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L'Éternel
Grand format
Inédit
Tout public
Analyse vampirique
L'auteur du Chat du Rabbin s'attaque à la littérature. Voilà de quoi intéresser ! Car s'il y met le même talent... Mais le picth d'abord. Ionas est mort. À la guerre, la Grande, celle de 14-18. Violoniste juif, il ressuscite sous la forme d'un vampire... D'un vampire amoureux qui n'a qu'une idée en tête : retrouver sa fiancée, Hiéléna, elle-même fille de luthier. Mais voilà : Ionas ne se sent guère de goût pour le sang... Sauf que... À bien y réfléchir... Découvrant que son propre frère, certes nommé Caïn, mais frère quand même, lui a volé sa belle, le goût lui viendrait bien de se venger. Près d'un siècle plus tard, à New York, Ionas entrera en analyse. La belle Rebecka Streisand, psychanalyste bien sûr, va tout faire pour l'aider à surmonter sa culpabilité de vampire et lui donner le goût de vivre. Bon... c'est dérisoire, truculent, plein d'humour, sauf que... Si la première partie du roman reste attachante, plongée qu'elle est dans un univers des plus torturés, la seconde partie, elle, enracinée dans le monde contemporain, paraît manquer de force. On rit cependant devant les situations farfelues, sans parvenir jamais à négocier les affres que traverse notre héros. Et l'intrigue se déroule comme une bobine que l'on déviderait à satiété, assénant nombre d'élisions et de retournements qui conviendraient davantage à la forme dessinée que narrative. L'interprétation que l'auteur lui-même en donne déçoit. Joann Sfar n'est pas un comédien, cela s'entend dans ses efforts, justement, pour interpréter son propre roman au travers d'une lecture insistante, descriptive, emphatique même parfois. Il y a bien le plaisir de l'entendre avec son léger accent chantonnant en fin de phrase, mais cela suffit-il ?
NdR - 2 CD MP3, 12 h 15 d'écoute.
Citation
Le monde continuait de tourner malgré ses yeux clos.