Prague fatale

Une flaque de sang s'étend doucement sur le pavé. Un corps est coincé sous la calandre, Marianne sert contre elle le buste de la victime, lui parle, la rassure. Le capitaine cherche autour de lui un visage familier. Il aperçoit la silhouette de Vitrac qui disparaît dans la vieille DS garée à côté de sa voiture. Mais il s'en fout, il vient de comprendre ce qu'il ne peut voir. Il manque Oriane.
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Roman - Policier

Prague fatale

Historique - Assassinat MAJ mardi 04 février 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Philip Kerr
Prague fatale - 2011
Traduit de l'anglais par Philippe Bonnet
Paris : Le Masque, janvier 2014
408 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7024-3848-0
Coll. "Grands formats"

Actualités

  • 04/07 Librairie: Sélections de l'été 2015 de la librairie Compagnie
  • 27/02 Édition: Parutions de la semaine - 27 février
    Si la semaine est marquée par la parution du nouveau roman de Catherine Bessonard à L'Aube et par les nouveautés Jigal, notre choix se portera cela dit sur Dans la colère du fleuve, de Tom Franklin & Beth Ann Fennelly (Albin Michel, "Terres d'Amérique"). Pourquoi ? Parce que dans ce roman âpre il y a tous les ingrédients qui font que l'on aime le roman de terroir américain avec ses situations que l'on ne trouve nulle part ailleurs sur fond de disparition et de bootlegger. Et puis parce que la collection "Terres d'Amérique" est véritablement une belle collection. Pour le reste, nous vous conseillons pèle-mêle d'aller faire un tour du côté des poches mais également en littérature (théorie & études) où vous trouverez deux essais sur Graham Greene et Antoine Blondin.
    Sinon, comme d'habitude, faites votre choix !

    Fictions adulte grand format :
    Trait bleu, de Jacques Bablon (Jigal, "Polar")
    Complice involontaire ; suivi de L'Enlèvement au bercail, de Pierre Bassoli (Le Masque d'or, "Adrénaline. Arthur Nicot")
    Une valse pour rien, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube noire")
    Le Maître du sceau, de Jean-Pierre Bocquet (Dervy)
    Le Teinturier de la lune, de Violette Cabesos (Albin Michel, "Romans français")
    La Résistible ascension de Marcello Ruffian, de Patrick Coulomb (Le Horsain, "Noir de suiTe")
    Tueurs de flics, d'Éric Dupuis (Les 2 Encres, "Sang d'encre. Les Uniformes bleus")
    Burn-out, de Didier Fossey (Flamant noir)
    Dans la colère du fleuve, de Tom Franklin & Beth Ann Fennelly (Albin Michel, "Terres d'Amérique")
    Une nuit trop douce pour mourir, de Maurice Gouiran (Jigal, "Polar")
    Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, de Martin Michaud (Kennes)
    Les Arcanes de Miss Dalloway, de Jean-Marie Pen (Ex æquo, "Rouge")
    Danser avec le diable, de Maud Tabachnik (Albin Michel, "Spécial suspense")
    Voici le temps des assassins, de Gilles Verdet (Jigal, "Polar")
    Hyenae, de Gilles Vincent (Jigal, "Polar")

    Fictions adulte poche :
    La Palette de l'ange, de Catherine Bessonart (L'Aube, "L'Aube poche. L'Aube noire")
    Loupo, de Jacques Olivier Bosco (Jigal, "Jigal poche. Polar")
    Ceux qui tombent, de Michael Connelly (Le Livre de poche, "Policier")
    Prague fatale, de Philip Kerr (Le Livre de poche, "Policier")
    Les Poètes morts n'écrivent pas de romans policiers, de Björn Larsson (Le Livre de poche, "Policier")
    Gaufre royale, de Max Obione (Le Horsain)
    Le Diable à Westease, de Vita Sackville-West (Le Livre de poche, "Biblio roman")

