ambitieuse, et les choix artistiques de l'auteur peuvent dérouter. Mais au moins, il y a des choix artistiques, justement, et Roberto Costantini évite de radoter les quelques antiennes du thriller industriel pour têtes de gondole. Ce premier roman bien écrit, bien traduit porte fièrement en lui sa différence. Si on sort de ces pages groggy en se demandant un peu ce qu'on vient de lire exactement, au moins, elles ne laisseront pas indifférent…

Citation

Après les années turbulentes que j'avais vécues, c'était ce qu'il me fallait. De la solitude mélangée à un travail banal, bien manger, beaucoup baiser, jouer au poker, ne penser à rien. Le fragile équilibre entre divertissement et ennui.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 11 décembre 2012
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