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Ondes de choc
Lorsque l'on jette un caillou dans l'eau (on observe le même fonctionnement avec un pavé dans la mare), cela forme de bien jolies ondulations concentriques qui se répandent sur une surface plus ou moins étendue. Lorsque l'on découvre un cadavre, c'est un peu la même configuration qui se reproduit. Et si en plus le mort présente toutes les caractéristiques de la notoriété, il n'est plus question d'ondulations, mais de remous. C'est ainsi qu'à partir de ce qui pourrait n'être qu'un fait divers, André Blanc construit une intrigue qui part d'un élément simple pour ne cesser de se complexifier d'avantage et entrainer des variables imprévisibles. Le mort, un ancien préfet, est lié à des magouilles politico-financières de haut vol, ce qui emmène le commandant Farel dans les eaux troubles de la vie politique. s'y ajoute un objet volé chez ce même ancien préfet, et acheté innocemment par un riche homme d'affaires dont la femme n'a été autre que la maitresse du dit ancien préfet, et qui est convaincue de la culpabilité de son mari...
Voilà donc deux ondulations concentriques mais qui en même temps interagissent pour créer un effet saisissant. Les remous mettent en branle d'autres rouages, de plus en plus rudes et violents, car chaque action provoque des vagues qui éclaboussent de plus en plus de rivages. Dès le départ, le lecteur se doute bien qu'il sera difficile de terminer le roman dans la réussite et la victoire des forces du Bien. La fin de Tortuga's bank, apparait donc comme éminemment logique, avec une victoire à la Pyrrhus où certains sont arrêtés pendant que d'autres n'accèdent qu'à un état de souffrance. Tortuga's bank s'écrit dans l'efficacité du thriller, mixant la rapidité de la description, le décryptage des rouages du pouvoir, et les relations viriles et efficaces. André Blanc nous montre ainsi le jet du caillou, l'espace concentrique qui se crée, ses déplacements mouvementés jusqu'à l'échouage final, tout en restant d'une limpidité cristalline.
Citation
Dans une penderie, entre des piles de chemises et de chaussettes, Clauss avait organisé des dossiers verticaux : factures, contrats d'assurance, relevés bancaires ou certificats de garantie, tout était soigneusement classé, par rubriques et dates.