Bison Ravi et le Scorpion rouge

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jeudi 21 novembre

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Roman - Insolite

Bison Ravi et le Scorpion rouge

Enquête littéraire MAJ jeudi 20 novembre 2008

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Public connaisseur

Prix: 20 €

François Darnaudet
Vendôme Presses, juin 2008
120 p. ; 20.5 x 12.5 cm
ISBN 9-787774-554618
Coll. "Collector"

Actualités

  • 08/12 Blog: François Darnaudet interviewé par Nicolas Caudeville
    Une interview audio de François Darnaudet par Nicolas Caudeville vient d'être mise en ligne sur le blog de L'Œil du Pharynx.
    Surnommé "l'anar-naudet", François Darnaudet est un auteur qui affirme à mots découverts son total désintérêt pour les polars de type "Cluedo" et tâche d'instiller dans chacune de ses intrigues policières une problématique sociale et/ou politique. En un quart d'heure d'écoute, cette interview révèle un écrivain pas imbu de son œuvre pour un sou – il regarde avec beaucoup d'humour ses romans "gore" des années 1990 (des livres vraiment très datés dit-il mais qui valent très cher sur le marché de l'occasion, jusqu'à 25 € l'exemplaire...) et énumère les titres qu'il a publiés en remarquant plus d'une fois, en riant, que ce sont de vrais bides commerciaux. Quant à son roman Bison Ravi et le Scorpion rouge, il met un point d'honneur à tempérer son intervieweur apparemment enthousiaste en s'évertuant à restreindre le lectorat potentiel du livre – c'est un roman qui dit beaucoup de choses sur l'histoire littéraire et éditoriale en France dans les années 1950 et si l'on ne se passionne pas pour cela, ou si l'on n'aime pas Boris Vian, le bouquin n'intéressera pas, explique-t-il en substance.
    Interrogé sur le "polar catalan", érigé en véritable sous-genre de la littérature noire, François Darnaudet parle en véritable historien – la région, proche de la frontière espagnole, se trouve à la croisée de plusieurs courants, historiques, culturels, politiques... donc terrain de choix pour des intrigues de romans noirs. Et surgit dans ses propos le nom d'André Héléna, premier auteur selon lui à avoir écrit des "polars catalans" – lesquels compteraient d'ailleurs parmi ses meilleurs bouquins.
    Clôturant l'entretien non pas sur ses projets mais sur un point de vue général concernant les genres policiers, il n'hésite pas à affirmer que le "roman à énigme" où en fait il ne se passe rien est "de droite" tandis que le vrai roman noir qui est dans son essence politique est foncièrement "de gauche", voire d'extrême gauche.
    Mais bien sûr, plutôt que de vous en tenir à ce résumé paraphrastique, mieux vaut aller écouter l'auteur à la source, ici sur le blog de L'Œil du Pharynx... de toute façon, il y a à découvrir bien plus que ce qui est répété dans cette dépêche !
    Liens : François Darnaudet

  • 03/11 Festival: Jazz et Polar 3e édition
  • 31/10 Bibliothèque: Darnaudet, Vian, Forton...
  • 21/05 Auteur: François Darnaudet sur Bibliosurf

Chronique

Julien Gras est un bouquiniste parisien qui voit débouler dans sa boutique de drôles de gens. D'abord, il y a François et ses T-shirts aux slogans provocateurs, toujours en recherche d'un inédit de Jean Forton. Après, il y a ces trois malfrats à gueule de casseurs qui se sont mis en tête de retrouver un ouvrage qui n'existe pas de Boris Vian. Un roman annoncé en quatrième de couverture d'un bouquin du Scorpion. Et le Scorpion, s'il est renommé, n'est pas connu pour sa rigueur. Le trio n'en a cure et ultimatumise. Les Casseurs de Colombes se doit d'être dans leurs mains sous vraiment très peu. Le temps et les idées manquent à Julien Gras mais Cuivre, sa délicieuse enfant, va l'aider en le traînant d'abord à Bordeaux puis à Eus, place forte de Vian. Là, le bouquiniste jouera au faussaire en mangeant des tablettes de chocolat.
Bison Ravi est une anagramme de Boris Vian. Ce petit roman de François Darnaudet, imprimé à compte d'auteur et tiré à cinquante exemplaires, est d'abord un hommage conjugué à Boris Vian et Jean Forton, deux auteurs aux destins similaires, bien que la renommée du premier dépasse celle du second. Un peu hésitant au début, le récit prend ses aises à partir du moment où Julien Gras déboule à Bordeaux. La sauce prend enfin, et l'enquête littéraire quitte les sentiers pédants pour réellement intriguer. On sent chez François Darnaudet une vraie estime pour les deux bougres d'écrivains morts sûrement d'avoir trop peu écrit. Un petit livre pour amateurs confirmés qui donnera avant tout envie de se plonger dans ceux de Vian et Forton !


On en parle : La Tête en noir n°139

Nominations :
Prix Virtuel du Polar 2009

Citation

Quand les trains stoppent en rase campagne, on se prend enfin à regarder autour de nous.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 31 juillet 2008
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