Une avalanche de conséquences

Il portait un masque respiratoire d'entraînement, une seconde peau noire et élastique en néoprène munie d'une valve rotative blanche à hauteur de la bouche. Les sportifs s'en servent pour améliorer leurs performances, les psychopathes pour accroître leur plaisir.
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Contenu

Roman - Policier

Une avalanche de conséquences

Psychologique - Assassinat MAJ lundi 12 décembre 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23,5 €

Elizabeth George
A Banquet of Consequences - 2015
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Chapman
Paris : Presses de la Cité, septembre 2016
614 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-258-11775-4
Coll. "Sang d'encre"

Entre deux gorgées de thé

Au centre de ce nouveau roman d'Elizabeth George, il y a Caroline Goldacre et sa personnalité : fabulatrice, manipulatrice, cette mère de famille a pourri la vie de tous ses proches en tentant de les contrôler. Leur quotidien est maintenant perturbé soit par ce qu'elle leur a fait, ou leur fait encore actuellement subir, soit par les ravages physiologiques que sa domination a imprimé sur leur développement personnel. Toujours est-il que l'ensemble de cet édifice patiemment construit depuis des décennies est en train de chavirer car l'un de ses fils s'est suicidé, l'autre est en plein divorce, son premier mari ne veut plus la voir et le second est en train de la quitter. Clare Abbott, auteure féministe convaincue, doute de plus en plus de ses capacités et mène une enquête sur cette assistante qui semble un peu trop lui mentir. Lorsque l'on découvre le corps sans vie de l'écrivain, Barbara Havers qui avait obtenu d'elle une dédicace, sent ses atomes se hérisser. Elle pense que derrière cette mort se cache un assassinat, et les analyses ne vont pas tarder à aller dans ce sens. Mais l'enquête se révèle extrêmement "complexe" car tout le monde a quelque chose à cacher. S'y ajoute le doute temporaire car il n'y a aucune certitude sur la bonne cible visée par l'empoisonnement fatal. En effet, lorsque son agent littéraire est à son tour victime du même poison, les doutes sont balayés.
Le roman s'ouvre par un prologue qui, s'il avait été porté à la connaissance des forces de police, aurait permis de résoudre l'affaire en deux coups de cuillère à pot. Malheureusement c'est un artifice de connivence littéraire entre son auteur et ses futurs lecteurs. Elizabeth George est maline et développe de longs passages sur Barbara Havers, policière compétente mais véritable éléphant dans un magasin de porcelaine, ce qui est pénible pour ses supérieurs politiquement corrects, et sur son ami Thomas Lynley, policier émérite, mais ici surtout concerné par son aventure amoureuse avec une jeune femme vétérinaire et par ses tentatives de soutenir Barbara.
L'enquête est languide, très classique à l'anglaise, et elle se déguste entre deux gorgées de sa tasse de thé que l'on repose à chaque fois qu'Elizabeth George développe de longs passages sur le quotidien de ses inspecteurs, autour des mensonges de la principale suspecte, de sa façon de manipuler son monde et sur les répercussions que cela a sur son entourage (sans aucun doute les nombreuses conséquences évoquées par le titre). Si l'on s'intéresse à cette analyse psychologique d'un cas d'emprise sur son entourage et des ravages que cela peut provoquer, on trouvera un réel intérêt à cette description poussée touchant l'ensemble des membres d'une famille et même les dommages collatéraux : comment peuvent vivre les enfants et les brus de telles personnes par exemple ? Mais l'ensemble s'éloigne de ce que l'on pourrait encore apparenter au roman policier tant l'intrigue filandreuse (n'aboutissant pas d'ailleurs dans cette enquête : on connaît le coupable mais la police arrête une autre personne qui pourrait être coupable et qui accepte de passer pour coupable sans que l'on comprenne bien pourquoi) n'est que le prétexte aux démêlés sentimentaux des personnages.

Citation

- Tu lui en as parlé avant de m'avertir, moi ? Pourquoi ?
- Maman n'a rien à voir là-dedans.
- Tout a toujours à voir avec ta mère .

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 12 décembre 2016
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