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Confessions d'un terroriste solitaire
L'argument est simple. Un jeune terroriste qui vient d'abattre un "social démocrate" espagnol, se retrouve en prison et nous offre ses confessions. C'est l'occasion pour Harriet Marin, l'auteur, de présenter un adolescent qui vit juste avec sa mère. Son père est en effet un beau parleur qui a fui et continue des années durant de faire comme si c'était là une situation normale. L'adolescent en question réussit à l'école mais, un soir, sa mère qui travaille beaucoup pour joindre les deux bouts meurt dans un accident. La trajectoire du futur surdoué va virer tout aussi soudainement : délinquance, rédemption grâce à un vieil homme qui lui fait confiance et aux livres, puis rencontre d'une jeune femme qui l'entraîne vers un "gourou", chef d'un groupe terroriste. Raconté comme une longue lettre de confession, le récit est auto-centré sur son personnage principal qui passe son temps à discutailler, à se donner le beau rôle, à revenir sur certains événements, à ressasser. Du coup, les arrières-plans sont simplement esquissés : un riche libraire, une femme peu décrite, une mère et sa relation amoureuse complexe avec on l'a déjà dit un beau parleur qui passe son temps ailleurs et repousse toute idée de vie commune. La vision simpliste du monde terroriste présenté comme un regroupement de paumés idiots, façonnnés, manipulés par un gourou aux buts plus ou moins clairs, qui vit dans la clandestinité mais a famille, enfants, travail et réputation fera sourire. Pardon donne l'impression d'être un théâtre d'ombres où Harriet Marin dispose de marionnettes et, souvent, s'écoute écrire, se plait à aligner des phrases. Derrière un premier jet, les différents lecteurs remerciés au final auraient pu aider à une réécriture tant ce roman donne une impression d'amateurisme, voire de candeur. L'idée d'un terroriste se repentant pourrait être intéressante, mais elle mériterait mieux que ce traitement léger et superficiel, passe-partout et sans accroche véritable.
Citation
Je vous demande pardon. Je ne savais pas. Ou si, plutôt, je savais, mais je ne réalisais pas tout le mal que je faisais.