Les Fantastiques années 20

Moi j'ai toujours connu des personnes qui craignaient le complot de quelque ennemi occulte, les Juifs pour mon grand-père, les maçons pour les jésuites, les jésuites pour mon père garibaldien, les carbonari pour les rois de la moitié de l'Europe, le roi, manipulé par les prêtres, pour mes camarades mazziniens, les Illuminés de Bavière pour les polices d'une moitié du monde, et ainsi de suite...
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Film - Noir

Les Fantastiques années 20

Social - Corruption - Gang MAJ jeudi 26 septembre 2013

Note accordée au livre: 5 sur 5


Inédit

Tout public

Prix: 0 €

Raoul Walsh
The Roaring Twenties - 1939
Paris : Warner Bros., octobre 1939
noir & blanc ;

Actualités

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  • 05/12 Cinéma: Humphrey Bogart - Acte II
  • 14/11 Cinéma: Humphrey Bogart au Desperado
  • 24/07 Cinéma: Film noir et Raoul Walsh à l'Action Christine - semaine II
    L'Action Christine* est en mode estival. Les horaires sont allégés, les programmations se suivent et se ressemblent. À l'instar de la semaine dernière, les deux salles de la rue Christine nous offrent les mêmes thématiques que la dernière fois même si, l'on aurait envie de dire, le cycle "Film noir" a une forte tendance Samuel Fuller (ce qui ne nous déplait pas tant le réalisateur américain aux velléité indépendantistes a réalisé nombre de bons films - surtout que cette semaine, ce sont bel et bien les meilleurs qui sont présentés). En dehors de Samuel Fuller, peut-être le plus français des réalisateurs américains, vous retrouverez John Huston et Robert Wise. Mais, le cycle consacré à Raoul Walsh est plein de jolies surprises à commencer par cette Charge fantastique, qui revient sur le massacre des troupes de Custer face à Geronimo. Même si l'on reprocher au réalisateur de coller à la légende américaine et non à la réalité des faits. Réalité que l'année suivante, John Ford ne trahira pas (sauf qu'il changera le nom des protagonistes sans que cela puisse tromper le spectateur). Mais voici le programme. Enjoy!

    Festival 1 : Raoul Walsh
    "Mon principal objectif a toujours été de divertir. Beaucoup de metteurs en scène ont choisi de se dévouer à un thème particulier ou à un certain genre de films : par exemple, Alfred Hitchcock avec ses films à suspense qui sont à la fois excellents et d'une grande richesse, George Roy Hill avec ses comédies vigoureuses ou Francis Ford Coppola avec ses sagas violentes. Personnellement, toujours en quête de cette chose nébuleuse qui passionne les cinéphiles, j'ai touché à tous les genres de films possibles et imaginables, depuis Au service de la gloire sur la Première Guerre mondiale, jusqu'au Mexique où je suis monté à cheval avec Pancho Villa pour le tournage de Life of Villa, et plus tard à Londres pour tourner Capitaine sans peur. J'allais n'importe où faire n'importe quel film pourvu qu'il puisse plaire au plublic. Je n'étais jamais réticent pour aborder un travail auquel je croyais, quelle que soit sa difficulté et le but vers lequel il me conduirait. Je n'ai jamais recherché une source d'inspiration dans un genre précis. J'ai toujours cherché une histoire, quel que soit le thème ou l'origine, qui semble convaincante au niveau de son intensité dramatique. Après avoir fait le choix qui s'impose, j'essaye de donner à l'action un rythme suffisant pour satisfaire mon besoin de distraire. Il n'y a pas d'autre moment dans la réalisation d'un film qui soit plus essentiel pour le succès du metteur en scène que l'instant où il choisit le sujet. C'est pour lui l'instant de la conception."
    (Propos recueillis par le réalisateur Tay Garnett pour son ouvrage Un siècle de cinéma, éditions Hatier).

    Mercredi 25 juillet :
    Les Fantastiques années vingt (The Roaring Twenties), de Raoul Walsh (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Jeudi 26 juillet :
    La Charge fantastique (They Died With Their Boots On), de Raoul Walsh (18 heures & 21 heures).
    Vendredi 27 juillet :
    Intrigue en Orient (Background to Danger), de Raoul Walsh (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Samedi 28 juillet :
    La Femme à abattre (The Enforcer), de Raoul Walsh (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Dimanche 29 juillet :
    L'Enfer est à lui (White Heat), de Raoul Walsh (14 heures, 16 h 30, 19 heures & 21 h 30).
    Lundi 30 juillet :
    Manpower (Manpower), de Raoul Walsh (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Mardi 31 juillet :
    Gentleman Jim (Gentleman Jim), de Raoul Walsh (18 heures, 20 heures & 22 heures).

    Festival 2 : Le Film noir
    "Le film noir déborde le cadre policier. Il est l'expression d'une passion, d'une obsession, poussées à leur limite extrême, sur fond de conflits sociaux, politiques, psychologiques. C'est surtout le travail du réalisateur qui en fait un film noir. Les plus grands : Fritz Lang, Alfred Hitchcock, Nicholas Ray, Jules Dassin, Joseph L. Mankiewicz, Michael Curtiz, etc., plongent le spectateur dans une ambiance intrigante ou angoissante, sachant, chacun dans son style, créer des images fortement expressives (par le cadre et l'éclairage) et une progression dramatique intense (par le rythme et la précision du montage). Du vrai et grand cinéma."

