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Il ne faut jamais faire le mal à demi
Grand format
Inédit
Tout public
338 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8159-2200-5
Coll. "Noire"
Voie de garage
Ici, maintenant, pas loin de chez vous, on enlève et on tue des enfants. Des enfants, oui, mais pas n'importe lesquels : des roms, ces damnés de la terre dont tout le monde se contrefiche. Il faut qu'un ex-médecin légiste reconverti dans l'humanitaire se tourne vers le capitaine Alain Dormeuil, flic revenu de tout et du reste, pour que quelqu'un s'intéresse à la question. Or il apparaît que les enfants roms ont peur, mais personne ne veut parler à des autorités vues à tort ou à raison comme hostiles. Même lorsque les enfants sont parfois retrouvés avec des morceaux en moins... De plus, quel rapport peut-il y avoir avec un paisible commerçant arabe et son fils, tous deux travailleurs et un peu magouilleurs, qui voient d'un mauvais œil les islamistes gangréner leur entreprise de camionnage ? Et puis il y a cette clinique spécialiste de la réparation de la vertu des riches héritières arabes un peu trop occidentalisées lorsque vient la perspective d'un mariage...
Il est heureux de voir qu'il y a encore des éditeurs établis ayant le courage de publier des premiers romans de ce genre. Et pour celui-ci, on ne pourra reprocher à Lionel Fintoni un quelconque manque de souffle : trois cent trente pages bien tassées où se mêlent de nombreux personnages bien campés occupant toutes les strates de la société, et pas forcément les plus reluisantes, à travers plusieurs affaires enchevêtrées. Si l'on devine vite les enjeux, c'est la façon dont se tient ce puzzle admirablement construit qui impressionne, sans jamais que l'on tombe dans l'exercice de style. Le tout avec une langue très travaillée, d'une précision de sniper, mais peut-être, si l'on veut pinailler, encore un peu froide là où on aurait aimé un poil plus de chair. En tout cas, avec ce premier roman réussi, Lionel Fintoni entre dans le polar par la grande porte. Et l'on se prend à attendre son deuxième roman...
Citation
Il allait travailler dans les égouts de la société, comme les éboueurs, les vidangeurs, les vide-merde. Il savait que la société aurait pour lui la même estime que pour ces professions et lui infligerait le même traitement qu'aux égoutiers.