Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez
Paris : Le Masque, septembre 2009
262 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7024-3401-7
Actualités
- 08/10 Café littéraire: Rencontre avec Ron Rash (75)
- 17/04 Prix littéraire: Prix LDP polar - les nouvelles du mois
- 24/03 Auteur: Patricia Cornwell à Paris
- 06/03 Prix littéraire: Prix des lecteurs LDP polar 2011
- 14/01 Édition: Parutions de la semaine - 14 janvier
- 25/12 Association: F.A.N. annonce son Top 2010
- 21/09 Librairie: Ron Rash à Paris
- 04/05 Radio: Les dernières Ondes noires
L'émission Ondes noires du 24 avril (épisode 12 de la saison X) est en ligne ici. Corinne Naidet et Jacques Lerognon évoquent chacun, dans une première partie, un coup de cœur livresque. Il s'agit d'abord d'Un pied au paradis de Ron Rash (traduit de l'anglais américain par Isabelle Reinharez), puis de La Mort au crépuscule de William Gay (traduit de l'anglais américain par Jean-Paul Gratias).
Ces deux romans ont plusieurs points communs. L'un et l'autre sont publiés en France par les éditions du Masque. Ils sont ancrés dans les années 1950 au sud des États-Unis, ont été écrits par des auteurs américains pour la première fois traduits en français... et qui ont tous deux été charpentiers avant d'être romanciers. Si nos deux chroniqueurs ont également été enthousiastes à l'égard de ces deux polars, Corinne Naidet insiste sur la qualité d'écriture de William Gay - "j'ai été bluffée", dit-elle, en ajoutant que, de plus, la traduction de Jean-Paul Gratias est particulièrement réussie.
La seconde partie de l'émission est un entretien avec Stéphanie Delestré, qui vient de publier aux éditions du Seuil Le Dictionnaire des personnages populaires de la littérature des XIXe et XXe siècles par cent écrivains d'aujourd'hui - un ouvrage cosigné par Hagar Desanti.
Liens : Ron Rash |Isabelle Reinharez |Jean-Paul Gratias |La Noir'Rôde |Carnet de la Noir'Rôde
Pas de cadavre, pas de meurtre
Holland Winchester, déclenche une rixe dans un bar d'Oconee, en Caroline du Sud. Il est ivre et son arrogance le pousse à exhiber les trophées qu'il a rapportés de la guerre dans le Pacifique : une médaille... et les oreilles de ses ennemis. Le Shérif Will Alexander lui fait payer les dégâts et lui promet de l'avoir à l'œil. Mais cette promesse, il ne peut la tenir : le jeune vétéran disparaît peu de temps après. Pour le shérif, il n'y a pas de doute possible, il a été assassiné et le coupable n'est autre que Billy, le fermier voisin. Il ne lui reste plus qu'à trouver le corps. Il le cherche dans la rivière, il le cherche dans les bois, il le cherche dans la remise. Sans succès. "Pas de cadavre, pas de meurtre."
C'est une ancienne terre Cherokee qui sert de cadre. Une terre aride où les paysans souffrent pour faire pousser du chou, du maïs et du tabac. Souffrances vaines puisque que la compagnie d'électricité Carolina Power acquiert leurs terres pour les noyer sous un lac artificiel. "Votre place n'est plus ici. Vous autres, les péquenauds, vous serez chassés de cette vallée jusqu'au dernier comme de la merde d'une cuvette de chiottes." En attendant le déluge, une ambiance de plomb baigne le sud des Appalaches, le soleil cuit les épaules et accélère la décomposition des corps. Les corps des chevaux abattus et ceux des hommes à jamais disparus.
Difficile de parler du roman sans trop en dévoiler. Évidemment, comme dans tout livre, on en découvre l'intrigue au fur et à mesure. L'originalité de celui-ci réside dans le fait que l'auteur assemble les pièces du puzzle par le biais de cinq personnages qui se racontent à la première personne. On pourrait y voir un artifice, mais Ron Rash ne force jamais le trait : les personnalités sont différentes, leur manière de s'exprimer leur sont propres... Sans pour autant tomber dans la caricature. Du shérif à Billy, de la femme de Billy à leur fils, jusqu'à l'adjoint du shérif : tout est juste, très juste. Il nous décrit la fin d'un monde rural et la désillusion d'un temps révolu qui peut faire penser, par instants, au Cormac McCarthy de No Country For Old Men. Désillusions, désirs avortés (d'amour, de paternité, de maternité, de vengeance) et le temps qui file vers l'inondation de la vallée qui doit tout emporter : les souvenirs, les preuves et les corps. Un livre qui commence les pieds dans la poussière et qui finit de la boue jusqu'au front.
On en parle : La Tête en noir n°141
Récompenses :
Prix des lecteurs/lectrices de critiqueslibres.com - policier-thriller 2012
Nominations :
Grand Prix des Lectrices de "Elle" Policier 2010
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2010
Citation
Au fond de moi ça me tracassait cette affaire-là, parce que je savais que d'une façon ou d'une autre y avait un prix à payer. Même si l'État de Caroline du Sud percevait pas ce prix, tôt ou tard Dieu s'en chargerait.