Contenu
Poche
Inédit
Tout public
Sable, soleil et sang
La sociologue Maïlys Gordon est bien partie pour profiter de ses vacances à Saint-Pierre-la-Mère, mais dès son arrivée, tout dérape : les deux ados qu'elle devait retrouver sont absentes, elle se retrouve vite affublée d'un énorme chien, et il y a cet incendie dans la pinède et cet homme retrouvé assassiné non loin de là... Maïlys va vite découvrir que la violence des jeunes filles qu'elle étudie en tant que thérapeute n'est pas que théorique et qu'une famille de monstres ordinaires chasse en meute, comme ça, sans raison... Le point de départ de ces Ganguesses parues dans une toute jeune maison d'édition de Perpignan aurait pu dériver vers le survival cinématographique et son cortège d'horreur servi par une écriture saccadée à la mode, mais l'auteure, elle même psychologue, préfère le cheminement d'une narratrice forte qui n'a rien d'une demoiselle en péril et sait prendre les choses en main. Un cheminement qui fait qu'on pense parfois à un ancien "Spécial police" de la grande époque — de ces romans qui se lisent avec plaisir au hasard d'un voyage en train et s'oublient aussitôt —, mais qui fait que l'ensemble, vu son thème, s'avère un peu sage et manque d'un grain de folie. L'enfance délinquante, la fameuse "mauvaise graine", n'est pas un sujet neuf, mais comme le texte prend des atours de suspense, on eût aimé un peu plus de flamboyance et d'analyse de ce qui a poussé ces ados à devenir de la graine de psychopathes. Simple scorie pour un premier roman tout à fait honorable, mais qui aurait pu être bien plus abouti...
Citation
La machine a cela de merveilleux : elle ne se met pas en colère lorsqu'elle répète pour la troisième fois, tournez à droite, sa voix égale, sans émotion, arrive au bout du compte toujours à retrouver la direction et à vaincre toutes les résistances. Elle ne juge pas, elle guide. C'est ce que je lui demande. Si nous pouvions prendre modèle sur cette neutralité bienveillante pour éduquer nos jeunes.