Contenu
Grand format
Réédition
Tout public
Bertrand Tavernier (présentation)
Patrick Brion (présentation)
Yves Boisset (présentation)
Paris : Sidonis, juillet 2014
19 x 14 cm
Coll. "Western de légende"
Voleur rédempteur
Alors que la petite ville de Santa Maria accueille avec fanfare et éloges son nouveau shérif, un inconnu s'octroie arme à la main un prêt de trois mille dollars dans une banque. La corrélation entre les deux événements n'est pas anodine. Elle l'est encore moins si l'on sait que le shérif se nomme Pat Garrett, et qu'il vient de mettre un terme aux exactions de Billy The Kid. McEwan, le braqueur porté à l'écran par l'immense Joel McCrea, n'est pas un malhonnête homme dans l'âme. L'argent doit aider son père à survivre à des traites. Et il entend bien rendre progressivement ce prêt qu'il s'est approprié. Seulement voilà, le banquier met sa tête à prix quatre mille dollars, et lui va se retrouver avec une horde de chasseurs de prime à ses trousses. Pat Garrett tente par tous les moyens de calmer la fureur sanguinaire qui s'empare de ces hommes, il met un point d'honneur à se démarquer de l'autre légende de l'Ouest, celle de Jesse James, en enjoignant ces hommes à ne pas abattre indûment un homme de dos à l'instar de ce lâche de Robert Ford. Pendant ce temps, mordu par un serpent, McEwan se réfugie dans un train. Il ne le sait pas encore mais à cet instant son destin croise la route de deux personnes d'exception : Fay Hollister (Frances Dee) et Monte Marquez (Joseph Calleia). La première est une jeune et jolie infirmière en route pour un hôpital, et qui soigne sa morsure (et qui bien entendu va tomber amoureuse), le second est de la race des aventuriers, qui a tout de suite compris que McEwan est un fugitif, et qui va mettre un point d'honneur à lui venir en aide au moment où des intempéries stoppent le train, et que certains passagers montent à bord d'une carriole. L'arrêt symbolique à une halte où trône un énorme rocher, permet de voir les graffitis de l'Ouest : "Pasó por aquí..." avec date du passage et signature. Ces aventuriers souvent du mauvais côté de la loi ont forgé leur légende avant de s'établir. Pour l'heure, Ross McEwen fuit. Dans le splendide film en noir et blanc de Alfred E. Green, quelques scènes d'anthologie s'offrent à nous. Tout d'abord en abandonnant un cheval dans le désert pour monter un taureau sauvage et ainsi tromper ses poursuivants, Joel McCrea part dans une chevauchée inédite. Ensuite, en retrouvant toute son humanité lorsqu'il s'arrête pour soigner une famille qui souffre de la fièvre typhoïde, et qu'il sacrifie ses munitions pour faire respirer du soufre aux enfants, il devient véritablement un héros au grand cœur. Sur le thème du braqueur en fuite qui retrouve la voie de la rédemption, Joel McCrea propose une facette très intéressante. Son personnage est rongé par le doute, miné par la passion, empreint de commisération pour son prochain, et en butte à une sourde colère contre des créanciers iniques. Il pourrait être un justicier, mais c'est la justice qui le pourchasse. Il trouvera cependant sur son chemin trois personnalités fortes qui le comprendront et l'animeront. Pat Garrett n'est dans ce domaine pas le dernier des trois.
3000 dollars mort ou vif (89 min.) : réalisé par Alfred E. Green sur un scénario de C. Graham Baker, Teddi Sherman, William Brent & Milarde Brent d'après un roman de Eugene Manlove Rhodes. Avec : Joel McCrea, Frances Dee, Charles Bickford, Joseph Calleia, William Conrad, Martin Garralaga...
Bonus. Présentation de Bertrand Tavernier. Présentation d'Yves Boisset. Présentation de Patrick Brion.
Citation
- À la place de Garrett, où chercheriez-vous ce bandit ?
- Au sud... à la frontière.
- Moi aussi. Je pars au nord.