M le maudit

Et elle se remet en position de yoga, révélant son entrejambe pulpeux, fruit fragile sous la petite culotte rouge, la couleur de San Fancón, et des poils noirs et raides sortant de l'élastique du tanga. La China aurait pu coter ses poils en bourse.
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DVD - Thriller

M le maudit

Tueur en série - Gang - Urbain MAJ mercredi 23 septembre 2015

Note accordée au livre: 6 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 17 €

Fritz Lang
M – Eine Stadt sucht einen Mörder - 1931
Paris : Films Sans Frontières, avril 2015
1 DVD VOST-VA Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Coll. "Hommage"

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    Les amateurs de films de genres introuvables et tombés dans le domaine public vont pouvoir se frotter les mains et s'attendre à passer de longs moments devant leur ordinateur. Un article du site belge Le Vif nous alerte sur l'Internet Archive (IA) qui se veut être une nouvelle bibliothèque d'Alexandrie. Et c'est comme un rappel à l'histoire avec une copie miroir pour éviter tout désagrément qui se trouve justement dans cette bonne ville égyptienne. Alors bien sûr l'IA n'est pas dédiée uniquement aux films tombés dans le domaine public. Cette entreprise en expansion perpétuelle qui comptabilise déjà près de 8 petabytes de données stockées s'intéresse à la vidéo, au son, aux concerts, aux livres et aux logiciels.
    Dès qu'un film tombe dans le domaine public, il est susceptible d'être uploadé. Le tout s'opérant dans la plus stricte légalité, il n'est pas difficile d'imaginer que le projet va prendre de jour en jour une ampleur que l'on ne peut aujourd'hui mesurer. Pour les amateurs et les chercheurs anglophones, c'est une véritable mine (les films français sont pour l'instant ultra-minoritaires, et que dire des autres, mais il ne tient qu'à vous). À noter la sélection dans l'article belge de Jean-François Pluijgers, qui peut vous orienter, vous découvrirez ainsi que sont présents Les Trente-neuf marches, d'Alfred Hitchcock (1935), M le Maudit, de Fritz Lang (1931) et Freaks, de Tod Browning (1931)... Mais dans les faits, si le projet est de taille, pour l'instant, il n'y a "que" quatre-vingt-dix films noirs (parmi lesquels figurent également Strange Illusion, de Edgar G. Ulmer et La Rue rouge, de Fritz Lang). Cela dit, le temps que vous passerez à les regarder, d'autres aurons à coup sûr été mis à votre disposition.

    Liste des genres
    Films noirs
    Liens : Strange Illusion |Alfred Hitchcock |Fritz Lang

