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Grand format
Réédition
Tout public
Serge Bromberg (présentation)
Paris : Montparnasse, septembre 2009
19 x 14 cm
Coll. "RKO", 106
Poursuite hitchcockienne
En 1949, Richard Fleischer réalise Le Pigeon d'argile, un film noir sur fond de manipulation et de trahison avec un héros que tout accuse et qui doit prouver son innocence tout en échappant à la police et à ses poursuivants qui veulent sa mort. Le thème est déjà éculé aussi l'importance du scénario et de la réalisation sont-ils de mise. Les deux-tiers du film permettent d'apprécier le talent de directeur de Richard Fleischer qui compose avec un duo - Bill Williams et Barbara Hale -, qui n'est pas des plus réputés. Pourtant, le premier est quelque peu le clône de James Cagney et la seconde une ravissante brune au jeu alléchant.
Donc Jim Fletcher, marin de première classe, a été fait prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale par les Japonais. Interné dans un camp en compagnie de deux camarades inséparables (ils se surnomment les Trois mousquetaires), affamé et torturé, il est accusé après-guerre de trahison pour avoir tué ou fait tuer Gregory, l'un de ses amis, en échange de quelques allègements de peine japonais. Sortant du coma dans un hôpital militaire américain, il entend de la bouche d'une infirmière qu'il va être jugé pour trahison mais n'arrive pas à se rappeler les derniers instants qui l'ont conduit à sombrer. Alors il s'enfuit chez... Gregory.
Sa rencontre avec sa veuve est l'occasion de l'une des plus brutales scènes entre un homme et une femme au cinéma. Mais de cette violence va aussi naître un début de complicité. D'abord par le truchement du mépris et de la méfiance ensuite par celui du doute et de la commisération. Le couple ainsi formé prend la route pour Los Angeles à la rencontre de Ted Niles, le troisième Mousquetaire, mais est victime d'une première tentative de meurtre. Martha Gregory se voit contrainte de soigner Jim Fletcher qui est retombé dans un léger coma suite à une trop grande fatigue et à croire à son incroyable histoire. À Los Angeles, ils vont croiser le chemin de Ken Tokoyama, le bourreau du camp d'internement, et aller de mauvaise surprise en mauvaise surprise.
Des questions vont se bousculer, une course-poursuite à travers Chinatown s'opérer. Le temps est compté et la résolution de cette énigme passera par une agence de location, un appartement japonais et un train qui file à cent à l'heure. Si la culpabilité de Niles ne fait aucun doute (Richard Quine a un visage éloquent tout au long du film), les raisons sont un peu capillotractées. Le scénario concocté par Carl Forman - qui se révélera par la suite avec l'adaptation du Pont de la rivière Kwaï - semble bâclé dans sa conclusion. En outre le happy end est plus que forcé. Dommage pour ce film qui aurait mérité dix minutes de conclusion explicative de plus...
Le Pigeon d'argile (63 min.) : réalisé par Richard Fleischer sur un scénario de Carl Foreman. Avec : Bill Williams, Barbara Hale, Richard Quine, Richard Loo, Frank Fenton, Frank Wilcox, Marya Marco, Martha Hyer, Ann Doran...
Bonus. Présentation de Serge Bromberg.
Citation
- Ces hommes. On veut se débarasser de moi.
- Sûrement des amis de Mark qui veulent le venger;
- Ses amis voudraient vous tuer ?