Contenu
Le Tueur de la Green River
Grand format
Inédit
Tout public
Préface de Stéphane Bourgoin
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Astrid Mélite
Roubaix : Ankama, mai 2012
234 p. ; illustrations en noir & blanc ; 25 x 17 cm
ISBN 978-2-35910-324-3
Coll. "Hostile Holster"
Actualités
- 01/04 Jeux: k-libre 12-21 : thématique d'avril
Serial killer. L'histoire du serial killer ou tueur en série est intimement liée à celle du thriller. Si son existence est révélée dans le roman de Robert Louis Stevenson, Dr Jekyll et Mr Hyde, il faut cependant attendre Thomas Harris et son personnage d'Hannibal Lecter pour voir l'angoisse tenailler le lecteur. Une angoisse amplifiée par le cinéma qui s'accapare cette figure qui révèle pour partie la face obscure de chacun de nous, celle qui laisse agir au grand jour - à la grande nuit - ses pulsions meurtrières. Récemment, Jean Teulé s'est intéressé à Fleur-de-tonnerre, cette tueuse en série bretonne, excellente cuisinière, qui avait la fâcheuse tendance d'abuser de l'arsenic pour éliminer compulsivement les gens qui l'entouraient. Le XXIe siècle a permis l'éclosion d'un nouveau type de serial killer avec Dexter, de Jeff Lindsay : le tueur en série sympathique, pour qui l'on tremble. Depuis, cette figure se décline à foison et dans toutes les directions. Le tueur en série peut être historique, et aller se confronter à l'empereur romain Néron ou à Gilles de Rais, peut être suprêmement intelligent et adorer les puzzles vivants (enfin, vivant... pour un certain temps), être amateur de vidéos. Dans tous les cas, c'est un redoutable prédateur qui utilise à merveille les ombres, et se complait à d'abord torturer mentalement. En France, Stéphane Bourgoin est le spécialiste compulsif des tueurs en série. Il ne se passe pas une année sans que l'auteur et conférencier ne fasse paraître un ouvrage thématique. Il a des heures et des heures d'entretiens filmés avec certains de ces tueurs emprisonnés aux États-Unis. Ironie de l'histoire, alors que le thème de notre concours mensuel est le tueur en série, sous l'impulsion de Stéphane Bourgoin se déroule dans le même intervalle de temps la manifestation cinématographique Sur la route du crime. Aussi, si vous avez la (mal)chance d'être parisien, pourrez-vous trouver matière à écrire votre nouvelle en allant assister à quelques séances effrayantes - une soirée s'accompagne même de sacs à vomis préventifs. Si vous préférez les images fixes, celles de la bande dessinée, alors nous vous conseillons Le Tueur de la Green River, de Jeff Jensen et Jonathan Case ou encore Mon ami Dahmer, de Derf Backderf. Mais le mieux est d'aller puiser au fin fond de votre imagination. Bonne chance !
Contraintes :
- Respecter la thématique : serial killer.
- Écrire une nouvelle de 12000 à 21000 signes espaces compris.
- Date d'envoi de la nouvelle : entre le 1er et le 30 avril minuit, le cachet du mail faisant foi.
Comment procéder ?
- Enregistrer la nouvelle titrée au format Word, Open Office ou Texte.
- L'Envoyer par mail concours-k-libre-12-21@k-libre.fr avec, dans le corps du mail la mention "Je confirme avoir pris connaissance du règlement complet du concours et l'accepter sans réserve" ainsi que ses pseudonyme, adresse mail, prénom, nom, adresse postale, numéro de téléphone.
Toute nouvelle parvenue sans la mention "Je confirme avoir pris connaissance du règlement complet du concours et l'accepter sans réserve" sera exclue du concours.
