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Grand format
Réédition
Tout public
Patrick Brion (présentation)
Paris : Sidonis, novembre 2013
19 x 14 cm
Coll. "Western de légende"
Instauration de la justice
Rudy Hayes a abattu de sang-froid un ranchero devant douze témoins. Il a été jugé coupable d'homicide au premier degré et attend maintenant dans sa cellule de savoir quelle sera sa peine. Le juge Jim Scott, ancien juge itinérant, est un homme loyal et droit qui doit rendre sa sentence à onze heures avec l'appui de la population de la ville. Seulement, le clan Hayes débarque. Quatre hommes prêts à tout non pas pour faire s'évader Rudy, mais pour le faire condamner à la plus légère des peines : le bannissement au lieu de la corde. Ils ne tardent pas à semer la terreur dans la ville, surtout au sein des notables qui ont été jurés lors du procès. Petit à petit, le juge Jim Scott se retrouve esseulé. Même le shérif, un as de la gâchette mais qui s'avèrera d'une lâcheté crasse, finit par l'abandonner. La Journée des violents s'appuie sur des ressorts à l'identique de ceux du Train sifflera trois fois. C'est non seulement évident si l'on en juge le fil de l'intrigue (un homme seul pour assurer la loi confronté à la violence d'un gang et à une population pleutre qui finit par le rejeter), mais également si on regarde le nom du romancier qui a inspiré le scénario : John W. Cunningham autrement dit l'auteur des nouvelles qui ont inspiré les intrigues des deux films. La réalisation d'Harry Keller n'offre pas la même dramatique que celle de Fred Zinnemann, peut-être est-ce dû au fait que la notion du temps qui passe n'est pas la même, peut-être est-ce aussi dû au premier rôle qui échoit ici à Fred McMurray, plus habitué des comédies qu'aux westerns à l'inverse de Gary Cooper. L'intrigue s'appuie également sur un triangle amoureux entre le juge, le shérif et une jeune femme dont le cœur est passé de l'un à l'autre même si l'on se doute très vite qu'il ne manquera pas de chavirer de nouveau à la toute fin. Classique du début à la fin, le film s'offre une conclusion en deux temps avec un rebondissement de première lors du verdict, et une scène ultime d'une longue fusillade entre le juge retranché dans son ranch et les quatre pistoleros du gang Hayes parmi lesquels, plus méchant que jamais, Lee Van Cleef. Avec sa réalisation sobre et efficace, et son rendu rythmé sur fond d'une morale mise à l'épreuve, La Journée des violents semble s'achever sur le crépuscule de la conquête de l'Ouest symbolisé par la victoire de la Loi et le recul de la barbarie malveillante. Il ne reste plus qu'à attendre l'arrivée du chemin de fer, et la civilisation aura pris le pas sur l'aventure...
La Journée des violents (82 min.) : réalisé par Harry Keller sur un scénario de Lawrence Roman d'après une histoire de John W. Cunningham. Avec : Fred McMurray, Joan Weldon, John Ericson, Robert Middleton, Marie Windsor, Lee Van Clef...
Bonus. Présentation de Patrick Brion. Galerie photos.
Citation
- Pauvre Rudy, il est dans un sacré pétrin.
- Pauvre Mme Quary, son mari est mort.
- Rudy se sent vraiment mal pour ça. Je n'ai jamais vu quelqu'un avoir autant de remords.