Le Crime de l'Odéon

Les Ryan prêtaient aussi bien à des clients normaux qui avaient du mal à boucler leurs fins de mois, qu'à des professionnels du crime, en échange d'un pourcentage substantiel de leur butin. À cette dernière catégorie de clients, ils fournissaient du matériel et des services qui ne se trouvaient pas chez le premier banquier venu : véhicules à hautes performances pour se replier en cas d'urgence, armes de toutes provenances, planques, faux papiers.
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Roman - Policier

Le Crime de l'Odéon

Politique - Historique - Complot - Artistique MAJ vendredi 31 août 2018

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Sylvain Larue
Riom : De Borée, août 2018
420 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-8129-2380-7
Coll. "Vents d'histoire"

Entre crimes privés et meurtres publics

Alexandre Dumas disait, parait-il, que l'on peut violer l'histoire à condition de lui faire un bel enfant. Dans nos périodes où le politiquement correct est de mise, je ne doute pas que l'idée de violer, ne serait-ce que l'histoire, soit mal considéré. Toujours est-il que Sylvain Larue, de toute façon, n'a pas songé une seconde à se reproduire avec les événements historiques ! Sa série policière se déroule à la fin de la Deuxième République, c'est-à-dire vers 1850. L'auteur s'appuie sur l'ossature historique pour, dans les interstices, glisser son personnage, Léandre Lafforgue, dit le Goupil. Ce personnage est un enquêteur spécial, non pas rattaché à la police, mais sous les ordres directs du président Bonaparte. Il est aussi un homme qui se pique d'écrire et compose des livrets pour le théâtre ou l'opéra.
Dans ce volet, ce sont les derniers jours de la République. Bonaparte est au bout de son mandat et, normalement, il ne peut prétendre à sa succession. Aussi se prépare-t-il à fomenter un coup d'État, dont nous allons suivre la planification et les premiers pas sanglants. En même temps, le Goupil espère obtenir un premier succès avec un nouveau spectacle qui pourrait lui apporter la reconnaissance. La première se passe bien mais juste après le spectacle, la vedette est assassinée, sans doute par son amoureux qui se suicide quelques secondes plus tard. Lafforgue aimerait enquêter, mais comme il est également partie prenante de l'affaire, c'est compliqué. Ce sera d'autant plus compliqué que quelques heures plus tard, la concierge du théâtre de l'Odéon est assassinée à son tour : aurait-elle vu le véritable meurtrier ? Léandre Lafforgue est chargé de mener de son côté une tout autre enquête : un faussaire s'amuse à fabriquer des fausses pièces en or et en profite même pour mettre l'effigie du prince-président sur la monnaie en le caricaturant. Bonaparte veut que le coupable soit arrêté. En parallèle, un mystérieux tueur laisse traîner des cadavres qu'il a exécuté avec ce qui semble être un marteau dans les rues de Paris. Est-ce un tueur en série ? Y a-t-il un rapport avec le crime de l'Odéon fondé l'étrange blessure au front qu'avait le suicidé avant de se jeter dans le vide ?
Bien évidemment les différentes enquêtes vont se croiser, de manière très logique. Elles ont une résolution intelligente et très classique, mais permettent de créer une tension et d'épauler la partie historique également très bien rendue et crédible. D'un côté, donc, une intrigue policière menée avec soin et de l'autre une reconstitution des événements qui entourent le coup d'État de décembre 1851, avec ses difficultés et les discours pour le légitimer. Du coup, dessaisi d'une partie de l'enquête et impliqué à son corps défendant dans le coup d'État, Léandre Lafforgue apparaît un peu en retrait de l'histoire qui met en lumière d'autres policiers, "normaux" ou "spéciaux", le monde du théâtre et la vie parisienne de l'époque, présentée de manière intéressante.
Finalement, même s'il n'y a pas eu viol de l'histoire, l'enfant est beau.

Citation

La main présidentielle ouvrit le dossier et en sortit plusieurs feuilles.
- Voici les premiers décrets de notre coup d'État. Tous se passèrent les documents en silence, sauf Morny, qui connaissait déjà leur contenu.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 27 août 2018
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