911

Le découverte de dix-sept cadavres allait faire la une pendant plusieurs jours, il fallait que la réponse politique et de la justice soit à la hauteur. Et puis la gendarmerie avait un coup à jouer. Résoudre une enquête pareille, si longtemps après, c'était un défi à relever. Prouver ses capacités malgré l'obstacle du temps. Que l'ordure derrière ces horreurs ne reste pas impunie. Un message autant qu'un devoir.
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jeudi 21 novembre

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Roman -

911

Social - Urbain - Procédure MAJ vendredi 27 juin 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16 €

Shannon Burke
Black Flies - 2008
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Diniz Galhos
Paris : Sonatine, mai 2014
208 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-253-5

Actualités

  • 12/06 Prix littéraire: Sélections 2015 des Trophées 813
  • 27/11 Prix littéraire: Les 20 meilleurs livres de 2014 selon Lire
    Mercredi 26 novembre, au Grand Palais, le magazine Lire délivrait son palmarès des ouvrages de l'année selon des genres et des catégories nombreuses, hétérociltes et quelque peu oublieuses. Si l'on peut se réjouir du Meilleur livre attribué au Royaume, d'Emmanuel Carrère, tant le roman a fait parler de lui et tant il a su se faire oublier à son corps défendant des grands prix littéraires, on peut avoir des avis circonspects sur la nomenclature. Pourquoi différencier polar et roman noir, et décerner le premier à un roman noir et le second à un roman qui ne l'est pas ? Pourquoi deux catégories pour la littérature policière et aucune pour les littératures de l'imaginaire ? Et l'on pourra toujours regretter que la jeunesse se trouve restreinte aux romans (quand on voit la quantité de très beaux albums), et que les beaux livres se retrouvent hors compétition. Quoi qu'il en soit, les lauréats et nombre de finalistes sont très k-librés, de la révélation étrangère avec Le Fils, de Philipp Meyer, au récit pour Tristesse de la nuit, d'Éric Vuillard, en passant la biographie (Fouché : les silences de la pieuvre, d'Émmanuel de Waresquiel) et l'enquête (Extra pure : voyage dans l'économie de la cocaïne, de Roberto Saviano).

    Palmarès :

    Meilleur livre :
    Lauréat : Le Royaume, d'Emmanuel Carrère (P.O.L.).

    Meilleur roman étranger :
    Lauréat : Et rien d'autre, de James Salter (L'Olivier).
    Finalistes : Les Réputations, de Juan Gabriel Vásquez (Le Seuil) & Le Chardonneret, de Donna Tartt (Plon).

    Meilleur roman français :
    Lauréats : Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal (Vertical) & L'Amour et les forêts, d'Éric Reinhardt (Galimard).
    Finalistes : La Petite communiste qui ne souriait jamais, de Lola Lafon (Actes Sud) & En finir avec Eddy Bellegueule, d'Édouard Louis (Le Seuil).

    Révélation étrangère :
    Lauréat : Le Fils, de Philipp Meyer (Albin Michel).
    Finalistes : Entre les jours, d'Andrew Porter (L'Olivier) & Le Tabac Tresniek, de Robert Seethaler (Sabine Wespieser).

    Révélation française :
    Lauréat : Les Rands, de Sylvain Prudhomme (Gallimard).
    Finalistes : Si le froid est rude, d'Olivier Benyahya & La Condition pavillonnaire, de Sophie Divry (Noir sur Blancc/Notabilia).

    Premier roman français :
    Lauréat : Debout-payé, de Gauz (Le Nouvel Attila).
    Finalistes : Dans le jardin de l'ogre, de Leïla Slimani (Gallimard) et Tram 83, de Fiston Mwanza Mujila (Métailié).

    Premier roman étranger :
    Lauréat : Notre quelque part, de Nii Ayikwei Parkes (Zulma).
    Finalistes : Le Ravissement des innocents, de Taiye Selasi (Gallimard) & Le Complexe d'Éden Bellwether, de Benjamin Wood (Zulma).

    Récit :
    Lauréat : Tristesse de la terre, d'Éric Vuillard (Actes Sud).
    Finalistes : Le Météorologue, d'Olivier Rolin (Le Seuil) & Amour de pierre, de Grazyna Jagielska (Les Équateurs).

    Polar :
    Lauréat : Après la guerre, de Hervé Le Corre (Rivages).
    Finalistes : Ombres et Soleil, de Dominique Sylvain (Viviane Hamy) & Un vent de cendres, de Sandrine Collette (Denoël).

    Roman noir :
    Lauréat : Une terre d'ombre, de Ron Rash (Le Seuil).
    Finalistes : 911, de Shannon Burke (Sonatine) & Ne reste que la violence, de Malcolm Mackay (Liana Levi).

    Enquête :
    Lauréat : Extra pure : voyage dans l'économie de la cocaïne, de Roberto Saviano (Gallimard).
    Finalistes : Smart : enquête sur les Internets, de Frédéric Martel (Stock) & Une si jolie petite fille, de Gitta Sereny (Plein Jour).

    Biographie :
    Lauréat : Fouché : les silences de la pieuvre, d'Émmanuel de Waresquiel (Tallandier/Fayard).
    Finalistes : Jules Ferry, de Mona Ozouf (Gallimard) & Notre Chanel, de Jean Lebrun (Bleu autour).

