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Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sophie Aslanides
Paris : Gallmeister, février 2013
328 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-35178-060-2
Coll. "Noire"
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Mercredi 12 juin s'est tenue à la BiLiPo une rencontre des jurés du Grand Prix de la littérature policière afin de dévoiler les deux sélections finales ("Roman francophone" et "Roman étranger"). Au cours de cette réunion, un hommage particulier à été rendu à Jean-Jacques Schléret, récemment décédé, membre du jury. En attendant les noms des lauréats, qui seront connus des jurés après la délibération finale du mardi 17 septembre 2013, voici le détail des sélections. Il est à noter que chaque sélection propose son lot de surprises, mais qu'il y a de toute évidence une plus grande diversité éditoriale dans la sélection francophone. Ainsi, l'on dénombre des ouvrages de chez Serge Safran, de La Manufacture de livres ou des éditions La Branche dans les "Romans francophones", alors que les "Romans étrangers" s'octroient des ouvrages de chez Liana Levi ou Baker Street. Mais les éditeurs qui sont les grands gagnants sont Rivages, Gallimard et Gallmeister. Les grands perdants sont à coup sûr Calmann-Lévy, Le Seuil et Actes Sud (même si l'on dénote un roman paru aux éditions Jacqueline Chambon, qui entretiennent un lien privilégié avec la maison fondée par Hubert Nyssen). Mais foin de forfanteries, les sélections !
Romans français :
- Rainbow Warriors, de Yal Ayerdhal (Au Diable Vauvert) ;
- La Fille de Hahn Hoa, de Thomas Bronnec (Rivages, "Noir") ;
- Ne lâche pas ma main, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Domaine français") ;
- L'Assassin à la pomme verte, de Christophe Carlier (Serge Safran) ;
- Un long moment de silence, de Paul Colize (La Manufacture de livres) ;
- Des nœuds d'acier, de Sandrine Collette (Denoël, "Sueurs froides") ;
- Le Dernier des treize, de Mercedes Deambrosis (La Branche, "Vendredi 13") ;
- I Cursini, d'Alix Deniger (Gallimard, "Série noire") ;
- L'Expatriée, d'Elsa Marpeau (Gallimard, "Série noire") ;
- Les Nuits de Patience, de Tobie Nathan (Rivages, "Thriller") ;
- Un homme effacé, d'Alexandre Postel (Gallimard, "La Blanche") ;
- J'ai fait comme elle a dit, de Pascal Thiriet (Jigal, "Polar") ;
- Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir") ;
Romans étrangers :
- Boulevard, de Bill Guttentag (Gallimard, "Série noire") ;
- Les Mères, de Samantha Hayes (Le Cherche midi, "Thriller") ;
- Lettres de Carthage, de Bill James (Rivages, "Thriller") ;
- Dark Horse, de Craig Johnson (Gallmeister, "Noire") ;
- 22/11/63, de Stephen King (Albin Michel, "Romans étrangers") ;
- Le Royaume des perches, de Martti Linna (Gaïa, "Polar") ;
- Une belle saloperie, de Robert Littell (Baker Street) ;
- Il faut tuer Lewis Winter, de Malcom Mackay (Liana Levi, "Policier") ;
- Traversée vent debout, de Jim Nisbet (Rivages, "Thriller") ;
- Le Tueur se meurt, de James Sallis (Rivages, "Thriller") ;
- Dernière nuit à Montréal, d'Emily St. John Mandell (Rivages, "Thriller") ;
- Cuba libre, de Nick Stone (Gallimard, "Série noire") ;
- Impurs, de David Vann (Gallmeisterr, "Nature writing") ;
- Lumière dans une maison obscure, de Jan Costin Wagner (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire").
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Clan Campbell
Avec Dark horse, l'Américain Craig Johnson revient à la source de ce qui a fait le charme de sa série orchestrée par Walt Longmire, shérif du comté d'Absaroka dans le Wyoming. Oubliés les deux précédents volets dont Enfants de poussière qui, ironie de l'histoire, est le plus plébiscité aux États-Unis. L'on avait alors eu l'impression que Craig Johnson voulait faire comme tous les Américains SON roman sur la guerre du Vietnam, mais que du coup il essayait en prime de le faire coller avec ses personnages en forçant l'intrigue. Dark horse, en cela, est tout le contraire d'Enfants de poussière. L'auteur traite de ce qu'il connait le mieux : son environnement, les grandes étendues où l'on erre solitaires, les chevaux, et les relations humaines fuyantes.
Au départ de son intrigue, Mary Barsad, une femme accusée d'avoir logé six balles dans la tête de Wade, son mari, car il avait mis le feu à une grange et ainsi brûlé vif ses chevaux. Une petite ruse envoie cette femme dans la prison du comté d'Absaroka et, juste retour des choses, Walt Longmire sur les lieux du crime, dans le très hostile comté de Campbell pour enquêter sous couverture. Très vite, il s'avère que Wade Barsad était un véritable bastard, qui avait bénéficié du plan de protection des témoins du FBI, et qu'il continuait ses petits et gros trafics impunément. S'ajoute à l'intrigue la disparition de Wahoo Sue, jument noire préférée de Mary Barsad, et les pressentiments de Longmire qui, malgré les aveux de Mary, croit en son innocence. Le dénouement se fera lors d'un final tout en longueur en extérieur entre camions et chevaux, innocents, coupables, victimes et identités doubles.
Craig Johnson est très fort dans sa narration sur les chevaux et les grands espaces du Wyoming, et nous emmène chevaucher sur la mesa avec beaucoup de maîtrise et de talent : en résumé, une jolie évasion avec une structure intéressante et des personnages qui ont du corps. Mais cela se fait au détriment de l'intrigue, qui reste ultra-classique et hyper-galvaudée (on ne déflorera pas la résolution finale, mais tout lecteur aguerri du genre, passée le cap de la page 50, sait pertinemment ce qu'il en est au contraire de ce brave Walt Longmire). Heureusement, l'aspect romanesque et épique remplace le suspense pour tenir le lecteur en haleine.
On en parle : 813 n°115 |L'Indic n°23
Citation
Hé, Walt Long-bras-de-la-loi, protecteur des femmes perdues, des chiens perdus et des causes perdues, je sais ce que tu penses. Il y a des nuisibles qui ne méritent pas autre chose, mais elle a commis une erreur en se faisant prendre - puis, elle a commis l'erreur d'avouer, et maintenant, ça va lui coûter le reste de son existence.