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Boulevard... ossements
Grand format
Inédit
Tout public
Philippe de la Fuente (coloriste)
Paris : Casterman, mai 2013
88 p. ; illustrations en noir & blanc ; 32 x 24 cm
ISBN 978-2-203-05881-1
Actualités
- 17/05 Édition: Parutions de la semaine - 17 mai
Hormis le nouvel opus de Karine Giébel (Fleuve noir) et celui de Liza Marklund (Hachette), il faut aller chercher dans les poches pour trouver quelques romans dignes d'un intérêt profond - nous ne parlons pas là de ces Agatha Christie proposés dans un format poche élargi avec photos de couverture prises par l'Anglais Martin Parr - mais de romans de Gregorio Leóon, Roger Martin, Robert Pobi, Antonin Varenne et S. J. Watson.
Mais nous ne saurions vous recommander l'adaptation BD de Boulevard... Ossements ! faite par Nicolas Barral d'après un roman de Léo Malet, le tout dans l'univers de Jacques Tardi. Tout comme nous ne pourrions vous reprocher de vous plonger dans la biographie noire mais mise en couleur de Rimbaud par Xavier Coste. L'essai de Jean-Michel Rey La Vengeance par le crédit ou Monte-Cristo est passionnant, et prend une autre dimension aujourd'hui que nous sommes en pleine crise, et que nous avons vu des banques s'écrouler.
Mais comme d'habitude, faites votre choix...
Fictions adulte grand format :
Les Lumineuses, de Lauren Beukes (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
Le Poète, de Michael Connelly (Retrouvées)
Méfiez-vous du chat qui dort, de Roger Coupannec (D'Orbestier, "Carbone")
Léviathan. 3, Le Pouvoir, de Lionel Davoust (Don Quichotte)
La Méthode du crocodile, de Maurizio de Giovanni (Fleuve noir, "Thriller")
Purgatoire des innocents, de Karine Giébel (Fleuve noir, "Thriller")
Le Jugement dernier : l'énigme du Codex Lucis, de Stéphane Haument (J)
Les Mystères de Druon de Brévaux. 4, In anima vili, d'Andrea H. Japp (Flammarion)
Deadline, de Liza Marklund (Hachette, "Blackmoon thriller")
Embrouille en Provence, de Peter Mayle (NIL)
L'Ultime secret du Christ, de José Rodrigues dos Santos (HC)
La Fille qui avait de la neige dans les cheveux, de Ninni Schulman (Le Seuil, "Policiers")
L'Or est un poison, de Jean-Louis Tourné (Albiana)
Et la malédiction s'abattra sur la ville, de David Verdier (La Bouinotte, "Black Berry")
Fictions adulte poche :
Black Berry ! Meurtres au pays : histoires courtes, collectif (La Bouinotte, "Black Berry")
Le Requiem des abysses, de Maxime Chattam (Pocket, "Thriller")
Le Crime de l'Orient-Express, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
L'Heure zéro, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
Un meurtre sera commis le..., d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
Miss Marple au club du mardi, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
La Nuit qui ne finit pas, d'Agatha Christie (Le Masque, "Agatha Christie")
Le Poète, de Michael Connelly (Points, "Policiers")
Les Larmes d'Aral, de Jérôme Delafosse (Pocket, "Thriller")
L'Interprétation des peurs, de Wulf Dorn (Pocket, "Thriller")
Le Visiteur du vendredi, de Jean Failler (Du Palémon, "Une enquête de Mary Lester")
L'Avalanche, de Grégoire Gauchet (Le Verger, "Enquêtes rhénanes)
Juste une ombre, de Karine Giébel (Pocket, "Thriller")
Real Murders Club, de Charlaine Harrison (J'ai lu)
L'Ultime secret de Frida K., de Gregorio Leon (Pocket, "Thriller")
Jusqu'à ce que mort s'ensuive, de Roger Martin (Pocket, "Thriller")
L'Invisible, de Robert Pobi (Points, "Thriller")
L'Invisible, de Robert Pobi (Pointdeux, "Pointdeux")
Garde à vie, de Pierre Ricour (Les Presses littéraires, "Crimes et châtiments")
Maigret en Auvergne, de Georges Simenon (LGF, "Policier")
Le Mur, le Kabyle et le marin, d'Antonin Varenne (Points, "Roman noir")
Le Bras du diable, de Julie Waeckerli (Pocket, "Thriller")
Avant d'aller dormir, de S. J. Watson (Pocket, "Thriller")
Bandes dessinées :
Boulevard... Ossements, de Nicolas Barral (Casterman)
Il pleut sur Beyrouth, de Caroline Bourgeret & Sophie Raynal (Nova)
Rimbaud : l'indésirable, de Xavier Coste (Casterman)
Virginie. 1, Morphée, de Séverine Gauthier & Benoît Blary (Casterman)
Les Indes noires, de Marc Jakubowski & Éric Rückstül (Le Sphinx des glaces, "Jules Verne et ses voyages")
Du rififi chez les yéyés, de Jérôme Lebrun & Philippe Pinard (Paquet, "Calandre")
Les Cosaques d'Hitler. 1, de Valérie Lemaire & Olivier Neuray (Casterman)
Sherlock Holmes et le mystère du Haut-Koenigsbourg, de Roger Seiter & Giuseppe Manunta (Le Verger)
