Ravensbrück mon amour

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jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Noir

Ravensbrück mon amour

Historique - Social - Guerre MAJ samedi 26 septembre 2015

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Stanislas Pétrosky
Saint-Romain-de-Colbosc : Atelier Mosésu, février 2015
222 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-92100-36-5
Coll. "39-45"

Actualités

  • 19/07 Prix littéraire: Finalistes 2015 des Balais d'or
    Le Concierge masqué sur son blog a dévoilé ses finalistes des Balais d'or. Cette année, ils sont déclinés en deux catégories : le Prix Balai d'or, qui récompense un roman de genre policier d'un auteur plus ou moins confirmé et qui a accepté de répondre aux questions du compère de service (l'équivalent masculin de la commère) ; le Prix Balai d'or de la découverte, qui récompense tout pareillement un roman de genre policier d'un auteur novice ayant subi les mêmes sévices. Les sélections de douze ouvrages ont été établies à l'issue d'un premier tour contrôlé par Geneviève Van Landuy et Richard Contin, et mêlent romans étrangers et francophones sans aucune distinction. Les jurés ont rendez-vous le 26 septembre 2015 à partir de 19 heures à l'Auberge Notre-Dame de Paris pour un ultime vote qui sera dévoilé le 28 novembre à la Bibliothèque Parmentier (Paris). A priori, les deux lauréats se verront remettre chacun une œuvre d'art. Dans le premier cas, c'est une certitude car il s'agit d'une toile du peintre havrais Dominique Lafosse. Il incombe d'ajouter que son nom sera gravé sur le Trophée en bronze déjà existant, et qu'il en recevra un en verre (un peu à l'instar du trophée de Roland Garros) ; dans le second, il n'est fait nulle mention d'une telle récompense hormis la photographie en vignette d'un trophée, ce qui laisse à penser que l'heureux élu ne sera pas oublié. Rendez-vous en novembre afin d'en savoir plus !

    Finalistes 2015 du Prix du Balai d'or :
    - Adieu demain, de Michaël Mention (Rivages, "Noir") ;
    - Poubelle's Girls, de Jeanne Desaubry (Lajouanie) ;
    - La Malédiction de Norfolk, de Karen Maitland (Sonatine) ;
    - Reflex, de Maud Mayeras (Anne Carrière) ;
    - Quand les anges tombent, de Jacqus-Olivier Bosco (Jigal, "Polar") ;
    - N'éteins pas la lumière, de Bernard Minier (XO) ;
    - Une terre d'ombre, de Ron Rash (Le Seuil, "Cadre vert") ;
    - Les Neuf cercles, de Roger Jon Ellory (Sonatine) ;
    - À mains nues, de Paola Barbato (Denoël, "Sueurs froides") ;
    - Nos disparus, de Tim Gautreaux (Le Seuil, "Cadre vert") ;
    - Après la guerre, de Hervé Le Corre (Rivages, "Thriller") ;
    - La Porte du Messie, de Philip Le Roy (Le Cherche midi, "Thriller").