    Bandes dessinées :
    L'Œil sourd de la Commune, de Sandrine Allier-Guépin (M. Companys)
    Les Grandes batailles, de Raoul Cauvin & Willy Lambil (Dupuis, "Les Tuniques bleues présentent...")
    Garth Ennis présente Hellblazer. 1, de Garth Ennis & Jack Kirby (Urban comics, "Vertigo signatures")
    Koralovski. 1, L'Oligarque, de Philippe Gauckler (Le Lombard, "Troisième vague")
    La Balade de l'Alamo, de Patrice Ordas, Patrick Cothias & Christelle Galland (Bamboo, "Grand angle. Moses Rose")
    Injustice : les dieux sont parmi nous. 2, Année 1 : 2e partie, de Tom Taylor, Mike S. Miller & Jheremy Raapack (Urban comics, "Urban games")
    Ex machina. 3, Réalité et fiction, de Brian K. Vaughan, Tony Harris & John Paul Leon (Urban comics, "Vertigo essentiels")
    Les Ombres, de Vincent Zabus & Hippolyte (Phébus, "Beaux livres")

    Littérature de jeunesse (documentaire) :
    Le Petit détective sur les traces de Jésus : à la recherche des indices, de Peter Martin & Peter Kent (Excelsis)

    Fictions jeunesse :
    Désigné coupable, de Jimmy Sabater (La Grande ourse, "Collection Stardust. Les Mystères du Forgrisant")

    Langue française :
    L'Argot des tranchées : d'après les lettres des poilus et les journaux du front, de Lazare Sainean (Banquises et comètes, "Courts d'histoire")

    Littérature (théorie & études) :
    Graham Greene : un écrivain dans le siècle, édité par Vincent Giroud (Presses universitaires de Franche-Comté)
    Roman 20-50. 58, Antoine Blondin : Un singe en hiver, Monsieur Jadis ou L'École du soir et Quat'saisons, études réunies par Catherine Douzou (Presses universitaires du Septentrion)

    Histoire de l'Europe :
    Plus forte que la mort : l'amitié féminine dans les camps : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle, Odette Abadi, Simone Veil, Margarete Buber-Neumann, Odette Fabius..., de Marie-Josèphe Bonnet (Ouest-France, "Témoignages. Histoire")
    La Guerre finno-soviétique : novembre 1939-mars 1940, de Louis Clerc (Economica, "Campagne & stratégies")
    En jeu : histoire et mémoires vivantes. 4. Fin des camps : libération des déportés, dossier coordonné par Michel Fabréguet, Peter Kuon & Yves Lescure (Fondation pour la mémoire de la déportation-Presses universitaires du Septentrion)
    Du sang bleu dans les tranchées : expériences militaires de nobles français durant la Grande Guerre, de Bertrand Goujon (Vendémiaire, "Chroniques")
    Winston Churchill, de François Kersaudy (Tallandier, "Biographie")
    Nazisme, science et médecine, collectif (Glyphe, "Société, histoire et médecine")
    La Haine et la honte : journal d'un aristocrate allemand, 1936-1944, de Friedrich Reck-Malleczewen (La Librairie Vuibert)

    Criminologie & prisons :
    La Fille derrière le rideau de douche, de Robert Graysmith (Le Livre de poche)
    Les 3 crimes de West Memphis, de Mara Leveritt (L'Archipel)
    La Mondialisation criminelle, d'Alain Tarrius (L'Aube, "Monde en cours. L'Urgence de comprendre")

    Politique, conditions et conjonctures politiques & personnages politiques :
    Jihad academy, de Nicolas Hénin (Fayard)
    Argentine : mémoires de la dictature, de Nadia Tahir (Presses universitaires de Rennes, "Des Amériques")

    Problèmes sociaux & sécurité publique :
    Crimes et châtiments dans l'État de sécurité : traité de criminologie politique, de Pierre Berthelet (Publibook.com, "Sciences humaines & sociales. Sciences sociales")
    Quand j'étais flic..., de Marc La Mola (Fauves)
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  • 17/01 Édition: Parutions de la semaine - 17 janvier

Le climat de Prague est mauvais pour la santé

Sur les pas de Bernhard Gunther, dit Bernie, son héros, Philip Kerr n'en finit pas d'explorer l'Allemagne nazie en mêlant, avec maestria, intrigues fortes et faits historiques authentiques.