Irresponsable Peter Lorre

Berlin, années 1920. Nous sommes en pleine République de Weimar, et la montée du nazisme se fait déjà lourdement sentir. Elle sera traitée de façon toute allégorique dans ce film de Fritz Lang, qui est aussi son premier film parlant. À vrai dire, la capitale allemande n'est pas nommée, mais il ne fait aucun doute que l'action se déroule dans la ville aux quatre millions d'habitants. Parmi eux se cache un dangereux psychopathe. L'homme déambule dans la ville sans autre but que de débusquer une jeune enfant, de l'amadouer avec une sucrerie ou un jouet, puis de l'emmener dans un terrain vague et de la tuer (la pédophilie est sous-jacente). La terreur est omniprésente, la colère de la population est à son paroxysme, l'enquête menée par l'inspecteur Karl Lohmann de la Brigade criminelle piétine.
Rien que du normal pour un film cependant particulièrement bien documenté et à l'intrigue excellemment ficelée et menée avec un rythme effréné accru par la mise en parallèle d'une enquête en surface par les forces de l'ordre et en sous-terrain par la pègre. Fritz Lang tient une idée de génie, et a peur depuis longtemps qu'on la lui vole. Dans une ville aux abois, pour pallier l'impuissance de la police et rassurer les politiques, des descentes sont faites dans les bas-fonds. On interpelle, on ne cesse de harceler la pègre et de compromettre son commerce parallèle. Alors devant ce risque d'étranglement financier pour elle, la pègre se décide à aller traquer ce criminel qui n'est pas des siens - elle a un certain code d'honneur, et ne s'attaque pas à l'intégrité des enfants. Les mendiants sont mobilisés et transformés en milice. Pour se faire, le réalisateur allemand a été chercher ses figurants justement parmi la pègre. Ils sont particulièrement bien campés, et leur mode opératoire est d'un réalisme troublant. À n'en pas douter, nul autre que Fritz Lang les a dépeints de manière si réaliste avant lui. Hans Beckert (Peter Lorre), le suspect très vite catalogué coupable, est repéré par un aveugle (il sifflote un air, sifflotement qui est réellement dans le film de la bouche même de Fritz Lang, déjà entendu auparavant peu avant qu'une jeune fille disparaisse). S'ensuit une poursuite magnifique.
Quand Beckert se doute qu'il est poursuivi, un gamin des rues se dépêche de marquer un grand "M" à la craie sur sa propre main avant d'aller lui taper dans le dos. Ainsi marqué d'un symbole maudit, il est pourchassé jusque dans les locaux d'une usine où il va se terrer toute une nuit. Pendant ce temps, Lohmann a également découvert l'identité du tueur d'enfants par des méthodes à la fois scientifiques et psychiatriques. Ses hommes planquent dans l'appartement de Beckert. Le final est grandiose avec un procès mené par la pègre à l'encontre d'un Beckert magnifique dans son interprétation faite par Peter Lorre. Ses yeux sont d'une puissance terrible au moment d'entamer un long monologue pour échapper à la peine de mort qui lui est promise. Et le film traite alors d'une thématique toujours d'actualité : Beckert a déjà été reconnu irresponsable. Il a déjà été dans un hôpital psychiatrique. Il a déjà payé pour ses fautes passées et il a été libéré avant de recommencer à tuer. A-t-il sa place dans la société ? Ne doit-il pas être tué ? Son juge fait appel aux sentiments maternels des femmes présentes qui hurlent à sa mort. Le discours est connu, et plutôt porté par la droite, voire l'extrême droite. Mais dans sa conclusion, le réalisateur allemand est sans concession aucune : force doit rester à la Loi. Beckert est sauvé et jugé par un vrai tribunal. Lohmann a eu le dernier mot.
C'est ce film qui est à nouveau disponible dans un nouveau master intégral chez Films Sans Frontières. Il est intéressant de noter qu'il y a des scènes entièrement muettes. Mais les acteurs sont, eux, définitivement ancrés dans le parlant, et à aucun moment ils ne surjouent. Le réalisateur multiplie les points de vue, les scènes parallèles. Ses extérieurs en clair obscur sont brillants. Peter Lorre, cette espèce d'être malveillant des Carpates, de par sa très extraordinaire interprétation d'un damné de la terre, est définitivement fiché. C'est un vilain à jamais. Le bedonnant Otto Wernicke endossera à nouveau le rôle de Lohmann deux ans plus tard dans Le Testament du docteur Mabuse. Quatre-vingt-cinq ans après sa réalisation, M le maudit surprend toujours autant par sa maîtrise : tout ou quasiment presque vient d'être fait sur le thème d'un tueur dans la ville.

M le maudit (110 min.) : réalisé par Fritz Lang sur un scénario de Fritz Lang, Thea von Harbou, Paul Falkenberg, Adolph Jang, Karl Vosh, d'après un article de Egon Jacobson. Avec : Peter Lorre, Ellen Widmann, Inge Landgut, Otto Wernicke, Theodor Loos, Gustaf Gründgens...

Citation

Attendez juste un instant, le vilain homme en noir va venir. Avec son petit hachoir il vous coupera !

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 22 septembre 2015
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