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Messe noire
Grand format
Inédit
Tout public
365 p. ; 24 x 14.5 cm
ISBN 978-2-330-01641-8
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 17/01 Édition: Parutions de la semaine - 17 janvier
- 01/10 Prix littéraire: Sélection 2013 du prix Historia du roman policier
- 30/08 Prix littéraire: Sélection 2013 du Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon
- 14/03 Librairie: Les Lucioles s'offrent Olivier Barde-Cabuçon
- 08/03 Édition: Parutions de la semaine - 8 mars
La vierge, le commissaire et le moine
Sartine, la perruque outrageusement plus poudrée qu'une fournée de pains, tente de maintenir un calme relatif sur Paris. Il veut à tout prix protéger le roi, Louis XV, pas très populaire. En ce mois de décembre 1759, le froid est déjà bien vif, la neige a recouvert d'une fine pellicule blanche les rues de la Capitale cachant à peine la saleté des ordures et des excréments lestement balancés par les fenêtres des étages miséreux. Mais derrière cette crasse couve une colère, les premiers grondements du peuple commencent à se faire entendre. La misère n'a de cesse d'épuiser toujours les mêmes pour mieux les accabler. Pourtant le roi est sourd, bien à l'abri des murs épais de son château de Versailles où les courtisans se complaisent en courbette pour mieux décrocher une faveur.
Sartine a donc bien conscience de la fragilité de la situation. C'est pour ces raisons qu'il veille au grain. Le lieutenant général de police surveille tous les évènements un peu étranges susceptibles de venir éclabousser la royauté et ébranler le pouvoir. La découverte du corps sans vie d'une jeune fille nue sur une tombe d'un cimetière parisien lui fait craindre le retour d'obscurs rituels, les messes noires. Pour essayer de démêler rapidement l'affaire, Sartine dépêche sur place un commissaire de vingt-cinq ans, le spécialiste en morts étranges. Volnay possède tous les archétypes du héros : il a un physique des plus avantageux. Ses vingt-cinq ans font exploser son charme mais surtout il a un esprit des plus brillants parfait pour décortiquer les énigmes policières. Il est accompagné d'un moine pas très catholique qui a endossé la robe de bure plus pour sauver sa peau que pour prier Dieu. L'autre particularité de cet étrange duo est que le religieux est le père du jeune commissaire. Sartine n'a pas de doute sur les capacités des deux hommes, en revanche il se méfie un peu plus de leurs méthodes. Pour garder un œil sur eux, il va leur adjoindre une équipière à sa solde censée les épauler. Mais la jeune femme, un brin séductrice mais surtout manipulatrice va surtout faire ressortir les rivalités entre le père et le fils qui ne se sont jamais trouvés.
Le zèle et l'empressement ne manquent pas au duo pour débuter ses investigations. En plus, au sacrifice de la jeune vierge, vient s'ajouter le meurtre du gardien du cimetière. Il était peut-être un témoin gênant de cette célébration à la gloire de Satan. Mais la trace des adorateurs du diable ne va pas être aussi facile à remonter. Les fausses pistes ne vont pas manquer et les phénomènes étranges vont se multiplier autour d'eux. Un cadavre disparait de la cave dans laquelle il attendait que le moine l'examine minutieusement, le fantôme de la jeune vierge apparait à plusieurs reprises comme si elle voulait leur délivrer un message... Mais le plus inquiétant est qu'à chaque avancée se dessine très nettement l'ombre de Sartine. Volnay n'arrive pas à comprendre pourquoi l'intrigant préfet de police semble être lié à cette affaire.
L'univers d'Olivier Barde-Cabuçon n'est évidemment pas s'en rappeler celui de Jean-François Parot. Nicolas Le Floch aurait pu croiser Volnay, son contemporain, lors d'une visite à Sartine. Même si on évolue dans le même Paris rempli de salissures, il ne faut pas chercher à comparer. Les deux auteurs possèdent le même talent pour reconstituer l'atmosphère des rues de la Capitale couplé à l'art de la description et de la reconstitution historique. Messe noire joue la carte du sulfureux avec des personnages principaux qui sont coincés dans leurs carcans opposés. La rigidité morale côtoie la luxure à la limite de la dépravation pour bon nombre de dévots de l'époque. Olivier Barde-Cabuçon semble prendre plaisir à opposer le père et le fils en passant des faiblesses de la chair aux réflexions philosophiques avec une certaine ironie. À cette époque, où déjà tous les rouages de la révolution se mettent en place, l'inconnu fait encore grand peur aussi bien lorsque l'on croise une diablerie sur son chemin que lorsque l'on est ravagé par les tourments de l'amour conjugués aux affres incontrôlables de la jalousie.
Récompenses :
Prix Historia du roman policier historique 2013
Nominations :
Prix des lecteurs de Villeneuve lez Avignon 2013
Prix Landerneau Polar 2013
Citation
- A bove ante, ab asino retro, a morionem undique caveto ; 'Prends garde au bœuf par-devant, à l'âne par-derrière, à l'imbécile par tous les côtés !'
- C'est un conseil que je suivrais !