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Inédit
Tout public
Plus moche la vie
Nous sommes à Marseille. Donc il convient de se vautrer dans les clichés (ce qui ne veut pas dire qu'ils seront mal traités). Il sera donc forcément question de drogues, de guerres de gang dans les quartiers chauds, de corruption policière et de football. Dès le début le ton est donné lorsqu'un dealer, ancien président d'un club de supporters violents de L'OM, regarde un match important pour la vie du club. Au moment d'un penalty (un tir au but, dirons les puristes de la langue française) qui peut changer la face du championnat, l'électricité est coupée, Tony devient comme fou et frappe sa compagne enceinte (les clichés ont la vie plus dure que les femmes qui se font régulièrement tabasser par leur compagnon lorsqu'une situation leur déplait). Quelques minutes plus tard, l'appartement où il habite prend feu et une télévision est éjectée par la fenêtre sur un pompier qui en meurt. Luce, de son côté, est évacuée à l'hôpital où elle accouche de prématurés. Tony se met à sa recherche tandis que certains veulent en profiter pour s'emparer de son territoire. Différents services de police veulent se saisir de l'occasion pour coincer Tony et/ou celui qui veut le remplacer, ou simplement tenter de prendre leur part du butin.
Le récit va donc se construire avec différents points de vue qui se rejoignent de temps à autre, principalement ceux de Tony, de Luce et d'un policier. La lutte autour du pouvoir criminel est aussi l'occasion, pour Denis Zott, de replonger dans le passé de certains personnages, un passé âpre et violent qui explicite certains éléments plus contemporains. Nous avons parlé au début de "clichés". Il serait faux de considérer ce fait comme une preuve de mauvais goût car tout le sel de l'auteur est de se servir de ces éléments comme moyens pour construire une tragédie moderne. Le noir est présent à chaque page et les stéréotypes s'installent avec bonheur pour créer un texte étouffant qui perd son oxygène au fil des pages, où chaque chapitre est un moyen de plonger un peu plus dans l'enfer et la déliquescence, où le lecteur participe à l'incendie qui ouvre le livre, en se sentant coincé au milieu des flammes, puis d'un hôpital, puis d'une tragédie. Asphyxiant !
Citation
Le propriétaire des lieux est un toubib alcoolique et déchu, fana de l'Ohème jusqu'à la mort. Un ami de la mère de Tony qui avait rafistolé son fils plus d'une fois après ses rixes.