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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Elsa Maggion
Paris : Calmann-Lévy, avril 2015
400 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7021-5703-9
Coll. "Robert Pépin présente"
Enquête en toc
En 1977, Jack Reacher n'est pas encore un paria et reste même membre de l'armée. Aussi, quand une femme de militaire est retrouvée massacrée près d'une base, le dénommé Jack Reacher est envoyé enquêter en douceur : pas question que la Grande Muette soit mouillée. Et pourtant, il découvre deux autres assassinats qui ont été étouffés — il faut dire que les victimes sont noires. L'enquête pointe vers la shérif locale, coupable idéale, mais la vérité serait plutôt à trouver du côté d'une milice armée de pseudo-patriotes aux ramifications remontant jusqu'au Pentagone...
En général, un "récit d'origine" est la preuve d'une panne d'inspiration... Et ce roman ne déroge pas à la règle : le point de départ rappelle Le Déshonneur d'Elizabeth Campbell (aussi bien le roman de Nelson De Mille que son adaptation cinématographique) et, là où La Cause était belle faisait figure de western moderne, la suite évoque n'importe quelle histoire de détective privé, avec ses sénateurs corrompus, ses histoires de coucheries et ses nervis de service. (On se demande d'ailleurs quelles sont les attributions de Jack Reacher, envoyé jouer le rôle d'un policier militaire "infiltré", mais à qui tout le monde ouvre ses dossiers pour peu qu'il le demande gentiment...) C'est là que Lee Child s'adonne à son pire travers : le délayage. On se perd dans des développements inutiles, chaque dialogue ou description semble être doublé et étiré, cassant le peu de rythme de l'ensemble d'autant qu'une fois de plus la résolution est beaucoup plus simple que ce qui l'a précédé et les mobiles du faux comme du vrai coupable assez capillotractés. Comme à son habitude, Jack Reacher semble ne pas accorder grand cas à tuer de sang-froid, armé du bras de la Justice immanente. Ceux qui espéraient des révélations fracassantes sur le personnage en seront pour leurs frais. Parfois, il est grand temps pour les héros de prendre leur retraite...
Citation
Un flot incessant de M16, de Beretta, passent chaque année en profits et pertes, perdus, détériorés ou inutilisables pour une raison quelconque, après quoi ces armes sont détruites, sauf qu'elles ne le sont pas . Elles sortent en douce par la porte de derrière en pleine nuit et, une heure plus tard, elles réapparaissent au marché noir à l'armurerie.