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Yeruldelgger
Grand format
Inédit
Tout public
La steppe immense et millénaire
Il était une fois... le Grand Est. Un homme qui avait tout perdu alors que sa fille avait été enlevée et assassinée pour faire pression sur son enquête : le rachat mafieux des terres mongoles. Cinq ans plus tard, on trouve le cadavre d'une autre fillette. La même sale guerre semble se poursuivre. Yeruldelgger, en digne descendant de Gengis Khan, s'y colle avec rage contre sa hiérarchie. C'est donc forcément noir, féroce et sans pitié à l'image de cette gamine ensevelie avec son vélo d'enfant dans la steppe ou de ces trois cadavres chinois émasculés. La Mongolie dans tout ce qu'elle a de rude, d'âpre, avec ses richesses enfouies convoitées par tous. Un roman qui nous ouvre en grand les toiles des yourtes où boire du thé salé au beurre rance. Yeruldelgger est un personnage central trempé dans de l'acier, imprégné de traditions, opiniâtre, tout comme ces gamins des rues qui parsèment l'intrigue. Un roman de Yan Manook qui nous ouvre en grand les portes d'un autre univers, aux épaisseurs historiques radicalement divergentes, avec Staline et Mao pour démons et non Hitler. Un roman immense, teigneux et insolent. L'Asie burinée, sauvage, violente et rude, ses villes laides façonnées par l'ère soviétique. Noir, très noir, avec ses dialogues claqués par Martin Spinhayer qui nous en donne une interprétation cinglante, la voix grave, éraillée souvent, moqueuse, en un rythme qui ne cesse de s'accélérer pour culminer dans une violence parfois inouïe. Sans délaisser pour autant tout ce qui fait la matière d'un bon livre, ces personnages secondaires, ici falots, que l'administration des ex-pays de l'Est a si bien su inventer, des sortes de Chvéïk satisfaits de leur incompétence, tellement bêtes et tellement braves. Une lecture forte donc, habitée, subtile et conquérante.
NdR - 2 CD MP3, 15 h 32 d'écoute.
Citation
Yeruldelgger, tout comme la plupart des Mongols, ne savait rien des exactions commises par les nazis en Europe.