Littérature de jeunesse (documentation) :
Condamné au XVIIIe siècle, d'Arlette Farge (Le Bord de l'eau, "3e culture")
Fiction jeunesse :
Une moitié de Wasicun, de Jean-François Chabas (Casterman, "Poche")
L'Énigme du grenat perdu, de Catherine Cuenca (Gulf Stream)
L'Occasion fait le larron, de Claire Gratias (Thierry Magnier, "Le Feuilleton des Incos")
Littérature (théorie et études) :
La Vengeance par le crédit ou Monte-Cristo, de Jean-Michel Rey (L'Olivier, "Penser rêver")
Liens : Le Jugement dernier... : l'énigme du Codex Lucis |Le Requiem des abysses |Le Crime de l'Orient-Express |La Nuit qui ne finit pas |L'Ultime secret de Frida K. |L'Invisible |Le Mur, le Kabyle et le Marin |Le Bras du diable |Avant d'aller dormir |L'Or est un poison |Le Poète |Michael Connelly |Karine Giébel |Andrea H. Japp |Liza Marklund |David Verdier |Maxime Chattam |Agatha Christie |Roger Martin |Georges Simenon |Antonin Varenne |Julie Waeckerli |Nicolas Barral |Claire Gratias |Jean-François Chabas - 15/05 Librairie: Burma dédicace à La Hune
Diamants sur ossateure
Nestor Burma est devenu à Jacques Tardi ce que Nestor Burma est à Léo Malet. Mais Tardi par manque de temps ou par envie de se démarquer s'est éloigné du détective de chic et de choc à la pipe aussi facile que l'occiput est réceptif à la moindre matraque. Alors, il a laissé la plume à Emmanuel Moynot pour trois bandes dessinées : La Nuit de Saint-Germain-des-Près (2005), Le Soleil naît derrière le Louvre (2007) et L'Envahissant cadavre de la plaine Monceau (2009). Quatre longues années plus tard, c'est maintenant Nicolas Barral qui reprend le flambeau "d'après l'univers graphique de Tardi". Autant dire qu'il n'a que très peu de marge de manœuvre dans cette enquête qui mène dans le 9e arrondissement parisien, et pourtant...
L'intrigue va aller puiser dans l'Histoire. La russe plus particulièrement avec un fait de guerre pendant la révolution de 1917, et l'exode des Russes blancs jusqu'à Paris. Une intrigue qui pousse jusqu'aux Grands Boulevards, et n'hésite pas à frapper à la porte de diamantaires guère scrupuleux, à s'asseoir à la table d'un restaurant chinois prisé, et à assister à des défilés de mode. Et c'est justement la mode qui offre une rupture dans le récit imagé de Nicolas Barral car pendant une bonne partie de la bande dessinée, Nestor cède l'enquête à Hélène, sa secrétaire, qui s'approprie le "je" narratif. À vrai dire, on s'en doutait dès le début qu'elle prendrait certaines libertés. Car dès les premières pages, elle ne se contente pas d'être impertinente et caustique avec son patron. Elle lui explique que s'il se fourre dans de mauvaises histoires, c'est des coups encore plus mauvais qu'il va se prendre sur la calebasse. Nestor et son envie de contradiction auront beau faire, ce sera peine perdue. Pendant ce temps, Nicolas Barral prend un soin tout particulier à dessiner ses immeubles haussmanniens, et multiplie les tronches patibulaires - certains comme ce jardinier russe sont plus près d'un "Adèle Blanc-Sec" que d'un "Léo Malet par Tardi" mais se fondent tout aussi bien dans le paysage.
L'enquête est alambiquée comme toutes celles dignes de nom que l'on s'apprête à proposer à un détective désœuvré qui doit donner son salaire à une belle secrétaire et payer son loyer à la fin du mois. Un homme, diamantaire de son état, vient demander l'aide de Burma pour un ami dont le fils fraye avec une Russe. Il accepte sans rechigner de payer (presque) rubis sur ongle les deux cent mille francs que nécessite le travail de Burma (nous sommes après la Seconde Guerre mondiale, et si c'est une jolie somme elle n'est pas non plus extravagante, mais elle permet à Burma de se dire qu'il y a diamant sous charbon dans cette histoire). Seule piste valable et valide : celle d'un restaurant chinois. La suite est tout aussi chaotique qu'à l'habitude surtout que, comme dit au début, Hélène prend le relais, et offre un final retentissant tout en meurtre diabolique et psychologique dû à Nestor et Hélène. Nicolas Barral offre une jolie et fidèle adaptation dans l'esprit à la fois à Jacques Tardi et à Léo Male : une sacrée gageure !
Illustration intérieure
Citation
J'ai passé la nuit au bureau à ressasser les éléments de l'affaire. Au matin, les enjeux m'échappaient toujours. Je m'attendais à ce que ma secrétaire me donne signe de vie. Des clous. Ces salariés, c'est tous les mêmes. Celles avec une combinaison mauve, c'est les pires.