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Lydia disait que son corps n'existait pas. Alena n'avait jamais pu comprendre ça. Elle, elle avait un corps. Son corps aussi, on le profanait, elle le savait bien. Chaque soir, elle faisait le compte du nombre de fois, elle s'allongeait nue sur le lit et elle calculait : douze multiplié par trois cent soixante-cinq multiplié par trois.
Anders Roslund & Börge Hellström - Box 21
Couverture du livre coup de coeur

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vendredi 22 novembre

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Sensiblerie

MAJ vendredi 22 novembre

Sensiblerie

24 août 2009 - Je me souviens de ma rencontre avec Thierry Jonquet. À vrai dire, je tenais un livre dans les mains et donc, je ne me suis pas méfié.
C'était dans le métro, l'été, il faisait chaud, on était plein, comme souvent dans le métro, je lisais La Folle aventure des Bleus, une nouvelle publiée chez Folio 2 €...
L'histoire d'Adrien, un jeune paumé de Montreuil, un peu clochard, beaucoup dans la galère qui se fait escroquer son RMI par le Gros Serge, celui qui tient le bar Le Soleil de Djerba, porte de Montreuil donc. Adrien n'a plus rien, plus de boulot, plus de famille. Son seul espoir, cet été-là, c'est que l'équipe de France gagne à nouveau la coupe du Monde en Corée... Mais Zidane se fait un claquage des ligaments et Adrien, bêtement hein ?, en tentant de faucher du matériel sur un chantier, s'ouvre la jambe sur une barrière. Son réflexe est d'aller voir le Gros Serge qui le met au fond de son hangar, là où il stocke le surplus de l'armée américaine qu'il vend le dimanche aux puces. Le Gros Serge peut pas le laisser comme ça, avec tout ces ronds qu'il lui doit... Il l'étend sur un lit de camp, le soigne à la sulfamide, et le recoud à l'épingle à nourrice, puis il lui met gentiment la télé et la France perd contre le Sénégal.
Là, je m'écroule dans la rame : l'odeur de gangrène, le dénuement d'Adrien, sa sincérité naïve, son profil de perdant et puis l'haleine du Gros Serge, son hangar et son regard pourri, et au bout la France qui perd contre le Sénégal....
Dans le cirage, je sens ma tête sur le sol, je suis bien, mes jambes repliées sous mon dos, les gens font cercle autour de moi,on crie, on tire l'alarme, on dit : "écartez-vous ! Laissez-le respirer !", on a de la chance, c'est la station, un petite fille, s'inquiète, elle s'approche et se penche :
- Il est mort ?
Liens : Thierry Jonquet Par Olivier Nouvel

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