Le prologue relate, le 8 juin 1942, le retour de Prague de Bernie Gunther, en compagnie du corps de Reinhard Heydrich. Les faits qui conduisent à cette situation débutent en septembre 1941, quand Gunther, revenu d'Ukraine, retrouve sa place de policier à l'Alex.
Les habitants de Berlin subissent des privations de toutes natures et le couvre-feu. La criminalité évolue, mais les assassinats restent monnaie courante.
Un cadavre a été renversé par un train. Très vite, Bernie comprend qu'il ne s'agit ni d'un accident, ni d'un suicide, pour ce travailleur volontaire originaire des Pays-Bas.
En rentrant chez lui, pendant le couvre-feu, il intervient pour secourir une jeune femme. Son agresseur réussit à s'enfuir malgré un choc avec un taxi en maraude. Gunther, galant, raccompagne Arianne Tauber jusqu'à son logement.
C'est la Gestapo qui emmène le policier examiner un autre corps. Sur place, Gunther conclue, compte-tenu des hématomes et des blessures, qu'il s'agit de l'agresseur qu'il a fait fuir.
Il retrouve Arianne qui tient un vestiaire dans une boite de nuit très chic. Des relations se nouent.
C'est Heydrich qui réclame, sous la forme d'une invitation, la présence de Bernie à Prague alors que celui-ci voulait prendre quelques congés avec Arianne. Celle-ci souhaite l'accompagner malgré les réticences de Gunther. Le véritable motif de cette invitation concerne les sérieuses menaces d'assassinat qui pèsent sur Heydrich. Et Bernie, pour son malheur, est contraint d'accepter la proposition...

Outre les intrigues toujours finement ciselées, et celle qu'il a concocté pour le présent roman ne déroge pas à la règle, c'est toute une page de la grande Histoire que Philip Kerr fait revivre. Il sait, comme peu de romanciers, rendre tangible l'atmosphère qui régnait dans cette Allemagne sous la coupe nazie, ne s'interdisant aucun domaine, tant social que politique.
Avec Bernhard Gunther, son Kommissar attaché à l'Alex, nom donné à la police berlinoise car le bâtiment principal était situé sur l'Alexanderplatz, il fait revivre les différentes étapes de l'installation du nazisme, de son développement, jusqu'à son apogée et sa chute. Il prolonge, dans les années 1950, avec le récit des Allemands, nazis ou non, réfugiés à Cuba et en Amérique du Sud.
Dans Prague fatale, il décrit, en première partie, le Berlin de l'année 1941. C'est une ville où tout est rationné, (sauf pour les dirigeants), où les habitants ne trouvent que des ersatz... quand il y en a ! La criminalité évolue et les délits portent sur le vol de la nourriture, des animaux du zoo pour la viande, des meubles pour se chauffer, des rideaux pour faire des vêtements… Il évoque la loi du 19 septembre imposant le port d'une étoile jaune pour les juifs, comme au Moyen Âge. Il montre aussi le poids de la Gestapo, la terreur qu'elle inspire, qui place tout individu sur la défensive et sur la réserve. Il raconte la saleté, parce qu'il n'y a plus de savon, les odeurs corporelles dans les lieux clôs. Avec Bernie, il relate les échanges, les tractations pour obtenir des boites de conserves, une propriété répréhensible car tout le métal était destiné à l'effort de guerre. Il parle des pulsions suicidaires entretenues par des rescapés du front de l'Est, mais aussi de l'acharnement, de l'attachement des individus à la vie, malgré les énormes difficultés.

La seconde partie, qui se déroule à Prague est l'occasion de montrer comment la guerre et l'occupation étaient vécues dans la Tchécoslovaquie rebaptisée la Bohême-Moravie. Il revient sur les Trois Rois, des soldats tchèques qui luttent contre le nazisme par des actions armées, tant à Prague qu'à Berlin.

Avec ce nouveau roman, Philip Kerr nous offre une magnifique intrigue dans un cadre historique d'une grande rigueur.

Citation

Un choix hitlérien. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de choix du tout.

Rédacteur: Serge Perraud jeudi 18 février 2016
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