Homicide. 1, 18 janvier-4 février 1988

Comme il a un peu de temps à tuer, le tireur gare sa voiture devant One Brother's Pizza et se dit : Juste une part, une part ne va pas me ralentir. Il se dit : Une part, ça pourrait même me faire du bien.
Tom McAllister - Ce qui nous tue
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Bande dessinée - Policier

Homicide. 1, 18 janvier-4 février 1988

Urbain - Procédure MAJ mardi 17 janvier 2017

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,5 €

Philippe Squarzoni (scénario & dessin)
Scénario adapté de l'œuvre de David Simon
Drac (coloriste)
Paris : Delcourt, mai 2016
120 p. ; illustrations en couleur ; 27 x 18 cm
ISBN 978-2-7560-4217-6
Coll. "Encrages"

Agenda policier

Depuis 2016, les éditions Delcourt publient l'adaptation en bande dessinée de l'étonnant travail journalistique réalisé par David Simon au côté de la police de Baltimore en 1988 et publié sous le titre Baltimore chez Sonatine. Le scénariste de The Wire a dressé un tableau inédit de la situation des quartiers défavorisés d'une cité à l'abandon qui recense deux cent quarante crimes par an. Le trafic de drogue et la criminalité qu'il engendre sont au centre de ce travail procédurier parfaitement découpé et mis en image par Philippe Squarzoni. Dans ce premier volet, qui reprend le déroulé des événements notés par le journaliste entre le 18 janvier et le 4 février 1988, on découvre le quotidien des inspecteurs des homicides au cynisme qui leur permet d'évacuer le stress et la pression administrative. On suit quelques protagonistes à la recherche de témoins improbables et récalcitrants, on entre dans des appartements miteux pour débusquer une arme et un impact de balle, et on lutte contre l'implacabilité des faits dans une ruelle sombre qui accueille un corps abattu de dos. Surtout, ce sont les petits détails qui nous font plonger dans une réalité sordide. Les flics font la différence entre les whodunits et les dunkers, les mystères complets et les crimes facilement résolus de par la crétinerie de ceux qui les ont commis. On apprend ce qu'est un "Dix-sept", un code de police pour signifier qu'un appareil est hors-service, comprenez par là qu'un corps à été découvert. On reste de marbre devant ces tableaux blancs sur lesquels on écrit scrupuleusement les crimes commis résolus en noir, irrésolus en rouge, et qui sont les témoins muets de l'éclatement d'une brigade dont les équipes ne s'aident plus mais se concurrencent afin de bien se faire voir du sergent, qui se fera bien voir du capitaine et ainsi de suite jusqu'au maire de la ville. Philippe Squarzoni a opté pour une bichromie de rigueur qu'il décline selon les pages. Avec son dessin réaliste mis en avant par des à-plats mats, il installe un univers sombre et glauque, triste et mélancolique. La bande dessinée s'appuie sur un texte désabusé, et l'on suit ce quotidien sans vraiment d'intrigue. Juste un quotidien dans lequel les enquêtes se multiplient. Loin des romans policiers et de leurs éternelles résolutions d'énigme. Ici le lecteur est saisi par le travail sisyphien de ces hommes qui ne comptent pas leurs heures et qui se replient sur eux-mêmes. C'est à la limite du contemplatif, mais impressionnant et d'une profonde noirceur.

Illustration intérieure


Citation

Pour un inspecteur des homicides, la terre tourne autour d'un axe de déni sur une orbite de mensonge.

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 17 janvier 2017
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page