Page de présentation générale du concours
Règlement du concours
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Liens : Jeff Lindsay |Stéphane Bourgoin |Robert Louis Stevenson |Sur la route du crime
Une vie à pourchasser un tueur
De 1985 à 2011, il y a eu aux États-Unis quelques 1398 victimes connues de tueurs en série. La réalité, loin de la fascination que le téléspectateur ressent pour Dexter, est comme à son habitude froide et circonstanciée. Gary Ridgway, le tueur de la Green River à Seattle demeure l'un des plus prolifiques de sa génération et du demi-siècle écoulé. Quarante-sept victimes, pour l'essentiel des femmes esseulées ou des prostituées, mortes non pas sous l'impulsion d'un homme en proie à ses démons mais lors d'assassinats savamment orchestrés. L'histoire de cette longue traque est parfaitement mise en image en noir et blanc par Jonathan Case sur un scénario de Jeff Jensen. Jeff Jensen, le fils d'un enquêteur qui a voué sa vie à la résolution d'une enquête devenue au fil des années obsessionnelle.
Car, et c'est bien là l'essentiel, cette bande dessinée est cathartique pour son scénariste. On l'imagine ayant grandi en quasi-solitaire à l'ombre d'une enquête qui a longtemps meurtri un père avide de pouvoir soulager du poids des interrogations et des incompréhensions non pas des victimes mais des familles de victimes telle cette mère qui le voyant frapper à sa porte est convaincue qu'il lui apporte la mauvaise nouvelle de la mort de sa fille alors qu'il ne fait que venir lui dire qu'il n'abandonnera jamais cette enquête. Sous le titre du Tueur de la Green River, l'ouvrage s'intéresse bien plus à la figure paternelle de l'Ordre qu'à ce meurtrier qui sert alors quasiment plus de faire valoir. Deux cent quarante pages durant, les deux auteurs de cette bande dessinée s'attachent à suivre les pas fébriles d'un homme qui devient flic non par vocation mais pour la sûreté d'un emploi de proximité. Au fil des pages et des années - le récit mêle invariablement présent et passé - le flic, qui a pris pour choix de porter une moustache qui le rend plus autoritaire, toujours aussi dans l'incertitude, est victime du manque d'effort physique et du tabagisme. D'ailleurs, c'est juré, il arrêtera de fumer lorsque l'on arrêtera le tueur.
Le tueur, justement, au début il n'en est pas vraiment question. Le comté rechigne à dépenser l'argent du contribuable pour des crimes commis en des lieux sordides sur des prostituées. Mais, il va bien falloir finir par s'en occuper. Toute la traque est ainsi développée, bien loin des Experts qu'ils soient à Miami, Las Vegas ou Manhattan. L'informatique fait peu à peu son apparition, mais tarde à remplacer la mémoire d'un homme. Comme un pied de nez, cependant, c'est bel et bien la science, avec les avancées sur les recherches Adn, qui piègera un tueur soupçonné quasiment dès le début. Preuve s'il en est besoin que les faits et les présomptions se recoupent sans cesse. Se pose alors le seul et véritable problème cathartique - on y revient toujours - faut-il transiger avec le coupable ?
Après les rouages de l'organe policier, on appréhende ceux de la justice. Law & Order. Le contribuable paiera-t-il les années de prison de Gary Ridgway ou cédera-t-il à une justice expéditive et capitale ? En contrepartie, les dix mille suspects de meurtres soupçonnés par dix mille autres personnes sortiraient indemnes de cet imbroglio juridique. Sans compter, toujours, les familles des victimes. Alors Gary Ridgway reconnait des crimes dont on ne le soupçonnait même pas, mais les années ont passé, et il peine à retrouver l'emplacement des corps de ses victimes alors même que l'enquêteur, lui, n'a rien oublié. C'est toute cette histoire, symptomatique de l'Amérique du XXe siècle, qui est racontée sobrement à l'encre noire avec les interrogations récurrentes du peuple américain, cette face caché du rêve et que Henry Miller appelait en 1945 le cauchemar climatisé, et que pour l'avoir oubliée ou méprisée à trop s'y confronter, le père de Jeff Jensen a sacrifié sa famille...
Citation
La plupart des assassins sont retrouvés dans les soixante-douze heures suivant leur crime. Le comté s'inquiète aussi du coût de l'enquête. On dirait que c'est difficile de les convaincre qu'une épidémie de meurtres de prostituées constitue une menace à la sécurité publique.