    Histoire :
    Lauréat : Le Feu aux poudres : qui a déclenché la guerre en 1914 ?, de Gerd Krumeich (Belin).
    Finalistes : La Chute de Rome, de Bryan Ward-Perkins (Alma) & Dictionnaire amoureux de la Résistance, de Gilles Perrault (Plon/Fayard).

    Autobiographie :
    Lauréat : Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas, de Paul Veyne (Albin Michel).
    Finalistes : Un homme amoureux, de Karl Ove Knausgaard (Denoël) & Les Feux de Saint-Elme, de Daniel Cordier (Gallimard).

    Sciences :
    Lauréat : Le Code de la conscience, de Stanislas Dehaene (Odile Jacob).
    Finalistes : Plaidoyer pour la forêt tropicale, de Francis Hallé (Actes Sud) & Pasteur et Koch, de Annick Perrot & Maxime Schwartz (Odile Jacob).

    Voyage :
    Lauréat : Les Oies des neiges, de William Fiennes (Hoëbeke).
    Finalistes : Pô, le roman d'un fleuve, de Paolo Rumiz (Hoëbeke) & L'Oural en plein cœur, d'Astrid Wendlandt (Albin Michel).

    Bande dessinée :
    Lauréat : La Technique du périnée, de Ruppert & Mulot (Dupuis/Aire Libre).
    Finalistes : L'Arabe du futur, de Riad Sattouf (Allary Editions) & Moi, assassin, d'Antonio Altarriba & Keko (Denoël Graphic).

    Jeunesse :
    Lauréat : Adam et Thomas, d'Aharon Appelfeld (L'École des loisirs).
    Finalistes : Humains, de Matt Haig (Hélium) & Le Livre de Perle, de Timothée de Fombelle (Gallimard jeunesse).

    Livre audio :
    Lauréat : Éloge de l'ombre, de Junichirô Tanizaki, lu par Angelin Preljocaj (Naïve).
    Finalistes : L'IInsoutenable légèreté de l'être, de Milan Kundera, lu par Raphaël Enthoven (Gallimard) & Une femme aimée, d'Andreï Makine, lu par Bertrand Suarez-Pazos (Thélème).
    Liens : Moi, assassin |Tristesse de la terre : une histoire de Buffalo Bill Cody |Après la guerre |Le Chardonneret |Un vent de cendres |Une terre d'ombre |Une si jolie petite fille : les crimes de Mary Bell |Maylis de Kerangal |Hervé Le Corre |Dominique Sylvain |Ron Rash |Lire

  • 16/06 Prix littéraire: Sélections 2014 des GPLP

Sauveteur à sauver

Devant l'horreur de certaines scènes ou de certaines situations, l'une des ressources de l'être humain est de rire. On connaît l'humour des médecins alors pourquoi celui des ambulanciers serait-il différent ? Avant de devenir scénariste et écrivain, Shannon Burke a été ambulancier, et il ne fait aucun doute que son passage dans l'univers du 911, le numéro d'appel des ambulanciers, a été l'occasion d'avoir un regard acéré et des anecdotes variées qui vont ponctuer ce roman.
Les secours ont cédé aux charmes du capitalisme. Si au départ, leur raison d'être est de sauver des vies, aujourd'hui, par souci de rentabilité, il faut choisir qui on doit sauver en priorité. Devant cette impression de remplacer Dieu, on en vient vite à se poser la question de savoir si l'on doit sauver telle ou telle personne qui après tout ne mérite peut-être pas de vivre comme, par exemple, ce trafiquant de drogue. Les pires questions viennent perturber le quotidien : cela vaut-il le coup de sauver la vie d'un nourrisson sans doute infecté par le SIDA ?
Ollie Cross qui peine sur ses études de médecine et sur sa relation amoureuse accepte d'entrer dans le corps des ambulanciers dans un quartier difficile de la ville de New York. Il est persuadé qu'il va apprendre des choses, se perfectionner pour ses études et, avec l'argent gagné, rafistoler sa vie personnelle et professionnelle. Mais il se trouve confronté au monde avec un équipier qui alterne des périodes agréables et des moments de doute quand il ne se prend pas pour Dieu le père, une administration qui ne se pose pas de questions excepté lorsque des retombées désastreuses pourraient remonter jusqu'à elle, et son univers personnel qui s'effiloche. Quand ce dernier s'effiloche, la seule ressource qui reste, c'est de s'accrocher encore plus à l'amitié, à la franche camaraderie entre collègues. Les ambulanciers sont entre eux aussi soudés que les policiers, les pompiers et les militaires...
Nous sommes là à la limite du roman, entre le long reportage un peu fictionné et le récit autobiographique à la troisième personne. Shannon Burke dessine avec réalisme une suite de vignettes concentriques qui recoupent l'enfermement de son héros. Il se trouve au départ une alternance de scènes avec sa compagne, ses études et son nouveau travail, puis, peu à peu, le travail devient obsessionnel, occupe tout l'espace, fait disparaître les références morales dans le bouillon de l'instant, la réaction à chaud, pour finir sur une note optimiste qui n'apparait pas plaquée mais simplement finale, celle qui donne la tonalité juste à l'ensemble : une histoire, très américaine, pleine de doute et de rédemption, de pêchés et de sauvetages.

Récompenses :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2015

Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2014
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2015

Citation

Lorsque plus rien n'a de sens, y compris la vie et la mort d'autrui, vous n'êtes plus qu'à un pas du mal. Et ce putain de pas est terriblement facile à franchir.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 12 novembre 2014
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