Flic

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jeudi 21 novembre

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Bande dessinée - Policier

Flic

Faits divers MAJ dimanche 30 décembre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Séra (scénario & dessin)
Scénario adapté de l'œuvre de Bénédicte Desforges
Préface de Bénédicte Desforges & Guillaume Prieur
Paris : Casterman, août 2012
82 p. ; illustrations en couleur ; 26 x 19 cm
ISBN 978-2-203-02440-3
Coll. "Univers d'auteurs"

Actualités

  • 01/05 Jeux: k-libre 12-21 : thématique de mai
    Histoire de flics. Dans "littérature policière", il y a "policière". Quoi de plus normal alors que de retrouver les policiers au cœur d'intrigues particulièrement bien ficelées pour un quotidien et des enquêtes ? Maître du genre avec son commissaire Jules Maigret, Georges Simenon a cantonné l'enquêteur professionnel au raisonnement infaillible - Sherlock Holmes - et le journaliste chevronné - Rouletabille -, aux seconds rôles. Sa grande connaissance du quotidien de la police, n'a-t-il pas fait à de nombreuses reprises le pied de grue au 36, alliée à une plume aussi alerte que sordide ont fait évoluer le genre policier, lui donnant une base réaliste. Et c'est bien l'objet de la thématique de ce mois de mai : donner à ces nouvelle un aspect réaliste par le biais de flics - ordinaires ou pas - mais qui remontent inlassablement des pistes criminelles, sans que le crime ne soit particulièrement machiavélique. Vous suivez ? Bien sûr, il peut tendre à l'être. Fred Vargas et son commissaire Adamsberg ont pris l'habitude de mêler enquêtes extraordinaires et ordinaires. Récemment, Danielle Thiéry sous couvert de réalisme nous emmène vers des zones assez hallucinantes. Depuis Simenon, beaucoup d'auteurs flics se sont lancés à l'aventure, Hugues Pagan en tête. Aujourd'hui, on ne les compte plus mais selon la police, ils sont très nombreux. Citons hormis Danielle Thiéry, Laurent Guillaume, Claude Cancès, Yves-Patrick Delachaux, Jean-Marc Souvira, Bénédictes Desforges - lisez Flic : chroniques de la police ordinaire, vous comprendrez ce que nous voulons dire. Sinon, regarder certaines séries policières à l'instar de PJ, la doyenne, et d'Engrenage. La police est la racine même de la ville, le poumon de son comportement urbain. Alors, que pouvez-vous nous écrire sur ce sujet d'original ? Bien entendu, être policier, flic, condé n'est pas une nécessité pour écrire... Bonne chance !

    Contraintes :
    - Respecter la thématique : histoire de flic.
    - Écrire une nouvelle de 12000 à 21000 signes espaces compris.
    - Date d'envoi de la nouvelle : entre le 1er et le 31 mai minuit, le cachet du mail faisant foi.

    Comment procéder ?
    - Enregistrer la nouvelle titrée au format Word, Open Office ou Texte.
    - L'Envoyer par mail concours-k-libre-12-21@k-libre.fr avec, dans le corps du mail la mention "Je confirme avoir pris connaissance du règlement complet du concours et l'accepter sans réserve" ainsi que ses pseudonyme, adresse mail, prénom, nom, adresse postale, numéro de téléphone.

    Toute nouvelle parvenue sans la mention "Je confirme avoir pris connaissance du règlement complet du concours et l'accepter sans réserve" sera exclue du concours.

    Page de présentation générale du concours
    Règlement du concours
    En savoir plus sur Les Petits polars sur le site de 12-21

    Liens : Flic : chroniques de la police ordinaire |Flic de quartier |Danielle Thiéry |Georges Simenon |Yves Patrick Delachaux |Bénédicte Desforges |Fred Vargas |Jean-Marc Souvira

Images du quotidien

Bénédicte Desforges est lieutenant ordinaire de police, et a déjà signé deux ouvrages de ses chroniques aux éditions J'ai lu, qui sont autant de témoignages de son expérience d'un quotidien en uniforme à arpenter les rues et à se confronter à la violence de la vie et l'émanence de la mort. La mort, Séra y a échappé de peu au Cambodge lors de la chute de Phnom-Penh. Ses origines l'ont fortement influencé tout au long d'une déjà riche carrière de dessinateur et scénariste de bande dessinée. Il s'attaque à la fois à la scénarisation et au dessin de quelques unes de ces chroniques révélatrices dans l'inconscient collectif du travail peu reluisant des flics, mais qui pour eux est bien souvent traumatisant.

En quatre-vingts pages d'une mise en scène où l'on est témoin muet, l'on suit l'une des personnalités de Bénédicte Desforges, flic et fière de l'être, qui assume une image déformée de ses congénères tout en le regrettant. Il y a ce flic qui flingue les chiottes de son commissariat et dont on devine que c'est en un haut geste à la fois salvateur et exutoire. Et puis ces travelos que l'on va voir comme on va au cinéma. Cette amitié avec une prostituée du XVIIIe arrondissement parisien. L'infiltré d'une manifestation lycéenne - son conjoint - pris à parti par une bande de violents admonestés par le juge alors que lui en aura pour des mois de rééducation. Le premier macchabée à l'odeur sympathique dans un appartement isolé et isolant. Sans compter quelques autres cas similaires et si différents.

Séra s'amuse des transitions entre les différents faits divers ordonnés de manière à sauter de l'un à l'autre sans vraiment même comprendre que l'on est entré dans une autre histoire, s'ingénie à alterner les planches sombres en noir et blanc, et celles avec des rouges écarlates comme pour mieux révéler la violence du quotidien. Le texte est minimaliste, tiré au cordeau, avec une retenue tout juste pondérée par l'affect de son auteure originaire. Il y a de la révolte contre cet officier de police ivre, machiste et vulgaire qui assure lors d'un dépôt de plainte pour violence conjugale qu'elle l'a bien cherché la salope, mais aussi de la contrition à l'égard de cette vieille prostituée du périphérique qui meurt écrasée à force de braver le flux des automobilistes pressés de rentrer chez eux, et dont son auteure, témoin là aussi muet, ressent une pointe de culpabilité. Flic c'est tout ça. C'est autant d'images du quotidien qui peu à peu disparaissent, mais qui sous l'impulsion de Séra, plus inspiré graphiquement que jamais, restent gravées dans un album.

Citation

Les gens ont toujours bien aimé les histoires de flics. Mais les gens n'aiment pas les flics. Le portrait-robot du flic culturellement conforme, c'est l'emmerdeur institutionnel. Le tortionnaire latent, le sous-prolétaire cogneur de la fonction publique.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 31 mars 2011
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