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Réédition
Public averti
Préface de Thierry Marignac
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Thierry Marignac
Paris : Moisson rouge, février 2009
576 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-914833-82-0
Actualités
- 15/06 Édition: Parutions de la semaine - 15 juin
Dan Wells revient aux éditions Sonatine avec Mr Monster. Dans le même temps, son précédent roman, Je ne suis pas un serial killer, réapparait en poche. Le Mexicain F. H. Haguenbeck, avec L'Affaire tequila, fait également son retour, mais chez Denoël. Exit les cocktails de son précédent opus, Martini Shoot, welcome star de cinéma nageuse sur le déclin, services secrets américains et mafia. Si l'on repère quelques habitués des parutions (Nadine Monfils en anthologie, Michael Byrnes, Elizabeth haynes, Aleksandra Marinina, Jennifer McMahon...), et l'inébranlable Elmore Leonard (combien en a-t-il eu de parus chez Rivages ?), il ne faudrait pas oublier son fils, Peter, qui lui aussi fait paraitre son deuxième roman, Ne tremble pas ! chez l'Archipel. Le roman fera d'ailleurs l'objet d'un concours dès lundi sur k-libre. Pour le reste, nous ne saurions trop appuyer sur la parution en poche de l'excellent Rasta Gang, de Philip Baker chez Moisson rouge-Alvik, et, si le soleil se décidait à nous taper sur la calebasse, nous pourrions nous réjouir du fait que PPDA se lit en corps 16. Il vaut mieux lire ça que d'être sourd...
Mais comme d'habitude : faites votre choix !
Grand format :
Les Mystères du West End et autres aventures d'Albert Campion, de Margery Allingham (Omnibus)
La Fille de l'archer, de Serge Brussolo (Fleuve noir)
La Malédiction de Lilith, de Michael Byrnes (Belfond, "Noir")
Noblesse de paille, de Guy Charmasson (De Borée, "Roman")
Le Dieu de New York, de Lyndsay Faye (Fleuve noir)
In vino veritas, de Bernard Fischbach (A. Sutton)
Trois minutes avec la réalité, de Wolfram Fleischauer (Jacqueline Chambon, "Roman policier")
Le Temple noir, d'Éric Giacometti & Jacques Ravenne (Fleuve noir, "Thriller")
Les Dieux d'Atlantis, de David Gibbins (Les Escales, "Noires")
Du sang sur la ligne, de Georges Gille (Vie du rail, "Rail noir")
L'Affaire tequila, de F. G. Haguenbeck (Denoël, "Denoël & d'ailleurs")
L'Évadé de Wan Chai, de Ian Hamilton (10-18, "Grand format")
Écume de sang, d'Elizabeth Haynes (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
Ton tour viendra, de Gregg Hurwitz (Michel Lafon)
Crime Academy, de Christian Jacq (J éditions)
La Vie et les aventures extraordinaires d'Arsène Lupin, de Maurice Leblanc (J'ai lu, "Grand format")
Connivence avec l'ennemi, d'Elmore Leonard (Rivages, "Thriller")
Ne tremble pas ! de Peter Leonard (L'Archipel)
Le Péché des anges, de Charlotte Link (Presses de la Cité, "Suspense psychologique")
Relique, de Scott Mariani (City, "Thriller")
Quand les dieux se moquent, d'Aleksandra Marinina (Calmann-Lévy, "Robert Pépin présente")
La Symphonie interdite, de Jean-Pierre Martin (A. Sutton)
La Nuit du croque-mitaine, de Jennifer McMahon (Belfond, "Noir")
Les Enquêtes du commissaire Léon : 1 et 2, de Nadine Monfils (Belfond)
Je connais tes œuvres, d'Isaac Pante (G d'encre)
Meurtres et convictions, de Laurent Sarzier (Passionnés de bouquins, "Nouveaux talents")
Mr Monster, de Dan Wells (Sonatine)
Poche :
Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour - 4. Montségur, de Jean d'Aillon (J'ai lu, "Littérature générale")
Canyon Creek, d'Alexis Aubenque (Le Toucan, "Toucan noir")
Rasta Gang, de Philip Baker (Moisson rouge-Alvik)
The Poet Assassin, de Dani Boissé (Les Presses littéraires, "Crimes et châtiments")
Lambersart-sur-Deuil, de Michel Bouvier (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
Histoire d'os à Évreux, de Roger Delaporte (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
Le Septième templier, d'Éric Giacometti & Jacques Ravenne (Pocket, "Thriller")
Le Masque de Troie, de David Gibbins (Pocket, "Thriller")
La Confession, de John Grisham (Pocket, "Thriller")
Si douce sera la mort, de Charlaine Harris (J'ai lu, "Darklight")
Les Lames, de Mo Hayder (Pocket, "Thriller")
Tishomingo Blues, d'Elmore Leonard (Rivages, "Noir")
N'ayez crainte ! de Peter Leonard (Pocket, "Thriller")
Le Mystère de la chambre jaune, de Gaston Leroux (De Borée, "Poche classique")
Promotion en enfer, de Sandra Martineau À l'arrache, de Bibi Nacéri (Le Toucan, "Toucan noir poche")
Les Filles d'Albion, de Kate Sedley (10-18, "Grands détectives")
Maigret en Vendée, de Georges Simenon (LGF, "Policier")
Harcelée, de Jason Starr (Rivages, "Noir")
