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Inédit
Tout public
Traduit du grec par Michel Volkovitch
Paris : Le Seuil, octobre 2012
328 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-02-105351-7
Coll. "Policiers"
Actualités
- 11/10 Édition: Parutions de la semaine - 11 octobre
- 30/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon
Lors de l'inauguration de la 9e édition du Festival du Polar de Villeneuve lez Avignon, le samedi 5 octobre prochain, sera décerné le Prix des lecteurs. Mais la sélection est déjà connue, d'extrême qualité, avec des orientations diverses.
À l'exception des romans de Tina Uebel et Pétros Márkaris (parrain de l'édition), elle met en avant des auteurs français plutôt orientés noir comme Anne Rambach et Jérémie Guez où qui vont puiser dans l'Histoire, qu'elle soit ancienne, comme Olivier-Barde-Cabuçon, ou contemporaine, comme Gildas Girodeau.
Gageons que pour le réseau de lecteurs du festival, le choix sera ardu.
Sélection 2013 :
- Liquidation à la grecque, de Pétros Márkaris (Le Seuil, "Policier") ;
- Balancé dans les cordes, de Jérémie Guez (La Tengo) ;
- La Vérité sur Frankie, de Tina Uebel (Ombres noires) ;
- Ravage, d'Anne Rambach (Rivages, "Thriller") ;
- Messe noire, d'Olivier Barde-Cabuçon (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- Des nœuds d'acier, de Sandrine Collette (Denoël, "Sueurs froides") ;
- La Paix plus que la vérité, de Gildas Girodeau (Au-delà du raisonnable).
Liens : Balancé dans les cordes |La Vérité sur Frankie |Ravages |La Paix plus que la vérité |Messe noire |Pétros Márkaris |Jérémie Guez |Tina Uebel |Anne Rambach |Gildas Girodeau |Festival du polar de Villeneuve lez Avignon - 26/10 Édition: Parutions de la semaine - 26 octobre
Intrigue en crise
Récemment les journaux faisaient état de la pollution grandissante à Athènes car les Grecs, à bout de ressources, sont revenus au chauffage au bois et brûlent ce qu'ils peuvent, y compris du bois non destiné au chauffage. C'est ainsi sans doute que le tiers monde commence à nos portes. Le roman noir se devait de rendre compte de cette situation et qui était mieux placé qu'un écrivain grec surtout de la trempe de Pétros Márkaris ? D'emblée, le romancier y va fort : son intrigue tourne autour de représentants des banques et de la grande finance qui sont retrouvés la tête tranchée. En même temps, des affiches sont placardées pour demander aux habitants de ne plus rembourser les banques. Son commissaire récurrent, Charitos, doit mener l'enquête rapidement, au milieu des grèves et des embouteillages qui paralysent la ville. Heureusement il a un GPS (hautement symbolique, car c'est la seule personne qui lui donne des ordres qu'il peut refuser)...
La bonne idée de Pétros Márkaris est de ne pas se voiler la face : d'un côté, nous assistons aux magouilles des banques, aux volontés de l'État de transformer cette revendication sociale en force terroriste, aux réseaux de débrouillardise des Grecs pour continuer à vivre. De l'autre, l'auteur montre bien que la situation est aussi due (en partie) aux mêmes petites gens qui ont profité des commodités du monde moderne : prêts faciles pour spéculer dans l'immobilier, ou même paternalisme politique -on rêve en entendant les policiers se plaindre car ils vont perdre leur quatorzième mois. C'est dans cette description du quotidien, en général, et surtout le soin qu'il apporte à développer ses personnages du commissaire à sa famille en passant par ses adjoints, et en ajoutant les recettes de cuisine, les matchs de football, la circulation à Athènes, etc. En ce qui concerne l'enquête elle-même, elle va arpenter la piste de la vengeance contre les possédants, pour, grâce à un concours de circonstances un peu facile, suivre finalement celle de la vengeance particulière, aux convulsions et aux conclusions peu captivantes pour le lecteur averti. On s'attend à une description pointue de la crise et on passe à autre chose, comme si avoir été malmené de fausse piste en fausse piste permettait d'arriver à destination. La vérité est parfois dialectique, comme diraient les marxistes qui regardent cette crise actuelle comme ils en ont ausculté d'autres, quant au roman à osciller entre les détails du quotidien et une enquête peu avenante, il en épouse la forme.
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2013
Citation
Les quatre-vingts première années de vie sont difficiles, puis tu meurs et tu es tranquille. Mais maintenant, les quatre-vingts premières années ne sont pas seulement difficiles, on va les passer à bosser.