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Le Frère de sang. 2/3
Grand format
Inédit
Tout public
Étienne Le Roux (illustrateur de couverture)
Paris : Delcourt, janvier 2016
48 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 24 cm
ISBN 978-2-7560-2144-7
Voici La Fayette
Voici donc le deuxième volet d'un triptyque adapté du roman éponyme d'Éric Giacometti et Jacques Ravenne. Un thriller ésotérique contemporain qui va puiser à la source de l'alchimie moyenâgeuse de Nicolas Flamel, et qui se base sur l'appartenance aux francs-maçons du marquis de La Fayette (il y aura toute une course-poursuite après son épée de combat et non d'apparat et aussi une jolie énigme tirée des Aventuriers de l'Arche perdue). L'enquêteur de circonstance, le commissaire de police Antoine Marcas, est lui aussi franc-maçon, maître franc-maçon à la loge du Triangle d'Orient. Ce qui facilite les choses ou... pas. Il doit faire face à trois assassinats au sein de cette même loge. Il ne le sait pas encore mais la mort l'attend au tournant avec impatience. Car à l'aspect ésotérique s'ajoute un aspect économique et financier. Si certains arrivent à créer de toutes pièces de l'or (qui plus est avec une certaine pureté), en ces temps de crise financière c'en est fini de la première matière refuge. Quelque part, dans l'ombre, Aurora veille au grain et avance ses pions. Pour l'heure, l'enquêteur ténébreux et mal rasé (la fameuse barbe de trois jours qui fait tomber les conservatrices de musée en pâmoison) avance cahin-caha. Ses pas le conduisent à rencontrer un érudit en alchimie puis à prendre l'avion pour interroger une descendante de La Fayette. Le deuxième tome de cette trilogie s'arrête là ou peu s'en faut. Éric Albert s'accommode des dialogues touffus de nos compères romanciers, et force est d'avouer qu'il s'en sort plutôt bien. Après, la structure permet également d'aérer le récit. Il y a de nombreux allers et retours entre le Moyen Âge et notre époque. Le dessinateur peut ainsi s'évader d'un univers contemporain classique et réaliste pour aller s'amuser dans les égouts sous la prison du Châtelet ou dans l'incontournable Cour des Miracles (avec en filigrane l'inquisition, de la traîtrise et du complot sans compter de la manipulation... Pauvre Nicolas Flamel - d'aucuns feraient remarquer pauvre compagne de Nicolas Flamel). Bande dessinée efficace avec l'impression de s'immiscer dans le monde fantasmé de ces hommes à tabliers qui nous dirigent, Le Frère de sang est un agréable divertissement dont on attend évidemment la fin.
Citation
On verra... En attendant, j'ai trois cadavres sur les bras et je me vois mal expliquer aux médias, qui nous roulent dans la boue du scandale, que tout ça... Ben... C'est de la faute à l'alchimie, messieurs dames les journalistes !