Contenu
Des Dieux et des bêtes
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Écosse) par Nathalie Bru
Paris : Le Masque, octobre 2014
348 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7024-3927-2
Coll. "Grands formats"
Ange bestial
La vie est une question de choix, des choix qui nous engagent ou nous enfoncent, des choix malheureux ou gages de réussite. Ces choix tournent dans ce nouveau roman de l'Écossaise Denis Mina autour de l'argent et du pouvoir : que faire de son argent ? Comment en gagner plus ? Et dans quelles conditions ? Derrière toutes ces interrogations, il y a l'ombre du crime organisé à Glasgow. Il y a d'abord, deux policiers de terrain arrêtent un suspect et lors de la fouille de son véhicule découvrent un sac rempli d'argent. Que faire ? Ils vont prendre les billets mais doivent à présent vivre avec cette tache sur leur vie et surtout le fait que certains sont au courant. Ensuite, un jeune homme riche qui ne sait comment faire pour soulager la douleur du monde et s'y prend mal, tant l'enfer est pavé de bonnes intentions. Ensuite encore, un vieil homme qui se trouve témoin d'un hold-up et qui se dirige vers le voleur masqué car il l'a reconnu et sait que, de toute façon, il y aura la mort au bout de la route. Enfin, un député du parti travailliste qui tente de faire son boulot, et qui a plongé les mains dans le cambouis mais a couchaillé à droite et à gauche, ce qui lui vaut un scandale qui ternit sa vie politique et familiale. Au milieu de ces destins, qui font tout le sel d'une comédie-tragédie humaine reconstituée avec soin et un sens du détail qui rend vivants les personnages, l'inspectrice Alex Morrow tente de découvrir les fils qui unissent les hommes et les femmes qui doivent faire des choix, des choix déterminants pour leur vie future, celle de leur famille : l'argent et le fait de ne pas céder à l'adversité. Le déshonneur, la mort et la honte de soi sont au bout de chaque parcours.
Denise Mina parvient à rendre compte, par son écriture, de la grisaille d'un paysage, d'une réunion, des conflits entre des personnages en deux regards. Comme dans la vraie vie, de longues plages d'attente ou de discussion explosent soudain en moments de violence, des violences qui touchent les plus fragiles car, souvent, l'on fait des choix qui n'engagent pas que vous mais ont des répercussions sur vos proches. Tout ceci est symbolisé dès le début du roman : au moment de mourir sous les balles d'un assassin, un grand-père n'a qu'une réaction, chasser son petit-fils pour qu'il ne devienne pas une cible. Une intrigue qui n'est un fil directeur, une tension, un lien entre le début et la fin, une ficelle étroite sur laquelle, tels des funambules, les personnages essaient de se déplacer sans faire un plongeon mortel.
Citation
Martin sentit la fatigue s'abattre sur lui en se rappelant la posture du vieil homme : droit comme un I, les épaules en arrière, aussi digne qu'un portier de l'Upper East Side fort de cinquante ans de service.