L'Heure des loups, de Shane Stevens (Pocket, "Thriller")
Dérive sanglante, de William George Tapply (Gallmeister, "Totem")
Boulogne stress, de Patrick S. Vast (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
Zaïre adieu, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
Un tour en enfer, de James Waddington (Libretto, "Littérature étrangère")
Je ne suis pas un serial killer, de Dan Wells (Pocket, "Thriller")
Grands caractères :
Peuchère, de Frédéric Dard (La Loupe, "Roman")
3 petits singes en Côtes d'Armor, de Bernard Enjolras (Corps 16)
La Maison de soie, d'Anthony Horowitz (La Loupe, "Policier")
La Demoiselle de Guilviner, de Firmin Le Bourhis (Corps 16)
Meurtre sur le fleuve jaune, de Frédéric Lenormand (Corps 16)
Rapaces, de Patrick Poivre d'Arvor (Corps 16)
Liens : Le Septième Templier |Le Masque de Troie |La Maison de soie |N'ayez crainte |Harcelée |L'Heure des loups |Je ne suis pas un héros |Montségur, 1201 |Le Dieu de New York |Mr Monster |Jean d'Aillon |Phillip Baker |Serge Brussolo |Michael Byrnes |Frédéric Dard |Bernard Enjolras |Éric Giacometti |Francisco Gerardo Haghenbeck |Mo Hayder |Elizabeth Haynes |Maurice Leblanc |Frédéric Lenormand |Elmore Leonard |Peter Leonard |Gaston Leroux |Sandra Martineau |Nadine Monfils |Kate Sedley |Georges Simenon |Jason Starr |Patrick Samuel Vast |Dan Wells |Roger Delaporte |John Grisham
I shot the sheriff (but I didn't shot the deputy)
Juillet 1970. Le livre s'ouvre sur une scène qui n'est pas sans rappeler un film de Spike Lee. Des gosses, sous la canicule plombante de Brooklyn, tuent le temps en enchaînant les larcins. L'équilibre des relations entre Noirs, Juifs, Blancs, Antillais, vrais durs et faux caïds pubères est, sans crier gare, immédiatement dressé. Danny, adolescent jamaïcain, Nathan l'Afro-Américain et Paul, le Haïtien cristallisent dans leurs discussions ce qui sera au cœur de l'intrigue : le rejet par les Noirs Américains des Antillais. En suivant leur copain dans une fête clandestine, Danny et Paul vont poser le pied dans l'antre du diable. D'un seul coup d'un seul, l'adolescence va être balayée, l'insouciance avec. "Ça n'était pas un rêve, et je n'étais pas en plein trip d'acide. C'était le monde réel, le monde de haine et de torture que j'avais réussi à éviter pendant mes quelques années d'existence".
Se plonger dans l'énorme Rasta Gang, c'est prendre un vol direction Brooklyn, s'immerger dans les Seventies, faire un stop en Jamaïque. C'est se prendre du reggae entêtant plein les oreilles, des percussions, des sifflements de balles, se faire renverser par la transe hypnotique des guerriers dreadlockés de Jah. C'est avoir les yeux rougis par la fumée des shiloms, c'est accepter de se perdre dans les quartiers, les rues, les caves, les escaliers ensanglantés, où se rejoue toutes les nuits une lutte apocalyptique pour le pouvoir, le contrôle, l'argent, la dope. Pour l'identité aussi, pour se sentir exister en regroupant les enfants de Jah sur la terre d'adoption américaine. C'est également voir se construire une topographie de gangs, de bandes, de drogue, de guérillas urbaines sans limites. C'est adopter le regard d'un jeune garçon, Danny, qui grandira dans ces territoires de rasta western et qui ne mettra pas longtemps à plonger la tête la première dans l'infernal engrenage de la réalité implacable de la guerre des gangs et des ethnies.
La violence narrée ne sacrifie jamais l'exigence du style, qui ne verse à aucun moment dans une oralité forcée, opaque et démagogique. Ici, la langue est métisse, maîtrisée, toute en rythme et sans crudité gratuite. Le tempo, sans relâche, nous balade d'une contradiction à l'autre du monde décrit. De la terre-mère jamaïcaine au Brooklyn d'accueil, des Afro-Américains aux Antillais immigrés et rejetés, de l'ultra-violence déchaînée à la mystique rastafarienne. Un livre où tous les clichés sont battus en brèche. Où la succession de carnages n'est pas qu'une succession de carnages. Où la littérature de rue se répand dans toute singularité tentaculaire. Une énorme claque en pleine figure que ce Rasta Gang, dont on s'étonne qu'il n'ait pas encore été adapté au cinéma.
NdR -Le roman a déjà été publié en 1997 aux éditions Fleuve noir sous son titre anglais, Blood Posse.
Citation
Pénétrer dans cette pièce, c'était comme voyager à rebours à travers le temps. Retourner à la misère sordide des logements pouilleux où les Rastas faisaient tourner un shilom comme un offrande sous les étoiles, emplissant leurs cerveaux d'assez de drogue pour embarquer vers une nuit de violence, voler, violer, assassiner.