    Finalistes 2015 du Prix du Balai d'or de la découverte :
    - X, de Sébastien Teissier (Nouveau monde) ;
    - Une terre pas si sainte, de Pierre Pouchairet (Jigal, "Polar") ;
    - Hors la nuit, de Sylvain Kermici (Gallimard, "Série Noire")
    - Les Écorchés vifs (Les Rédempteurs), d'Olivier Vanderbeq (Amalthée) ;
    - Les Belges reconnaissants, de Martine Nougué (Le Caïman, "Polars") ;
    - Les Roses volées, d'Alexandre Geoffroy (Ex Æquo, "Rouge") ;
    - Le Bal des hommes, d'Arnaud Gonzague & Olivier Tosseri (Robert Laffont) ;
    - Ravensbrück mon amour, de Stanislas Petrosky (Atelier Mosésu) ;
    - Burn-Out, de Didier Fossey (Flamant noir) ;
    - L'Heure du chacal, de Bernhard Jaumann (Le Masque, "Grand format") ;
    - Beau temps pour les couleuvres, de Patrick Caujolle (Le Caïman, "Polars")
    - Aux animaux la guerre, de Nicolas Mathieu (Actes Sud, "Actes noirs").
    Liens : La Malédiction du Norfolk |Quand les anges tombent |N'éteins pas la lumière |Une terre d'ombre |Les Neuf cercles |Après la guerre |La Porte du messie |Une terre pas si sainte |Les Roses volées |Burn-out |L'Heure du chacal |Beau temps pour les couleuvres |Aux animaux la guerre |À mains nues |Jeanne Desaubry |Karen Maitland |Jacques Olivier Bosco |Ron Rash |Roger Jon Ellory |Hervé Le Corre |Philip Le Roy |Pierre Pouchairet |Alexandre Geoffroy |Didier Fossey |Patrick Caujolle |Paola Barbato

Concentration de l'art

Le narrateur de ce texte est un allemand, Gunther, est un jeune artiste allemand qui ne pense qu'à dessiner. Issu d'une famille paysanne, étudiant dans les années 1930 en Allemagne, son talent n'est pas forcément ce que l'on attend d'un jeune aryen. Aussi, son père le "confie" aux autorités nazies et il va être enrôlé de force pour la construction du camp de Ravensbrück, faisant même partie de ses premiers "clients". Gunther dispose donc d'un statut bâtard : il est allemand, n'est condamné en rien mais se retrouve entre les gardiens et les véritables détenus. Heureusement son talent de dessinateur lui vaut un long sursis. Il devient vite chargé de représenter outre, les portraits des gens du camp, les résultats des expériences "scientifiques" et médicales testées dans le camp de concentration. Illustrateur officiel, il va devenir ainsi le témoin, horrifié, gêné de survivre grâce à son statut particulier, espérant pouvoir témoigner après la guerre contre ses geôliers.
Ce qui intéresse l'auteur de ce roman, Stanislas Pétrosky, c'est de présenter le camp dans toutes ses dimensions à travers ce personnage. Son personnage est choisi avec soin, se trouvant dans une position de témoin privilégié, pouvant tout observer sans pour autant être moralement condamnable. Il est clairement du côté des victimes et d'ailleurs, vers les derniers chapitres, il passera du côté des prisonniers. La description du romancier s'appuie sur des informations sérieuses et documentées. Stanislas Pétrosky ne se contente pas de les aligner mais parvient à leur donner un sens, à les mettre en scène de manière crédible. S'il décrit avec méticulosité des détails horribles, ce n'est pas dans un but voyeuriste, mais bien dans celui de raconter au plus près des détails sordides. Au milieu des abjections les plus effrayantes, le roman déploie, comme son titre - hommage à Alain Resnais et Marguerite Duras -, une histoire d'amour. Elle est rendue de manière pudique, puis tragique, avec un sens de l'économie des détails. Cette histoire d'amour se double d'éléments qui montrent une forme de solidarité, un esprit d'entraide, dans les mesures du possible, comme une probabilité que l'humain peut quand même subsister au milieu de ce pandémonium effroyable.
Parvenant à maintenir une équilibre entre le côté documentaire, le récit et une certaine morale de l'écriture, Ravensbrück mon amour est, à sa façon, un récit noir, sombre, qui permet de présenter une page d'histoire de l'humanité, qui n'est pas forcément une ode à sa grandeur. une histoire qui fut mais qui, sans essais historiques, devoir de mémoire ou ouvrages de vulgarisation comme celui-ci, pourrait, sans grande peine aujourd'hui, revenir.

Citation

Nous subissions les ordres souvent honteux de ce que nous étions obligés de faire, mais toujours, il nous manquait le courage de nous révolter. Ou plus exactement, nous ne voulions pas être exécutés à notre tour.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 08 mars 2016
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