Un jardin à la cour

Les larmes montèrent aux yeux de Nick. Des larmes de pure haine. Et d'impuissance. Il entendait le claquement mat de la chair contre la chair, tandis que le Boucher violait Ashley tout en s'acharnant sur elle avec son engin de torture. Ses seins.
Allison Brennan - Traque fatale
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Nouvelle - Noir

Un jardin à la cour

Social - Prison MAJ mercredi 22 juin 2016

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Abdel-Hafed Benotman
François Guérif (notes)
Laurence Biberfeld (illustrateur)
Paris : Rivages, avril 2016
306 p. ; illustrations en noir & blanc ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-3592-3
Coll. "Thriller"

Une grande claque au malheur

La note de François Guérif en guise de préface d'Un jardin à la cour, recueil posthume d'Abdel-Hafed Benotman, précise que le premier texte, celui qui ouvre le recueil et donne son titre à l'ensemble, est un récit inachevé. Pourtant quelle force, quelle épopée derrière ces pages qui tiennent debout beaucoup mieux qu'un roman achevé et bien ficelé ! L'écriture est célinienne en diable, non pas comme une pale copie ou une volonté de "bien écrire" mais parce que le métro émotif célinien reste sans doute la meilleure façon qu'à trouvé Abdel-Hafed Benotman pour raconter sa propre histoire. Ce premier texte (qui aurait pu paraître seul et avec la mention "Roman" ou "Mémoires" sans que personne ne se pose la question de savoir s'il était réellement a work in progress ou achevé), et les nouvelles qui suivent se fondent beaucoup sur les mêmes éléments, remuant les hantises et la vie de l'auteur : la galère, la prison, la sexualité en milieu carcéral, les difficultés de communication entre les gens. Une écriture qui se fonde sur un regard tendre et vache à la fois, jaugeant les gens et les croquant d'un trait.
L'auteur a connu la prison mais il n'en fait pas ni une école de vie, ni un long plaidoyer contre le système. Il ne cherche pas à jouer les victimes et, au contraire, fait parfois flotter très haut la bannière de la révolte, rappelant que François Villon a été écrivain et voyou. Il y a de la race des seigneurs chez Abdel-Hafed Benotman, une façon de railler et de se moquer à la fois de ce qu'il voit et de lui-même, une saine ironie qui lui permet de survivre par la pirouette aux situations les plus infâmes ou les plus désespérées. Impossible de mettre en avant une nouvelle ou l'autre tant elles sont de qualité et se renvoient les unes aux autres par des thématiques, un traitement ou des détails sur les personnages qui en font ressortir la secrète cohérence. Même une annexe propose quelques lettres écrites depuis la prison où Abdel-Hafed Benotman montre qu'il ne joue pas dans la pose mais que son écriture est sui generis, qu'elle suinte de lui. Il y a dans le recueil (ce qui se voyait déjà dans l'ensemble de son œuvre déjà paru) juste de quoi râler une fois de plus contre l'injustice d'un monde qui laisse partir des gens de ce calibre.

NdR - Le recueil comporte les textes suivants : "Un jardin à la cour", "Diapason", "Il était une nuit", "Carreau !", "Fruits et légumes", "La Grappe", Un quart d'heure plus loin", "Érika", "D'île à elle", "Les Appats rances", "L'Iceberg", "Parano-rail", "One man show", "Hector", "L'Exorcisme", "Vroummmm", "Roi de cœur", "Les Jouets de l'histoire" (illustrée par Laurence Biberfeld).

Citation

Catastrophe, un matin je me suis réveillé intelligent et voilà comment, finalement, tout a très mal continué pour moi.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 22 juin 2016
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page