Les Vieilles peaux

Addie remonta Renfeld Street à pied sous un ciel meurtri, sinistre, d'où tombait un déluge. Il n'y avait pas le moindre souffle de vent ; des trottoirs s'élevaient une brume créée par les grosses gouttes qui s'y écrasaient : les caniveaux remplis à ras bord dévalaient la colline pour se déverser dans le fleuve.
Peter May - Tempête sur Kinlochleven
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Thriller

Les Vieilles peaux

Social - Tueur en série MAJ mercredi 23 septembre 2015

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Danièle Ohayon
Paris : Lemieux, juin 2015
288 p. ; 19 x 13 cm
ISBN 978-2-37344-022-5

Mourir ou mal vieillir

L'important, ce n'est pas tant de vivre, mais de vieillir et de vieillir dignement. C'est sans doute ce que pense ces quelques amis réunis dans une sorte de communauté du sud de l'Aisne. Ils entendent vieillir tranquillement ensemble, mais un jour, l'une d'entre eux disparaît et son mari fuit pour se réfugier en proférant des paroles obscures, voire incohérentes chez Mars Catalano, une toubib humaniste, en lui énonçant qu'il est son père ! Devant cette filiation soudaine, Mars ne sait comment réagir, mais lorsque ce père apparu subitement meurt à son tour subitement, elle comprend qu'il y a anguille sous roche. Tout s'accumule sur les frêles épaules de Mars Catalano : des amis lui demandent de l'aide pour créer dans sa maison de campagne, très grande et au calme, une sorte de maison relais pour des filles étrangères en délicatesse avec leurs familles, et son propre compagnon commence à devenir compliqué. Tout cela sans compter sa fille qui lui a ramené un fiancé bien trop honnête et moral... Alors, une amie de Mars, journaliste, commence à essayer d'en savoir plus sur les morts mystérieuses, et ne tarde pas à découvrir qu'il existe un tueur en série s'occupant non de femmes blondes, mais de personnes âgées.
À voir ces différentes pistes ouvertes, l'on comprend l'ambition de Danièle Ohayon : non pas écrire un roman policier classique, mais lancer les éléments de ce qui pourrait faire une série avec une histoire centrale et des ouvertures. Il y a également une volonté forte d'attraper l'air du temps avec une thématique sociale contemporaine et d'actualité - droit à mourir dans la dignité, regard sur la fin de vie, associations locales d'aide aux défavorisés, burn-out, choix sexuels ou de "genre" ambigus. En même temps, le lecteur va suivre différentes intrigues avec différents personnages, y compris le "tueur en série" et ses motivations qui vont s'avérer assez éloignées de celles d'un assassin "normal". Ces intrigues ne se rejoignent pas forcément, mais se télescopent sans avoir de liens. Du coup, certains personnages acquièrent soudainement une importance qu'ils perdent quelques temps après ou deviennent, à l'inverse, cruciaux en fin d'histoire. L'on se noie dans des détails dont on ne voit pas bien le sens (à moins de supposer qu'ils ne prennent de l'importance dans une suite éventuelle, la fameuse Saison 2) et Les Vieilles peaux donne un sentiment de confusion, à l'instar des vies familiales et sentimentales des protagonistes. Uune impression extrêmement mitigée qui gagnera peut-être en profondeur si la série se poursuit, mais qui semble un peu vaine pour l'instant.

Citation

Ils ont commandé, obéi. Ils ont élevé des enfant. C'est balayé. Leur passé est toute leur richesse et cette richesse ne vaut plus rien.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 23 septembre 2015
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page