    Mercredi 25 juillet :
    In This Our Life (In This Our Life), de John Huston (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Jeudi 26 juillet :
    Violence à Park Row (Park Row), de Samuel Fuller (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Vendredi 27 juillet :
    The Naked Kiss (The Naked Kiss), de Samuel Fuller (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Samedi 28 juillet :
    Shock Corridor (Shock Corridor), de Samuel Fuller (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Dimanche 29 juillet :
    Le Port de la drogue (Pickop On South Street), de Samuel Fuller (14 heures, 16 heures, 18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Lundi 30 juillet :
    Né pour tuer (Born to Kill), de Robert Wise (18 heures, 20 heures & 22 heures).
    Mardi 31 juillet :
    La Septième victime (The Seventh Victim), de Mark Robson (18 heures, 20 heures & 22 heures).

    * L'Action Christine
    4, rue Christine
    75006 Paris
    Tél; : 01.43.25.85.78
    contact@actioncinemas.com
    Liens : Né pour tuer |La Septième victime |Samuel Fuller |Michael Curtiz |Robert Wise |Mark Robson |Raoul Walsh

  • 22/06 Cinéma: L'Action Christine porte les durs à l'écran

Brute en rédemption

Les Fantastiques années 20, c'est une version ancestrale et urbaine du Bon, la Brute et le Truand avec toujours autant de personnages hauts en couleur. Tout débute cela dit en France, aux derniers jours de la Première Guerre mondiale avec une rencontre entre trois soldats américains pris dans un bombardement allemand, qui se retrouvent dans un trou d'obus et fraternisent autour d'un paquet de cigarettes. Eddie Bartlett (James Cagney), George Hally (Humphrey Bogart) et Lloyd Hart (Jeffrey Lynn) ne le savent pas encore mais leurs destins et surtout leurs vies sont désormais indissociablement liés.
Le film de Raoul Walsh déroule dans un mélange de documentaire et d'action le retour à la vie civile d'Eddie Bartlett. À l'instar de Chéri-Bibi, la société ne lui fait pas de cadeau, la société ne l'aime pas. Son départ sur le front lui a fait perdre un travail qu'il croyait pouvoir retrouver à son retour. L'Amérique n'a que faire de ses conscrits démobilisés. Contraint de vivoter au volant d'un taxi, il se retrouve embarqué dans une sale affaire de bootlegger et emprisonné. À sa sortie, il décide de profiter de la Prohibition et de monter sa petite affaire sous la couverture d'une compagnie de taxis.
Il retrouve d'abord Llyod Hart, le Bon, devenu avocat et qui a des idéaux de vie, puis au moment de dérober la cargaison d'alcool d'un navire, George Hally, la Brute, avec qui il s'associe. Mais dans cette histoire de truands qui mènent la belle vie et connaissent une prospérité fulgurante apparait Jean Sherman (Priscilla Lane), une jolie danseuse dont Eddie Bartlett tombe amoureux et qui va signer bien malgré elle la chute de la gentille Brute alors que la Dépression lui aura déjà joué un sale tour.
Avec ses aspects documentaires, et dans la tonalité et dans les images, Les Fantastiques années 20 montre avec exactitude les fondements de l'Amérique du XXe siècle. Du retour en nombre des conscrits, qui accroit le chômage et participe à l'exacerbation des civils, au Jeudi noir de Wall Street, qui précipite la finance dans le gouffre, en passant par les Années folles sur fond de Charleston et de Prohibition, tout est passé au crible dans un excellent film de gangsters qui offre en prime un affrontement entre deux stars de Hollywood.
Raoul Walsh ne nous passe aucun détail du métier de bootlegger, et propose même une séance de préparation d'alcool dans une baignoire avec James Cagney. Il y a les pression sur les bars, les alimentations des speakeasies, le puritanisme américain confronté à son hypocrisie qui le fait cacher des bouteilles d'alcool dans des sacs en papier (héritage de la Prohibition qui perdure aujourd'hui), et la violence déclenchée par l'appât du gain, les guerres de territoire et l'apparition de la mitraillette au sein des gangs qui foisonnent et se nourrissent de l'alcool frelaté et de contrebande.
James Cagney en héros doublement malheureux - celle dont il est amoureux lui préfère Jeffrey Lynn ; il perd toute sa fortune -, revanchard et rédempteur, est tout simplement exceptionnel. Sa rivalité qui ne pouvait que naître avec Humphrey Bogart en véritable être noir (au début du film, il abat dans les tranchées un trop jeune soldat allemand et s'en réjouit alors que l'armistice tombe au même moment, et ce fait suffit à dresser une personnalité qui ne va que se confirmer) est explosive entre un être impulsif qui réagit souvent, impuissant, avec ses poings, et un homme calculateur mais dont la lâcheté finale le rabaisse inexorablement. Quany à la maîtrise de Raoul Walsh, elle est totale et trouve toute sa substance dans la ville en noir et blanc à l'image de ses citadins.

Les Fantastiques années 20 (104 min.) : réalisé par Raoul Walsh sur un scénario de Jerry Wald, Richard Macaulay et Robert Rossen d'après l'histoire The World Moves On de Mark Hellinger. Avec : James Cagney, Priscila Lane, Humphrey Bogart, Gladys George, Jeffrey Lynn, Frank McHugh, Paul Kelly...

Illustration intérieure


Citation

Eddie se joint donc aux milliers d'Américains comme lui. Il fait partie d'une armée du crime née d'une loi impopulaire et d'un peuple réticent. Le mot de passe c'est 'alcool' et ça s'écrit 'argent' en se répandant dans tout le pays.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 22 septembre 2013
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